EPILOGUE

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LUCK

Plus ma voiture approche du campus et plus mes mains agrippent le volant. Mon stress doit se ressentir dans tout l'habitacle mais si cela affecte Elena, elle n'en laisse rien paraître. 

Je me gare sur la première place que je trouve avant de couper le contact. J'essuie la moiteur de mes mains sur mon pantalon et inspire un bon coup. 

- On est pas obligés de faire ça, tu sais... Chuchote Elena en se rapprochant de mon visage. 

Ses yeux marrons chauds me scrutent à la recherche du moindre doute. 

- On peut officialiser tout ça un autre jour. Les relations secrètes c'est sexy. 

Sa remarque me fait rire et me détend à la fois. 

- Je sais, mais j'en ai envie. 

Son sourire chaleureux me réchauffe le coeur, il me rappelle que je me suis battu pour elle et que je ne laisserai rien se mettre entre nous. Plus jamais

- On fait quoi au juste ? Demande-t-elle réellement soucieuse. Ça ne devrait pas être si compliqué. Tout le monde passe par là après tout. 

- Je serai là pour te guider, je lui lance avant de l'embrasser sur le nez. Fais-moi confiance. 

Sans trop réfléchir, je laisse mon instinct prendre le dessus et sors de la voiture avec l'aisance d'une panthère. Avec une vitesse affolante, je contourne la voiture pour me placer devant la portière passager et ouvrir la porte à ma nouvelle copine officielle. 

- Si madame veut bien se donner la peine, lui dis-je d'un ton théâtrale en lui tendant la main. 

La surprise que je lis dans son regard disparaît aussitôt. Elle attrape ma main sans hésitation et me laisse l'entrainer main dans la main vers l'entrée de la faculté. 

- Que la fête commence bébé. 

Pour lui donner du courage, je presse sa main plus fort. Nous sommes deux à nous donner en spectacle, deux à montrer à tous ces étudiants qu'à partir d'aujourd'hui, nous ne formons plus qu'un. 

D'un pas assuré, nous nous marchons côte-à-côte sous le regard de tous les étudiants curieux. Certains ricanent, d'autres lèvent les yeux aux ciels puis toute une catégorie s'en fiche royalement. Quoi qu'ils disent ou qu'ils pensent, je veux qu'ils sachent tous que cette fille est maintenant chasse gardée et inversement. Des mecs la regardent avec envie mais mon sourire narquois est plus qu'éloquent. Pas touche.

Il est vrai qu'avec ses cheveux relâchées, son maquillage léger et sa tenue simple mais classe, ma copine est sublime. 

Telle une reine, Elena marche sans se soucier des réactions de nos congénères. Putain que je l'aime. En traversant la cour, nous passons devant un groupe de filles qui regardent Elena d'un air mauvais. Cette dernière n'y prête pas attention mais pour ma part, cela m'agace grandement. 

- Un problème ? Je gronde d'un ton aussi sec que le Sahara. 

Sans un mot, le groupe s'éclipse. Une confrontation m'aurait permis d'extérioriser la tension dans mes épaules mais la voix douce d'Elena me canalise. 

- Tu n'étais pas obligé. 

- Des  filles regardent ma copine d'un air mauvais, je me devais d'intervenir. 

- Elles rêvent sans doute d'être à ma place... précise-t-elle doucement gênée. 

Ses yeux regardent autour de nous de moins en moins sûre d'elle. Les discussions à notre sujet commencent à se faire entendre et son masque d'indifférence s'effrite un peu. 

- Dommage pour elles, la place est déjà prise. 

Elle n'a pas besoin de parler pour me faire comprendre tout ce qu'elle pense. A cet instant précis, elle se demande où est passé le Luck arrogant et connard qu'elle a rencontré en début d'année. Elle refait également toute l'histoire dans sa tête jusqu'au moment où elle est tombée follement amoureuse de moi. 

- Et pour longtemps.

Je lui fais un clin d'oeil puis l'entraine jusqu'à la cafétéria où notre groupe d'amis nous attend patiemment. Lorsque nous passons la porte d'entrée, je n'ai même pas le temps de rentrer en contact visuel avec mon meilleur ami que ce con est déjà en train de siffler comme un imbécile dans tout le self. 

- Mesdames, Messieurs, veuillez accueillir Monsieur et Madame MAYER, S'il vous plait ! Hurle-t-il à qui veut bien l'entendre. 

Hilaire à son côté, ma soeur applaudit accompagnée de Diego, Rosie et Leslie. 

- Quel idiot, l'insulte Elena tout en rigolant. 

- Tu es prête ? Je lui demande en la regardant droit dans les yeux. 

- Prête à quoi ? 

- Au clou du spectacle bien sûr. 

Mes paroles n'ont pas le temps d'atteindre son cortex auditif que je la soulève dans mes bras avant de l'embrasser à pleine bouche. Au début surprise, elle se laisse aller au baiser en fermant les yeux.

- Allez on est plus en maternelle ! Proteste Diego qui s'en mêle. On veut du caliente ! 

- La langue ! Crie Rosie avant de se faire disputer gentiment par sa copine. 

 Quelle bande de tarés. Comme pour les provoquer, la langue d'Elena vient rencontrer la mienne dans une valse controlée. 

Mes amis accentuent leurs acclamations et les étudiants autour se joignent à eux. Tous les américains aiment ce genre de spectacle. 

Les mains d'Elena s'agrippent à mon cou comme si elle ne voulait jamais me lâcher. A cette instant, malgré l'endroit où nous nous trouvons, il n'existe que nous. 

A contre coeur, je relâche doucement ma copine qui rougit un peu. Mes yeux verts font un tour rapide des alentours juste pour être sûr que le message est bien passé. Même si je doute avoir des groupies, je viens de montrer à la fac entière qu'emmerder Elena, revenait à m'emmerder. Ce qui est inconcevable

Les dames de la cantine ne nous réprimandent pas, elles sourient même face à cette preuve d'amour, un peu comme si avec ce simple geste, elles revivaient leurs jeunesses perdues. J'ai l'impression d'être dans une faille temporelle où rien n'est plus pareil. Mon amour pour Elena vient d'être proclamé haut et fort, et au lieu de me sentir stressé comme en début de journée, je suis soulagé. 

Tout cela est nouveau pour moi. Je ne suis pas le parfait petit copain mais je veux faire au mieux pour elle. 

- Au lieu d'amuser la galerie, allons plutôt rejoindre nos amis, déclare-t-elle gênée. 

- Un simple baiser te fait autant rougir ? 

Elle tape mon bras avant de se diriger vers nos proches qui l'accueillent tout sourires. Quand je les vois comme ça, tous ensemble, je suis heureux. Tout simplement


Phoenix CollègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant