Chapitre 29 - Le trompeur savoureux.

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Ottawa, États-Unis.


Vlad


Elle se trouvait sur scène avec les autres danseuses. Son corps incroyablement beau se déhanchait langoureusement sur les barres en métal. Elle portait des talons aiguilles qui mettait sa silhouette en valeur, parmi toutes les danseuses son visage était le plus lumineux, il éclairait l'entièreté de la pièce malgré l'obscurité du bar. Les reflets des lumières bleuâtres éclairaient légèrement sa chevelure couleur miel. Ses mouvements étaient sensuels et envoûtants, si envoûtants que je me demandais si elle n'avait pas fait ça toute sa vie. Je tournais la tête lorsque j'entendis des rires bruyants provenant d'un groupe d'hommes juste en face d'elle. Ils ne se cachaient pas de la scruter du regard et de la siffler à plusieurs reprises.

Je m'avançais lentement vers eux puis j'entendis l'un d'eux hurler :

- CE SOIR T'ES À MOI ! QUAND TU FINIS TON SERVICE VIENS ME REJOINDRE !

Ma mâchoire se crispa violemment et j'avançai à grande enjambées en sa direction. Elle ne faisait même pas attention à ce qu'ils disaient, elle paraissait complètement déconnectée de la réalité. Je pariais qu'elle était allée prendre un verre pour se donner du courage avant de monter sur scène. J'avais appris à la connaître, elle n'aimait pas attirer l'attention sur elle habituellement, elle était timide. En entendant à nouveau les rires salaces de ces porcs sans gêne mes poings se serrèrent violemment.

Personne ne touche à ce qu'il m'appartient,
Personne n'approche à ce qu'il m'appartient.

Un deuxième sifflement sorti de sa bouche et mon arme se chargea de le taire à jamais. Un seul tir et en une fraction de seconde, des cris de frayeurs envahirent le bar. Le siffleur de merde tomba raide mort sur le sol, laissant ses camards choqués par la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Une marée de monde se bouscula soudainement pour fuir. Mon regard chercha Thaïla et je la vis sur scène se faire bousculer par les autres danseuses qui se précipitaient pour déguerpir.

Il fallait que je la sorte de cet endroit, j'essayais de repérer Raphaël mais je ne le vis nulle part. La foule ne me facilitait pas la tâche. Je marchais en direction de la scène. Mes yeux croisèrent ceux de Thaïla et j'accélérais mes pas. Elle ne paraissait pas du tout effrayée de la situation. Elle devait être déconnectée de la réalité sous l'effet de l'alcool. Je préférais secrètement que ce soit le cas, je ne voulais pas qu'elle refasse d'autres cauchemars. Elle en faisait déjà assez comme ça.

- Descends, lui ordonnais-je.

Ses lèvres pulpeuses s'étirèrent en un sourire et elle m'analysa longuement de haut en bas. Elle m'observait depuis le haut de la scène. Son regard pétillait une lueur nouvelle, je ne l'avais jamais vu dans ses yeux. Je n'arrivais pas à déceler de quoi il s'agissait mais j'avais l'impression que sa confiance doublait lorsqu'elle buvait.

- Ça change d'être plus grande que toi, me lança-t-elle malicieusement.

- Dépêches toi putain ! M'impatientais-je.

Elle fronça abruptement les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine comme elle avait l'habitude de faire pour montrer son mécontentement.

- Non, me répondit-t-elle sèchement.

Sa voix était légèrement pâteuse ce qui augmenta ma colère. Cependant, la voir en talons aiguille danser sur cette scène m'avait fait bander comme un putain d'adolescent en chaleur. Je me retenais de la prendre dans les toilettes à cet instant.

- Me casse pas les couilles ! Tu vas me suivre sinon je te jure que je te plombe !

- ALORS VA SI FAIS LE PUTAIN DE MERDE ! PLOMBE-MOI UNE BONNE FOIS POUR TOUTE QU'ON EN FINISSE ! Hurla-t-elle-elle en levant les bras dramatiquement.

Putain je vais la tuer.
Ou la baiser violemment.

Je décidais de monter sur scène et elle recula en me voyant en face d'elle. Elle m'observait, un air méprisant dans son regard. Mon hypothèse se confirmait, l'alcool doublait la confiance qu'elle avait en elle et je n'aimais pas ça.

- De toute façon je n'ai rien d'important, continua-t-elle la voix tremblante, je n'ai plus de famille et je n'ai jamais eu d'amis. Je ne suis qu'une pauvre fille qui n'a jamais pu choisir son destin. Tu voulais ma mort n'est-ce pas ? Me demanda-t-elle en se rapprochant à nouveau de mon corps, alors je suis prête.

Même si à cet instant l'idée était plutôt tentante, j'avais encore besoin d'elle. J'enroulai ma main autour de son cou sans serrer, elle écarquilla les yeux de surprise et mon pantalon paraissait de plus en plus étroit qu'il y avait quelques secondes. Puis, j'exerçai une légère pression dessus afin de rapprocher son visage du mien.

- Ecoute moi bien, tu vas me suivre comme je te l'ai ordonné et si tu ne fais pas ce que je te dis, je tire sur la foule derrière nous. Je suis persuadé que tu n'aimeras pas avoir un mort sur la conscience pas vrai ?

Elle restait silencieuse tout en respirant bruyamment. J'accentuai la pression de mes mains sur son cou et je la plaquais contre la barre en métal qui se trouvait derrière elle.

- Quand je pose une question j'attends une réponse.

Elle acquiesça de la tête et je la fis rapidement descendre de la scène en la soulevant par les bras. Je descendis à mon tour et je lui pris la main afin de traverser la foule. Mon geste ne fut pas anodin à ses yeux car elle tourna rapidement sa tête en ma direction, ne s'attendant sûrement pas à ce que je le fasse. Il ne fallait pas que je la perde à nouveau et puis je craignais qu'elle se fasse bousculer par les gens qui couraient dans le bar. Il suffisait qu'elle tombe et qu'elle se fasse piétiner par ses timbrés pour se retrouver dans un état critique. Ils paniquaient vraiment pour un rien ici ! Je ne m'en voulais pas d'avoir semer la pagaille dans le bar à Monica, après tout, peut-être qu'elle le méritait.

Un homme qui courait bouscula Thaïla en lui donnant un coup dans l'épaule, Ositó se retourna et lui lança un regard noir en hurlant :

- SALE CONNARD !

Elle est vraiment bourrée.

En tenant sa main, je me dirigeais vers un point de sortie du bar un peu plus loin, j'étais le seul à connaître le chemin.

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