Chapitre 47 - Finalité

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5 ans plus tard.

Thaïla

Je me tenais devant l'immeuble de mon enfance, celui qui renfermait tant de souvenirs, des heureux comme des douloureux. Vlad m'attendait dans la voiture noire, garée juste à côté.

Je laissai échapper un soupir avant de pénétrer dans le bâtiment. Mes mains tremblaient légèrement sous l'effet du stress. Chaque pas me pesait d'hésitation, mais je savais qu'il était temps de les affronter, pour tourner la page, pour enfin me libérer.

J'entrai dans l'ascenseur, direction le troisième étage.

Devant la porte, je lus le nom de famille. C'était bien eux. Ils vivaient toujours ici, après toutes ces années. N'avaient-ils pas honte ? Ne ressentaient-ils aucun malaise à traverser ces mêmes couloirs, sachant qu'ils avaient un jour vécu ici avec leur fille, avant de l'abandonner lâchement au Mexique ?

La colère montait doucement en moi à cette pensée, mais je décidais de la maîtriser. Je n'étais pas venue pour crier, mais pour obtenir des réponses, pour parler.

Je frappai lourdement à la porte. Quelques minutes plus tard, elle s'ouvrit sur une vieille femme. Ma mère.

À ma vue, ses yeux s'écarquillèrent, comme si elle voyait un fantôme. J'avais imaginé cette scène tant de fois.

Bonjour maman, puis-je entrer ? demandai-je calmement.

Elle resta silencieuse un instant, encore incrédule.

Oh mon Dieu... Thaïla, c'est toi ?

Elle s'approcha, posa ses mains sur mon visage, comme pour s'assurer que j'étais bien réelle.

C'est toi ?

Les larmes lui montèrent aux yeux.

Entre, je t'en prie, dit-elle en s'écartant pour me laisser passer.

En entrant, l'odeur familière de l'appartement m'enveloppa. Rien n'avait changé. Les meubles, la décoration, tout était comme figé dans le temps, comme si mon départ avait suspendu le cours des choses.

Assieds-toi, me dit-elle en désignant le canapé.

Je m'y installai avec réserve. Je me sentais mal à l'aise dans cet espace saturé de souvenirs lointains.

Elle prit place en face de moi, encore troublée par ma présence.

Comment... je veux dire... comment vas-tu ? finit-elle par demander, hésitante.

Comment j'allais ? Après tout ce temps, c'était tout ce qu'elle avait à dire ?

Bien, très bien, répondis-je, sentant la colère grandir en moi.

Elle sembla déconcertée par ma réponse laconique, mal à l'aise. Ses gestes trahissaient son embarras.

Tu n'as donné aucune nouvelle pendant six ans... On espérait que tu viennes nous voir, au moins une fois, mais tu n'es jamais revenue.

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