Chapitre 14

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ELENA

La musique de Rihanna retentit dans mes oreilles pendant que je me trémousse en rythme. Le bruit ambiant remplit toute ma tête, le flot d'étudiants me fait suer à grosse goutte mais rien ne gâchera ma bonne humeur, j'ai décidé de m'amuser ce soir.

Alors que Toby se déhanche en face de moi en me souriant, je lui accorde mon plus beau sourire en retour. Plus j'apprends à le connaître et plus je le trouve charmant, tout le contraire de cet imbécile de Luck. Une stripteaseuse hein ? Qu'il aille se faire voir.

Les deux minutes passées en sa compagnie ont suffi à me faire bouillir de rage. Loin de moi l'idée qu'il allait changer et devenir une personne charmante en moins de deux semaines, mais je ne m'attendais pas à un pique aussi rapidement. A défaut d'être Lucky Luck, Luck connard lance des insultes plus vite que son ombre. Déjà que j'avais quelques réticences à venir, ce connard fini de balayer tous mes encouragements intérieurs en un claquement de doigt.

Je ressemble vraiment à une stripteaseuse ? Non Elena, arrête-toi tout de suite, ne rentre pas dans son jeu. C'est lui le stripteaseur à deux balles avec ses épaulettes qui ne cachent rien de son torse, il est déjà à moitié à poil. Et quelle moitié appétissante, chuuuut inconscient pourri, je le déteste !

Je me concentre sur mon ami, il mérite mon attention entière. Nous continuons de danser, il me fait tourner sur moi-même et je ris aux éclats, ravie d'enfin profiter de ma soirée.

Soudain, j'aperçois au loin une silhouette élancée avec une coiffure digne d'une enfant de CP qui descend les escaliers en rajustant sa micro-jupe de pompom girl. La soirée se passe à l'étage maintenant ? Ma naïveté me frappe dès qu'elle se regarde dans le miroir pour vérifier son maquillage, avant de se mélanger dans la foule, son rouge à lèvre paraît plus prononcé que tout à l'heure. Madame ne s'est sûrement pas refait une beauté pour rien. Un coup d'œil rapide confirme mes soupçons, Luck a disparu du paysage. Même si je m'y attendais, quand Luck descend les escaliers à sa suite en mode ni vu ni connu, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Et le prix de la discrétion foirée est décerné à Luck Mayer et à Kylie Laurens, mesdames et messieurs.

Les voir ensemble me fait tout d'un coup un effet bizarre que je n'explique pas. Il t'a traitée de stripteaseuse, réveille-toi ma fille. Ce mec vient de baiser en pleine soirée avec une meuf juste après m'avoir insultée. Je revois encore son air narquois, je donnerais tout pour lui faire ravaler son stupide sourire et voir son visage parfait se décomposer grâce à ma répartie.

En plus de ça, je continue à le trouver beau, c'est affligeant. Et quel euphémisme, ce gars est magnifique, encore plus avec ce costume de gladiateur qui le rend hyper sexy. Si les féministes m'entendaient, elles me jetteraient des cailloux. Et elles auraient raison. Mais il faudrait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas baver devant Luck Mayer, surtout ce soir quand on peut admirer la totalité de son torse. Néanmoins, le physique ne fait pas tout. Enfin un raisonnement sensé. Luck Mayer peut aller se rhabiller avec ses tablettes de chocolat. Ce soir, je ne lui ferai pas le plaisir d'être affectée par ses remarques blessantes.

Consternée, je décide de me reprendre et d'oublier toute cette histoire. Comme si les astres m'entendaient, le DJ choisit d'adoucir la soirée en lançant Perfect d'Ed Sheeran. Toby me prend dans ses bras pour danser contre moi. Je me serre instinctivement contre lui pour me changer les idées et ainsi effacer le souvenir de Luck et Kylie dans mon esprit. Je ferme les yeux contre son torse en appréciant son contact.

Le DJ d'humeur romantique enchaîne les slows, faisant par la même occasion monter la tension entre nous. J'apprécie ce moment de douceur, les bras de Toby sont réconfortants et je me sens en sécurité, là où personne ne me traitera de stripteaseuse. Passe à autre chose. Je me gifle intérieurement pour me concentrer sur le moment présent lorsque Toby s'écarte de moi pour me regarder. Ses prunelles fixent mes lèvres et je devine sans mal ses intentions. Il m'interroge du regard, tel le gentleman qu'il est : je sais qu'il ne passera pas à l'acte tant que je ne l'autoriserais pas à la faire.

Phoenix CollègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant