Chapitre 36 - Trahison.

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Úlazana

Vlad

Thaïla rentra dans sa chambre en faisant claquer la porte derrière elle. Si c'était une tentative pour m'atteindre, elle était nulle. L'entendre parler de Rayan me chauffait les nerfs à vif, car je savais ce qu'il désirait.

Il désire Ositó.
Il désire ce qui m'appartient.

Jamais il ne l'aurait, jamais il ne pourrait la toucher comme je la touche. J'étais le seul à pouvoir tracer mon emprunte sur cette femme. Elle me voyait toujours comme le grand méchant loup, celui qui est cruel et froid, mais lui n'était pas mieux. Il avait tué, beaucoup. Seulement, il cachait cette facette de lui aux autres, sauf à moi. Parce que le connaissait depuis l'enfance et je connaissais ses faiblesses.

Je décidais de monter à l'étage dans mon bureau. Une fois assis sur mon fauteuil, je pris mon paquet de cigarette et je sortis une latte de celui-ci. J'avais commencé à fumer depuis un mois, je détestais l'odeur du tabac mais la sensation doucereuse qui s'insinuait dans mes poumons me détendait. Alors je faisais abstraction de mon odorat.

L'alcool est un trompeur, le tabac est un trompeur, la drogue est une trompeuse.

Les gens aussi sont des trompeurs.

Rayan m'avait trahi, il était parti. Il ne l'avait jamais fait jusqu'à hier et pourtant dieu sait combien de fois je souhaitais qu'il disparaisse. Surtout lorsqu'il se mettait à parler pendant des heures à m'en casser les oreilles. Cependant, je ne mettais jamais imaginer qu'il le fasse un jour. En réalité, il avait besoin de moi, depuis toujours.

Est-ce que j'avais besoin de lui ? Il m'était utile pour mes affaires. Il était surtout loyal, me considérant comme un frère, me trahir était impossible à ses yeux. On ne pouvait se fier à personne dans mon monde, les amis n'existaient pas, notre propre famille pouvait nous vendre pour un repas.

Souvenir - dans le passé.

Vlad 13 ans.

Vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept

Je donnais de coups de poings contre l'arbre devant moi. Le soleil brûlant était présent dans le ciel, mais les arbres de la jungle me faisait de l'ombre. Mes phalanges étaient en sang mais je continuais. Mon oncle disait que si la souffrance ne me faisait plus peur, je n'aurai plus peur de rien.

Quelques minutes après, j'entendis des pas derrière moi et mon corps se retourna instinctivement. Un garçon, les cheveux bruns en bataille, le teint légèrement hâlé avec quelques taches de rousseur, se tenait devant moi.

Qu'est-ce qu'il veut ? Se battre ? Il est tout maigre je pourrais lui briser les bras facilement.

Je restais immobile, attendant qu'il ouvre sa bouche. Le garçon triturait le tissu sale qu'il portait comme t-shirt, les yeux fuyants, son regard s'attarda sur les mangues accrochée à l'arbre. Il sortit un léger toussotement avant de dire :

- Pourquoi tu tapes contre un arbre ?

Mes sourcils se froncèrent d'agacement, il m'a gavait déjà alors qu'il n'avait posé qu'une question.

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