Chapitre 20 - Un pardon inconcevable.

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Ùlazana, Mexique.

Thaila

Une semaine, cela faisait exactement une semaine que mes journées se résumaient à rester enfermée dans la villa et arroser les plantes du jardin. Cela faisait une semaine que les membres du cartel s'absentaient toute la journée pour ne revenir que le soir. Cela faisait sept jours que je n'avais pas croisé Vlad, que je me demandais s'il était encore vivant, même si au fond cela ne m'affecterait absolument pas.

Il m'arrivait de croiser Ximena le soir, toutefois, celle-ci repartait aussitôt qu'elle était arrivée pour aller en mission. Rayan, Rowan et Elvaro étaient en Chine afin de négocier des contrats avec des mafieux Chinois. Ils avaient réussi à trouver un nouvelle drogue qui était un succès au États-Unis appelée la drogue du Zombie. D'après ce que m'avait expliqué Rayan, le fentanyl leurs rapportaient beaucoup d'argent. 

Cet opioïde à courte durée d'action était de l'or pour les accros aux drogues elle s'était répandue dans les rues américaines, laissant sur son sillage des corps et des esprits dévastés. Certaines substances étaient élaborées en Chine, c'est pourquoi, il devait réévaluer les contrats depuis la montée d'argent ces dernières semaines.

D'après Rowan, les autorités ne prenaient pas en considération la menace de cette nouvelle drogue ce qui était positif pour leurs affaires. En réalité, les plus touchés étaient les plus pauvres, bien évidemment cela arrangeait le gouvernement. Ils pouvaient enfin se débarrasser de la mauvaise herbe. Pour cela, il suffisait de les laisser se droguer jusqu'à la mort. Les politiciens étaient extrêmement intelligents, ils savaient exactement ce qu'ils faisaient en ne réagissant pas.

J'étais assise devant ma fenêtre et j'observais le paysage, depuis mon arrivée, je n'avais jamais pris le temps d'admirer la vue qui s'offrait du côté de ma chambre. Je pouvais voir la mer plus loin, je rêvais d'y mettre les pieds. Je me levais et ouvrit la fenêtre afin d'aérer la pièce et je grimaçais en sentant mes côtes encore douloureuses. Je me rappelais encore ses mots, sept jours auparavant.

...Il y a sept jours, dans le passé.

Je me levais doucement de mon lit pour aller dans la salle de bains afin de reprendre un antidouleur. En entrant dans celle-ci, je craignais d'affronter mon reflet et ce que je vis confirma mes craintes. J'étais beaucoup plus blanche que d'habitude, mes cernes étaient creusés et mes yeux bouffis. J'avais tellement pleurée aujourd'hui que je me sentais vide d'émotion. J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir et je sortis de la salle de bains l'anti-douleur dans ma main droite.

Mon cœur s'accéléra lorsque je vis la poignée de la porte bouger. Vlad était renté et il avait refermé la porte derrière lui. Ma colère refit surface en le voyant, cependant, je demeurais silencieuse et impassible. Je ne comptais pas lui donner le plaisir de me voir triste. En fait, je comptais tout simplement ne plus lui adresser la moindre attention.

J'allais prendre le verre d'eau qui se trouvait au chevet de mon lit et je bu l'anti-douleur en espérant que la douleur physique s'atténue. C'était le troisième que je prenais mais cela n'était pas assez puissant.

-Tu as déjà pris deux anti-douleurs il y a quelques minutes, fais attention de ne pas en prendre trop si tu ne veux pas être défoncée, me dit-il avec un ton espiègle.

Respire. N'explose pas. Il ne mérite pas ton attention.

Je fis mine de ne pas l'écouter et je rentrais dans la salle de bains afin de me rincer le visage avec de l'eau glaciale. Il me suivit jusqu'à l'intérieur et m'observa à travers le miroir en s'adossant contre le mur.

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