Point de vue : Thaïla
Présent14 heure de l'après-midi, 15 juillet 2022, Mexique.
Nous étions finalement arrivés à destination, et j'avais eu une crainte intense de ne jamais poser pied à terre. Des turbulences avaient secoué l'avion pendant tout le vol, provoquant chez moi un stress considérable. Cependant, la sensation d'être dans les nuages, de planer comme un oiseau, était délectable.
Au départ, j'observais avec attention l'avion décoller, mon cœur partagé entre l'euphorie et l'angoisse. Une fois dans le ciel, je continuais à scruter les maisons devenues de simples fourmis. Après plusieurs heures, nous arrivâmes à l'aéroport, et mes parents demandèrent à un taxi de nous conduire à l'hôtel en lui fournissant l'adresse.
Pendant le trajet, j'observais attentivement le paysage qui défilait à travers la vitre. Des maisons colorées décorées de dessins, des enfants jouant au foot sur les trottoirs, et un soleil brûlant qui me faisait ressentir la chaleur dans la voiture. L'endroit était absolument incroyable, paradisiaque.
Le chauffeur du taxi jeta un coup d'œil vers moi à travers le rétroviseur, affichant un grand sourire aux dents jaunes avant de me questionner joyeusement :
- C'est magnifique, n'est-ce pas ?
Je ne répondis pas, plutôt timide et peu encline à engager la conversation avec des inconnus. Ma mère, remarquant mon silence, me lança un regard désapprobateur, détestant ce côté de ma personnalité.
Le chauffeur continua :
- Ce sont les maisons des riches Mexicains qui vivaient ici. Les plus belles du pays.
En guise de réponse, j'esquissai un léger sourire et fis mine de continuer à observer le paysage à travers la vitre.
Une fois à l'hôtel, je me dirigeai vers ma chambre, mes parents ayant réservé deux chambres séparées pour me laisser mon intimité. Ils étaient vraiment fiers de moi.
Dès que je fus rentrée dans ma chambre, je sortis ma valise et la posai précipitamment sur mon lit, puis sortis de ma chambre pour aller dans celle de mes parents. En réalité, je ne voulais pas être seule dans cette chambre, n'ayant pas l'habitude de quitter ma zone de confort. Je me rendis compte que je n'avais jamais dormi ailleurs que chez mes parents à Manhattan.
Ma mère, qui se trouvait au balcon, prenait des photos, tandis que mon père couché sur le lit lisait un livre touristique sur le Mexique intitulé :
« 50 choses à faire absolument au Mexique ».
Les observant, je réalisai qu'ils avaient sacrifié toutes leurs économies pour ce voyage. Ils l'avaient fait pour moi. Pensant à toutes les épreuves financières que nous avions dû surmonter, mes larmes menaçaient de couler. Ils avaient payé ce voyage pour moi, dépensant toutes leurs économies.
Mon regard se perdit dans le vide, fixant un point imaginaire, pensant à toutes mes années de souffrance pour arriver là où j'en étais. Soudainement, ma mère s'approcha de moi :
- Tout va bien, Thaïla ? me demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Oui maman, ne t'inquiète pas. C'est juste que je me disais que vous aviez dépensé toutes vos économies pour fêter mon diplôme, soupirai-je.
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LACRIMIS
Non-FictionDans un monde devenu de plus en plus matérialiste ou les plus pauvres sont mis à l'écart, la vie de Thaïla est dictée par ses parents depuis sa naissance. On lui impose ce qu'elle veut devenir et son futur malgré elle. Lors d'un voyage au Mexique p...