Chapitre 11 - Dette.

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Ùlazana, Mexique.
Minuit.

Point de vue : Vlad

Je rentrais de ma réunion avec les autres chefs de cartels, la tête me faisait un mal de chien. Ils avaient passé leur temps à parler pour partager des informations que je connaissais déjà :

Notre principal danger était la police américaine. Ces salauds assoiffés de pouvoir fouillaient trop dans nos affaires. Ils se cachaient comme des rats et surgissaient dès qu'ils découvraient quelque chose, pour pouvoir enquêter. Nous leur laissions toujours ce que nous voulions qu'ils trouvent. Tout était surveillé au millimètre près. On disait souvent que la police mexicaine nous craignait, mais c'était des balivernes. En réalité, elle collaborait avec nous, et certains membres des cartels avaient même des liens familiaux avec la police, si on pouvait encore l'appeler ainsi.

J'avais le sentiment d'avoir perdu mon temps durant cette réunion, mais c'était une obligation pour tous les chefs de cartels, histoire d'éviter les conflits entre nous. Les cartels mexicains devaient se soutenir, unis comme une gigantesque araignée. Chaque patte était essentielle à sa survie, sinon le chaos ne tarderait pas à s'installer.

Cette règle avait été instaurée par mon oncle des années auparavant et tous, sans exception, la respectaient. Tous sauf lui, qui n'était plus chef de cartel après m'avoir transmis sa puissance à soixante-huit ans.

Soixante-huit ans, c'était l'âge auquel les chefs de cartel devaient prendre leur retraite pour profiter de la vie avec leurs femmes, si elles étaient encore vivantes. Le successeur était généralement choisi en fonction du sang. C'était un héritage de génération en génération, et s'il n'y avait pas de descendant, le chef devait désigner la personne la plus digne qu'il connaissait, à condition qu'elle soit dans le secteur depuis au moins cinq ans.

Mon oncle n'avait jamais eu d'enfants, pas de femme non plus. Il enchaînait les prostituées tout en veillant soigneusement à ne pas les mettre enceintes.

« Un enfant ? Ce serait une punition pour lui de naître dans ce monde. »

Pour ma part, je ne comptais pas me marier ni avoir des enfants.

Quelle idiotie.

Mon oncle m'avait légué le cartel le plus puissant du Mexique : la Ùlazana. Les bénéfices avaient grimpé depuis des années, et chaque producteur rêvait de travailler avec nous, car notre renommée s'étendait à tout le pays.

Je montais lentement les escaliers menant à ma chambre. La fatigue pesait sur mon corps, et je ne rêvais que d'une chose : dormir. Mes yeux menaçaient de se fermer à tout moment. En grimpant, j'entendis des pas venant du salon. En tournant la tête, je vis Rayan en bas des escaliers.

Des souvenirs me revinrent, me rappelant la raison de son absence aujourd'hui : la mission. Il devait retrouver cette clé USB volée par cette idiotie de fille qui avait pris sa voiture.

Si sa mission échouait, je ne manquerais pas de lui tirer une balle dans la tête.

Il me fixait en silence, comme à chaque fois qu'il devait m'annoncer une mauvaise nouvelle, ce qui ne faisait qu'attiser ma colère.

Comment s'est passée la réunion ? demanda-t-il, le regard fuyant.

Toujours à marmonner des banalités.

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