Chapitre 40 - Une année.

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Vlad

Cela faisait un an que Thaïla avait disparu. Un an que mes pensées se tournaient inlassablement vers elle. Chaque jour, j'espérais revoir son doux visage s'éclaircir d'une tendresse innée. Depuis sa disparition, la culpabilité me rongeait. Je me tourmentais sans cesse, repassant les événements encore et encore dans ma tête.

Un an que Rayan ne me parlait plus. Il me reprochait l'accident, et il avait raison. La culpabilité me pesait lourdement, et je ne pouvais pas me pardonner de l'avoir perdu aussi. Un an que Rowan était mort, tué d'une balle dans la tête. Je revoyais encore la scène dans mes cauchemars, le sang, les cris, l'impuissance.

Assis sur mon siège dans mon bureau, je feuilletais les documents, cherchant désespérément des informations sur les allées et venues de mon père. J'examinais aussi les dossiers sur la sœur de Peter. Chaque page que je tournais me rappelait la trahison et la douleur que j'avais endurées.

La tristesse m'envahissait chaque jour, mais désormais, elle se mêlait à une rage sourde. Je ressentais un besoin viscéral de tuer mon géniteur après toute la souffrance qu'il m'avait infligée. La soif de vengeance me consumait, devenant mon unique moteur. Je savais que rien ne pourrait effacer les erreurs du passé, mais peut-être que sa mort pourrait apaiser, ne serait-ce qu'un peu, la douleur qui me déchirait.

Je serrai les dents, fixant les documents devant moi. La culpabilité, le chagrin, et la haine se mélangeaient en un tourbillon infernal dans mon esprit. Un an de tourments, un an de souffrance.

J'allais régulièrement voir Thaïla à l'hôpital. La voir allongée là, plongée dans un sommeil éternel, me rappelait cruellement qu'elle n'était plus vraiment vivante. Son corps respirait encore, mais son esprit, sa vivacité, tout ce qui faisait d'elle Thaïla, semblait avoir disparu.

Chaque fois que je franchissais la porte de sa chambre, l'espoir s'éteignait un peu plus en moi. Je m'asseyais à ses côtés, prenant sa main froide dans la mienne. La souffrance se renforçait, s'ancrant plus profondément dans mon âme.

Regarder son visage immobile, dépourvu de l'éclat de vie que j'avais tant aimé, me détruisait. Je cherchais des signes de réveil, un mouvement, une réaction, mais il n'y avait rien. Juste le silence et le bourdonnement constant des machines. Chaque visite, loin de m'apaiser, ne faisait qu'alimenter mon désespoir et ma rage. Thaïla n'était plus vivante, et moi, je n'étais plus qu'une ombre hantée par le souvenir de ce que nous avions perdu.

J'entendis quelqu'un frapper à la porte de mon bureau puis celle-ci s'ouvrît avant que je ne réponde.

Maria venait me voir tous les jours. C'était une femme d'une beauté saisissante, même si la vie qu'elle menait avait laissé des traces sur son visage. Ses longs cheveux noirs, souvent tirés en une queue de cheval élégante, encadraient un visage fin et expressif. Ses yeux, d'un vert profond, étaient perçants, comme s'ils pouvaient lire les pensées de n'importe qui. Malgré les cernes qui les entouraient, témoignant de nuits sans sommeil, ils conservaient une lueur vive et déterminée.

Elle avait une silhouette élancée, avec des courbes gracieuses, accentuées par des vêtements moulants qu'elle portait. Sa peau, légèrement hâlée, témoignait de ses origines méditerranéennes.

Chaque jour, elle franchissait la porte de mon bureau avec une assurance tranquille, une présence rassurante dans mon univers chaotique. Ses talons hauts claquaient sur le sol, annonçant son arrivée bien avant qu'elle n'apparaisse. Maria venait pour ses services habituels. Ses visites étaient une constante. J'espérais qu'en la baisant, je puisse oublier celle qui était mon fantasme.

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