LACRIMIS

Chapitre 18 - La curiosité est un vilain défaut.

Ùlazana, Mexique.

Thaïla

« Réveille-toi bouclettes »

Une voix lointaine résonnait dans mes oreilles, à peine audible, mais bien présente, comme un écho distant. Mes yeux s'ouvrirent lentement, révélant une silhouette floue au-dessus de moi.

Je luttais pour me concentrer, mais mes paupières se refermaient, et la douleur dans ma tête était insupportable.

— Non, non, tu ne dois pas te rendormir, il faut boire de l'eau maintenant.

Je reconnus immédiatement la voix de Rayan. Je rouvris les yeux d'un coup, le voyant sourire légèrement avec une lavette humide dans les mains. Je me redressai contre le dossier du lit et il passa délicatement la lavette sur mon front.

...Je vous présente Rayan, le médecin.

Les événements de la veille me revinrent en mémoire. Je réalisai rapidement que je n'étais plus là où tout s'était déroulé. Le salon, Nathalia et Élisa avaient disparu. J'étais maintenant dans ma chambre à Ùlazana.

— Merci, murmurais-je faiblement.

Mon corps entier était épuisé, vidé de toute énergie. J'avais l'impression de ne pas avoir dormi depuis des jours.

— Qu'est-ce qui m'est arrivé exactement ?

Rayan me tendit un verre d'eau que je bus d'une traite.

— Cette folle t'a fait boire un verre d'alcool drogué. Ton corps n'a pas supporté la dose. Règle numéro un : ne jamais accepter de verre d'inconnus... tu le sais, non ?

Petit corps.

Je grimaçai à sa remarque sur mon physique. Je détestais qu'on en parle, encore moins pour souligner que je ne correspondais pas aux standards mexicains. Je regrettais déjà amèrement d'avoir accepté ce verre. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais je pensais qu'un peu d'alcool me ferait du bien.

Excellente idée.

Je me souvenais aussi de l'avertissement de Vlad de ne rien accepter à boire. Le souvenir de la scène gênante à laquelle j'avais assisté la veille me fit revivre cette gêne qui m'avait envahie.

Vlad et son talent pour m'entraîner dans des situations sordides.

— Pourquoi elle a fait ça ? demandai-je.

Rayan soupira en enlevant la lavette de mon front, qu'il posa sur la table de chevet avant de répondre :

— Nathalia est une alcoolique notoire, accro aux alcools forts et à la drogue. Pas besoin de chercher plus loin.

Je me rappelais avec quelle rapidité elle avait vidé son verre la veille, ce qui m'avait immédiatement fait penser qu'elle avait l'habitude de boire.

— Oui, j'ai remarqué. Elle...elle me fait de la peine.

Rayan remit en place une mèche de mes cheveux qui était tombée sur mon front, un geste tendre qui me fit sourire.