Phoenix Collège

Chapitre 30

LUCK

Les vacances de Noël sont passées à une vitesse folle. Après une semaine à se la couler douce à la montagne, Connor et moi exposons fièrement nos marques de bronzage. Évidemment, la trace de nos lunettes ne fait aucun doute sur le sport que nous avons pratiqué durant notre semaine intensive. Le chalet des parents de Connor à Aspen possède tout ce dont nous avions besoin. Situé au pied des pistes, il nous offrait une vue sur les montagnes. Diego nous a rejoint quelques jours afin de profiter du beau temps ainsi que de la neige abondante. Des bonnes petites vacances entre mecs, il n'y a rien de mieux.

Cependant, la rentrée signe la fin de la détente et le retour à la réalité. Mon cours d'économie de l'entreprise commence dans exactement 10 minutes. Après avoir rechargé mes batteries, je suis remonté à bloc.

Ce nouveau semestre ne peut que bien se passer après la réussite du premier. Les résultats ne sont pas encore publiés mais je sais sans l'ombre d'un doute que j'ai tout défoncé. Les personnes ayant les meilleures notes peuvent choisir les meilleurs stages. En gros, mon classement sur la liste des admis désignera mon panel de choix auprès des entreprises. Je compte bien décrocher mon stage dans un grand cabinet. La majorité des gens ne me voient que comme un « je-m'en-foutiste » mais ils ont tort, je sais ce que je veux et je mettrais tout en œuvre pour y arriver.

Les trois heures de cours que je viens de subir ont eu raison de moi. Je suis lessivé. Il ne reste que deux longues minutes de cours lorsque je reçois un message de mon acolyte favori.

Connor : « Tu veux manger quoi ce midi ? ». Il joint à son message une photo du menu du jour de la cafétéria du campus.

Je n'ai pas besoin d'analyser le menu bien longtemps car à cause de mon ennui avéré, je l'ai déjà lu tout à l'heure.

Moi : « La dinde et le riz, s'il te plaît ».

Connaissant Connor, il a dû dragouiller sa prof du jour afin de pouvoir sortir en avance pour être un des premiers à la cafétéria. Ce qui représente un avantage non-négligeable. Beni soit son sourire charmeur.

À 12h30 pile, le maître de conférences nous libère enfin. Sans me presser, je me dirige vers le self. Sur mon chemin, j'aperçois Toby. Visiblement seul, je suis étonné de ne pas voir Elena. Ce mec lui colle pourtant aux basques constamment. Arrivé à ma hauteur, il se plante devant moi pour m'accoster. Quelle chance.

- Mayer, tu sais où est Elena ?

Je crois mes bras sur mon torse dans le but qu'il comprenne mon hostilité. Je doute qu'il connaisse la nature de ma relation avec Elena, c'est pourquoi je me demande quel est son véritable objectif.

- Pourquoi devrais-je le savoir ? C'est toi son toutou en titre.

Il se contente d'ignorer ma pique mais ses yeux qui me lancent des éclairs m'indiquent que mes paroles ont fait mouche.

- Je croyais que vous étiez amis tous les deux.

- Quel caniche inutile. La prochaine fois vérifie tes sources. Nous ne sommes rien du tout l'un pour l'autre.

- Tu n'as pas besoin d'être désagréable. Tu pouvais répondre à ma question juste par oui ou non.

- Ça aurait été moins amusant.

Son téléphone nous sauve de cette conservation soporifique. Lorsqu'il décroche, j'ai juste le temps d'apercevoir le nom d'Elena à l'écran. Ma mâchoire se crispe sans que je ne puisse l'en empêcher. Remarquant mon expression, Toby me regarde d'un air triomphant en répondant. Je me canalise avant de lui faire ravaler son air suffisant. Rien de productif n'en ressortira.