LUCK
La cafétéria est déjà remplie alors que l'horloge accrochée au mur affiche à peine 12h30. Adossée contre la vitre, ma place me permet d'observer tout ce qui se passe. Le verre brûlant me rappelle les trente degrés extérieurs. Il fait une chaleur étouffante dehors, heureusement que la climatisation fonctionne parfaitement ici et assure le bon déroulement de notre repas.
De là où je me trouve, j'aperçois toutes les interactions potentiellement intéressantes. Le plateau devant moi fait peine à voir. Ses trois spaghettis et ses deux boulettes me coupent l'appétit. J'aurais dû prendre une pizza. Connor arrive à ma table et se place instinctivement à ma droite.
- Tu ne vas pas manger tes pâtes ? me demande-t-il intéressé.
- Non vas-y sers-toi.
Il n'en faut pas plus à mon meilleur pote et colocataire pour se jeter sur mes pâtes à la bolognaise. Grand, blond, avec des yeux bleus, il a tout du cliché « surfeur Californien ». Sauf qu'ici nous sommes à Phoenix. Connor sait faire beaucoup de choses, mais surfer ne fait pas partie de son CV même si son bronzage parfait peut laisser penser le contraire.
Cela dit, pour la rentrée, il a mis le paquet. Son polo blanc met son torse en valeur alors que son jean gris style délavée moule parfaitement ses jambes musclées. Monsieur a encore pris du muscle pendant les vacances. Il va falloir que je m'y remette sérieusement avant que cet enfoiré ne me surpasse vraiment.
Depuis que l'on se connaît, nous n'avons pas lésiné sur la musculation. Lorsqu'on a commencé à mater les filles, c'est-à-dire dès le début du lycée nous faisions très attention à notre apparence. On les voyait changer et devenir de plus en plus... sexy. Il fallait suivre si nous voulions continuer à plaire. Voilà comment notre histoire d'amitié avec la musculation a commencé. Basique. On ne va pas se mentir, le résultat est plus que satisfaisant. Dès que je rencontre une fille, elle me parle de mes yeux verts, de mon sourire à fossettes et de mon corps athlétique. Sans surprise, c'est devenu un de mes plus grands atouts. Le travail paie toujours.
Et la fac n'a fait qu'accentuer notre succès. Depuis notre arrivée à Phoenix Collège, les possibilités de baise augmentent de façon exponentielle. Ma queue ne sait pas où donner de la tête. Trop de demandes mais pas assez de Luck.
La modestie ne m'étouffe pas mais je ne fais qu'énoncer un fait avéré. Ces derniers temps, Connor profite de son succès sans modération. Moi en revanche, je ne suis pas dans l'ambiance. Je préfère avoir mon petit coup facile avec Kylie. Pas de parlotte inutile. On se satisfait mutuellement et personne n'en demande d'avantage.
En parlant d'elle, je me tourne vers la petite blonde à ma gauche qui doit sentir mon regard car elle arrête de manger sa salade pour se concentrer sur moi. Son sourire aguicheur ne laisse pas de place au doute quant à ses pensées perverses. Cette fille est canon, tout le monde le sait et moi tout particulièrement. Sa bouche pulpeuse et ses yeux bleus me donnent envie de succomber à certains instincts primaires. Pour couronner le tout, sa robe ridiculement courte ne cache pas grand-chose de son corps alléchant. Cependant ça ne me surprend plus, son but précis consiste à attirer tous les regards. Alors que j'essaie de deviner si cette provocation me plaît ou non, sa main se pose sur ma cuisse en se rapprochant dangereusement de mon entrejambe.
Kylie et moi nous connaissons depuis la seconde, comme avec Connor d'ailleurs, mais ce petit manège entre nous n'existe que depuis cet été après une soirée un peu trop arrosée. Cette traitre de tequila a eu raison de nous. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'ai fini dans le lit de Kylie sans comprendre ce qu'il se passait. Cependant, après un moment plus qu'agréable, nous avons décidé d'un commun accord de réitérer l'expérience de façon pérenne, sans ajouter le facteur romance bien évidemment. L'arrangement parfait.
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Phoenix Collège
Romance- Déménager à Phoenix ✓ - Partir loin de mes parents ✓ - Trouver un job ✓ - Se faire des amis ✓ - Profiter de la vie ✓ -Tomber amoureuse du mec le plus insupportable du monde... Non, ça, ça ne faisait définitivement pas parti du plan. Attention, ce...