Chapitre 13

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LUCK

Les fêtes d'Halloween se ressemblent tous les ans. Installé sur un fauteuil, je sirote tranquillement ma bière dans les habituels gobelets rouges, tout en contemplant les déguisements des étudiants présents. La plupart d'entre eux vont finir bourrés, nus à baiser n'importe où et avec n'importe qui. Et les regrets arrivent ensuite.

Comme le veut la coutume tacite à la fac, les meufs se sentent obligées d'être habillées de manière sexy, avec le moins de tissu possible. Qu'importe l'endroit où mon regard se pose, je ne vois que des vêtements minimalistes. Évidemment, pour nous les mecs, ce spectacle représente Noël avant l'heure. Des nanas chaudes qui n'attendent qu'à être draguées puis de venir réchauffer notre lit, c'est grave ma came. Il faut dire que la température d'au moins 20° pour un mois d'octobre les incite à se découvrir.

Cela dit, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Moi le premier, je ne porte quasiment rien. Nous avons décidé avec Connor d'être assortis donc ce soir les gladiateurs dominent la soirée. Quand mon meilleur ami m'a présenté cette idée comme je cite « le meilleur duo d'Halloween », je ne pouvais décoller mes yeux de la jupe qu'il me tendait. Sérieux qui fait ça ? L'Écosse se trouve à des milliers de kilomètres, les jupes c'est un truc de nana. Evidemment, c'était mal connaître Connor... Ce taré m'a obligé à mater tous les films de gladiateur jusqu'à ce que je cède. N'étant pas un surhomme, j'ai abandonné entre 300 et Gladiateur, ou peut-être Rome, je ne sais plus trop. Cependant, il faut avouer que nos tenues font leur petit effet. Brad Pitt n'a qu'à bien se tenir. Nos abdos saillants, nos épaules larges ainsi que nos avant-bras musclés ont fait le job, personne n'a remis en cause notre virilité. Nous n'avions pas besoin de plus d'artifices : des petites épaulettes pour finaliser le déguisement, et le tour était joué. Nous travaillons dur pour avoir ce physique, il semble normal d'en profiter un peu.

Pour la énième fois de la soirée, je porte machinalement mon gobelet à mes lèvres afin de reprendre une gorgée lorsque, attiré par une force imaginaire, mon regard se pose vers l'entrée. Je manque de m'étouffer en voyant ma sœur accompagnée d'Elena. C'est quoi ce bordel ? Avant d'avoir pu ouvrir la bouche, Connor le fait à ma place :

- BORDEL DE MERDE, alerte bombasses en vue !

- Hey oh, calmos mon grand, tu parles de ma copine là, rétorque Jason assis à côté de nous.

- C'est aussi mon ami, et ce bien avant d'être ta copine, cow-boy.

Connor n'aime pas Jason, un peu comme moi, même si mon objectivité laisse à désirer. Nous parlons rarement de la relation qu'entretient Cassie avec son abruti de petit copain mais nos avis convergent, je me sens moins seul. Nous le supportons pour ma sœur mais selon Con', Jason est le narcissisme personnifié qui utilise Cassie exclusivement pour son physique et pour avoir une femme trophée à son bras. J'ai le même pressentiment, mais j'ai beau en parler à ma jumelle, elle se braque dès que le mot Jason franchit mes lèvres.

Malheureusement nous sommes pareils, de vraies têtes de mule et elle tient beaucoup à son premier copain. Elle a même osé me dire qu'elle n'avait pas besoin des conseils d'un queutard comme moi. Soit, démerde-toi.

La rancune ne fait pas partie de mes défauts. Quand elle viendra pleurer à cause de cet idiot, je la consolerai et, s'il le mérite, j'irais potentiellement lui casser la gueule. J'espère qu'il le méritera, ça me ferait un bien fou. Je serai toujours le premier à la défendre, jusqu'à la fin.

Quoi qu'il en soit, j'avale la fin de mon verre cul sec en fixant l'infirmière super sexy qui s'avance vers nous. Cette tenue me dit vaguement quelque chose, mais il existe des centaines d'infirmières sexy à cette soirée. En regardant bien je peux en trouver une dizaine dans la foule. N'empêche qu'Elena me coupe le souffle. Une première. Moi qui hésitais à venir, heureusement que Connor a insisté. Cette robe lui va comme un gant même si elle a l'air gênée. Elle tente de rendre sa robe moins courte en tirant dessus mais malheureusement pour elle, ça n'a aucun effet. Je la reconnais bien là, enfin du moins, à ce que j'ai pu voir jusque-là. Connaissant ma sœur, elle a dû insister pour la faire venir.

Phoenix CollègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant