ELENA
Je ne compte plus les jours qui passent, j'ai l'impression d'être un fantôme qui erre sans but précis. Allongée sur le canapé comme tous les soirs de la semaine, je regarde encore un programme télé inintéressant. Toutefois, j'ai réussi à finir ma partie du devoir commun que je partage avec Toby, ce qui est un exploit. Le reste de ma semaine reste un peu flou, mon corps a fait acte de présence mais mon esprit était clairement loin, très loin. C'est fou ce que l'amour peut faire comme dégât.
Pour la première fois depuis quelques semaines, je me retrouve seule un samedi soir. Luck me manque. Les paroles de Connor restent dans un petit coin de ma tête mais je refuse d'y repenser car sinon je risque de revenir vers Luck en courant. Et ça, je m'y refuse, je ne peux pas sortir avec un garçon qui ne me respecte pas. Même si je l'aime à en crever, que ses câlins me manquent ou que j'ai envie de l'embrasser à tel point que je rêve de ses lèvres la nuit. Idiote.
Malgré son écart de conduite, suis-je capable de lui pardonner ? Oui. Non, impossible, je ne peux pas oublier simplement ce qui vient de se passer à peine une semaine après les faits. Mais... tous ces moments ne sont pas non plus à jeter à la poubelle... Je garde des souvenirs merveilleux à ses côtés et je les chérirai à jamais.
Mon téléphone sonne à côté de moi, le visage réconfortant de mon père s'affiche à l'écran. Je baisse le son de la télé au maximum mais laisse tout de même le programme tourner. Ça leur fera de l'audimat.
- Salut Papa.
- Bonsoir ma puce, désolé de te déranger mais je cherche le livre de Madame Devis, tu sais celui de recette de gâteaux que tu lui avais empruntés.
Madame Devis, notre ancienne voisine, est aussi une veille collègue de mon père qui refuse d'aller à la retraite. Elle enseigne à l'école de Dublin depuis une éternité. Sa gentillesse et sa bienveillance font d'elle la maîtresse la plus appréciée et la plus respectée de la ville. Avec horreur, je me souviens parfaitement du livre que Madame Davis m'avait prêté pour l'anniversaire de mon père en août mais je ne me souviens pas du tout de son emplacement.
- Je pensais lui avoir rendu... As-tu regardé dans un de mes cartons dans ton grenier ?
Lorsque mon père a déménagé de notre maison familiale, j'ai pris toutes mes affaires pour le suivre, même si je savais qu'il n'était question que de quelques semaines, je ne pouvais me résoudre à le laisser tout seul face à cette mauvaise passe.
- Oui, je n'ai trouvé que tes romans à l'eau de rose.
- Hé ! On ne critique pas !
- Je te taquine ma chérie, rigole mon père à l'autre bout du fil.
Même avec autant de distance, je peux affirmer que mon père commence à aller mieux, comme une intuition. Son ton a l'air plus joyeux, moins déprimé que la dernière fois que je lui ai parlé.
- Papa, comment on fait pour se remettre d'un chagrin d'amour ?
Ma question m'échappe sans que je pense aux conclusions que mon père peut en tirer. Mais à vrai dire, je m'en moque, sa réponse m'intéresse vraiment.
- Oh ma puce, tout dépend du chagrin en question.
- C'est à dire ?
- Cela dépend si ce chagrin peut être réparé par la personne qui l'a causé ou si pour le réparer, tu dois t'éloigner de cette personne.
- Hum... il va falloir m'en dire plus.
- Dans le premier cas, tu dois pardonner alors que dans le second cas, il n'y a que le temps qui peut panser tes blessures.
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Phoenix Collège
Romance- Déménager à Phoenix ✓ - Partir loin de mes parents ✓ - Trouver un job ✓ - Se faire des amis ✓ - Profiter de la vie ✓ -Tomber amoureuse du mec le plus insupportable du monde... Non, ça, ça ne faisait définitivement pas parti du plan. Attention, ce...