Phoenix Collège

Chapitre 11

ELENA

A peine ma voiture garée devant l'enceinte de la fac, je reçois un appel de Miley.

- Coucou toi !

- Comment va ma meilleure amie aujourd'hui ? Le soleil de Phoenix ne lui a pas encore fait tourner la tête ?

- Non ma chère, il se trouve même que je l'apprécie fortement. Je vais tellement bronzer que tu ne me reconnaîtras pas. Et toi, tout se passe bien à Dublin ?

- Comme je suis jalouse ! Souffle Miley. J'espère bientôt venir te voir pour en profiter. Concernant notre petit patelin tranquille, rien de spécial. Charlie me tourne autour constamment, un vrai petit pot de colle.

La petite Charlie n'est autre que la petite sœur de Miley. Du haut de ses 2 ans, elle ressemble comme deux gouttes d'eau à Miley à son âge : les mêmes yeux verts, les mêmes cheveux roux ondulés... comme leur mère d'ailleurs. S'il existe un dieu sur cette terre, un copier-coller sur son « ordinateur divin » lui a suffi pour créer les Jones. De vraies copies conformes. Je n'ai aucun doute quant à sa beauté pour les futures années : cette petite va faire tourner des têtes. Je me souviens encore du jour de sa naissance, nous étions assises dans le salon en train de regarder innocemment les profils Instagram de nos copains respectifs (Ouais, enfin on les espionnait plutôt, appelons un chat, un chat), quand la maman de Miley a crié depuis la cuisine qu'elle avait perdu les eaux. Paniquée, Miley avait appelé son père le plus rapidement possible et nous avions convenu de nous rejoindre directement à la clinique. Je me rappelle encore la panique sur le visage de madame Jones, son dernier accouchement datait de 18 ans. Miley ne voulait pas d'une petite sœur, elle avait été fille unique pendant 18 longues années et elle espérait garder le monopole de l'attention, mais lorsque son regard s'est posé sur Charlie, le coup de foudre fut immédiat. Sa bouille d'amour restera gravée dans ma mémoire à jamais : elle était toute ronde et tellement mignonne. Enfin jusqu'à qu'elle se mette à pleurer. Faites des gosses.

- Tu lui feras des gros gros bisous de ma part, elle me manque beaucoup, j'ai hâte de la revoir. Mais pour l'heure, j'arrive devant ma salle de classe. Je vais devoir te laisser.

- Pas de soucis, tu nous manques beaucoup à to...

- Salut Elena, s'exclame Toby en me passant devant.

En voyant mon téléphone à mon oreille, il s'excuse en silence tout en me faisant signe qu'il rentre dans l'amphi pour nous garder des places, ce à quoi je lui réponds en souriant.

- Elena Mary Spencer, j'exige des explications. Pourquoi la voix grave d'un bellâtre te salue aussi chaleureusement ? m'interroge ma meilleure amie à travers le combiné.

- Je n'aurais jamais dû te dire mon deuxième prénom, on dirait ma mère qui me réprimande.

- Chut chut chut, réponds à la question jeune fille.

- Il m'a salué comme n'importe quelle personne polie le ferait et ensuite... Un bellâtre ? Comme tu peux savoir ça ?

- Soit, je te concède le salut, j'exagère peut-être. Avec une voix pareille, on ne peut être que beau.

- N'importe quoi...

- Il est moche du coup ?

- Je n'ai pas dit ça, j'ai juste dit que la voix n'a rien à faire là-dedans.

- Donc il est beau ?

- Mon dieu, tu ne vas pas me lâcher.

- Effectivement, tu me connais bien.