ELENA
Dans l'immense maison des Petterson, j'ai l'impression d'être toute petite. Assise confortablement dans le canapé du salon, je lis mon roman avec passion. M'enfermer dans ma bulle en profitant d'un monde imaginaire représente à mes yeux un moment privilégié, lire me permet de voyager sans même bouger. Sam dort depuis un petit moment, ses parents ne rentreront pas avant trois bonnes heures, traduction : je peux lire à outrance.
Un bruit de serrure me fait sursauter, du haut de mes 20 ans, je reste une trouillarde malgré moi, mais je me reprends rapidement. Je tente un regard vers la pendule à côté de l'entrée tout en sachant qu'il est trop tôt pour que mes employeurs écourtent déjà leur soirée. Soit leur soirée les a ennuyés au plus haut point, soit ce n'est tout simplement pas Suzanne et Dan qui essaient de rentrer.
Surprise, j'aperçois Luck qui pénètre dans le salon. Le retrouver ici présente une sacré surprise, seul de surcroît.
Son tee-shirt simple noir paraît minuscule lorsqu'il croise ses bras musculeux sur sa poitrine. Je me force à regarder son visage pour ne pas me concentrer sur l'une des parties d'un homme qui me fait le plus fantasmer : les avant-bras. Ne regarde surtout pas, reprends-toi.
- Excuse-moi de te déranger dans ta... lecture, je viens juste récupérer des affaires, lance-t-il à la fois fatigué et las.
Je hoche la tête sans trouver quoi répondre. Je pense que c'est la première fois qu'il fait preuve de bienveillance à mon égard. Sans un mot, Il se dirige vers les escaliers d'une démarche déterminée en évitant soigneusement mon regard.
Dans son jean serré, j'ai tout le loisir d'admirer ses atouts lors de son ascension en direction de sa chambre. Un cul pareil ne devrait pas exister. Voilà qu'après deux baisers torrides, je commence à mater son postérieur. Tu perds la tête ma pauvre Elena. Je replonge dans ma lecture jusqu'à ce que Luck redescende en tenant un gros carton dans les bras, ses avant-bras musclés appelant aux péchés. Puis, sans même un au revoir, il se dirige vers la sortie.
Choquée par ce manque d'intérêt, aucun mot ne me vient à l'esprit. Je me rends compte qu'à l'instant T, nos joutes verbales me manquent. Elles représentent une sorte de préliminaires qui m'agacent autant qu'elles m'excitent. Sauf quand il me traite de strip-teaseuse. Cela ne lui ressemble pas. En temps normal, il m'aurait déjà lancé une pique, mais là il cherche juste à partir le plus vite possible. Pourtant, étant seuls, c'est sûrement le moment idéal pour parler de nos antécédents. J'ai beau ne pas être totalement insensible à son charme, je veux mettre les choses au clair avant qu'il pense pouvoir me ranger dans la case de ses conquêtes d'un soir.
Avant qu'il ne passe le pas de la porte, je tente de lui lancer une perche en espérant qu'il morde à l'hameçon :
- Si j'avais su que t'embrasser te rendrait muet, je l'aurais fait dès notre première rencontre.
Luck s'arrête dans sa lancée puis se tourne vers moi. La vue de sa fossette m'indique que j'ai atteint l'objectif que je voulais.
- Tu faisais moins la maligne quand ma langue était logée dans ta bouche, rétorque-t-il amusé.
Touché. Je pose mon livre sur la table basse et me lève pour m'approcher de lui, cherchant mentalement une suite un peu plus sérieuse à notre conversation :
- A propos de ça...
Voyant la tournure que prend notre discussion, Luck pose le carton par terre en mettant ses mains dans les poches d'un air gêné.
- Je suis désolé, j'aurais dû te demander la permission avant de t'embrasser.
- Deux fois, j'ajoute.
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Phoenix Collège
Romance- Déménager à Phoenix ✓ - Partir loin de mes parents ✓ - Trouver un job ✓ - Se faire des amis ✓ - Profiter de la vie ✓ -Tomber amoureuse du mec le plus insupportable du monde... Non, ça, ça ne faisait définitivement pas parti du plan. Attention, ce...