26- Regret

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Melvin

21H16

Talia : Bonne soirée Monsieur. Dit-elle au pas de ma porte.

Moi : Bonne soirée.

Elle referma la porte puis s'en alla. Toutes les lumières du hall étaient éteintes marquant ainsi mon unique présence à cet étage. Plein de questions se bousculaient dans ma tête, comment Ariane avait-elle connu l'existence de Lyne ? Et qui lui avait parlé de l'affaire Wilson ? La possibilité quelle connaisse réellement Lyne et notre ¨relation¨ m'effraya, quelle image se fera-t-elle de moi à présent ? Elle était rentrée plus tôt aujourd'hui, je n'avais donc pas eu la possibilité de la revoir pour essayer de mettre cette affaire au clair.

Ou lui faire gober des mensonges. Dit ma conscience.

Sur le coup, j'avais réagi de manière spontanée, je me sentais attaqué et j'avais répondu à l'attaque. Si elle savait qui était réellement Lyne, je crois qu'elle aurait posé sa question différemment avec du dégoût et de la colère et non avec de la curiosité.

Je regardai l'heure sur le cadran de ma montre et décidai de rentrer. Je mis de l'ordre sur mon bureau puis j'éteignis tous les appareils.  Fallait que je trouve un moyen pour discuter avec Ariane sans lui dire la vérité si elle ne la connait pas encore. Je sortis de mon bureau puis je le fermai.  En passant devant celui d'Ariane, je remarquai qu'elle avait laissé son ordinateur portable avec lequel elle rentrait habituellement, une idée me vint subitement à l'esprit. Je repartis dans mon bureau et pris le double des clés du sien. J'entrai à l'intérieur de son bureau qui était bien rangé et dont son odeur flottait encore dans l'air. Je pris l'appareil et sortis de son bureau en le verrouillant, je montai dans la cage ascenseur et choisi sur le tableau de commande celui du hall.

Je montai dans ma voiture et déposai l'appareil sur le côté passager. Je regardai toutes les informations que comportait le dossier d'Ariane dans mon téléphone puis je trouvai facilement son adresse. Je mis le contact et roulai en direction de son lieu d'habitation.

J'arrivai quelques minutes plus tard devant un grand immeuble de Manhattan. Je garai sur le parking visiteur puis je descendis de mon véhicule en prenant avec moi l'ordinateur d'Ariane. Son dossier ne stipulait pas l'emplacement exacte de son appartement, lorsque je remarquai la jeune concierge installée derrière son bureau, je m'approchai d'elle afin d'obtenir l'information qui me manquait.

Moi : Bonsoir Mademoiselle. Commençais-je en lui offrant un sourire Colgate.

La concierge : Bonsoir Monsieur, en quoi puis-je vous aider ? Répondit-elle timidement.

Moi : J'aimerais avoir l'adresse d'Ariane Woods.

La concierge : Qui êtes-vous ?

Moi : Son patron.

La concierge : Je vais l'informer de votre arrivée. Renchérit-elle en saisissant le téléphone de bureau.

Moi : Elle n'est pas informée de ma visite, ça sera rapide.

La concierge : Désolé Monsieur mais c'est contraint au règlement, je risque d'avoir de gros problèmes si je vous laisse monter sans la prévenir. Dit-elle d'une petite voix.

Je fouillai dans les poches de ma veste et en sortis un billet de cent dollar que je mis en face d'elle.

Moi : Juste pour cette fois, s'il vous plaît.

Elle sembla peser le pour et le contre mais pris finalement le billet.

La concierge : Etage 7 porte 31. Finit-elle par dire.

Moi : Merci et bonne soirée.

Je me tournai sans lui laisser le temps de me répondre puis m'engloutis dans l'ascenseur. Je me répétai en boucle l'adresse donnée par la jeune femme afin de ne pas l'oublier. Lorsque j'arrivai à l'étage indiqué, je cherchai des yeux celui d'Ariane. J'essayai de constituer un monologue crédible afin de l'inciter à discuter. Je commençais un tout petit peu à stresser, je frappai deux coups à la porte puis regardai autour de moi pour ne pas laisser le stress et l'anxiété prendre le dessus.

Je remarquai la poignée tourner puis la porte s'ouvrir sur une blonde, elle avait deux tresses sur la tête portais un legging et un t-shirt. Elle était belle mais pas comme Ariane.

La blonde : Bonsoir.

Moi : Bonsoir Mademoiselle, c'est bien ici que vit Ariane Woods. Répondis-je en masquant du mieux que je pouvais le stress qui montait en moi.

La blonde : Vous êtes ?

Moi : Melvin Brown, son patron.

La blonde : Oh, entrez.

Elle s'écarta puis ouvrit la porte en grand afin que je pénètre dans l'appartement.

La blonde : Je suis Julia, l'amie d'Ariane, installez-vous.

Moi : Merci. Répondis-je en souriant.

Julia : Vous désirez boire quelque chose ?

Moi : Non merci ça ira.

Julia : Je vais informer Ariane.

Moi : C'est gentil.

Elle s'en alla vers le couloir tandis que je pris place dans l'un des sofas du séjour. La décoration était dans les tons marron, beige et blanc. Cétait simple mais très beau. Mon regard continua de se balader sur la décoration et les petits détails comme le vase remplis de lys, les cadres photos, la table d'entrée en dessous du miroir ovale, il s'arrêta sur le corps de ma brune préférée qui venait de faire son apparition, elle était vêtu dun t-shirt blanc visiblement assez grand pour elle et d'un court legging qui s'arrêtait mi-cuisse, ses bras étaient croisés en dessous de sa poitrine et ses cheveux étaient regroupés en un chignon décoiffé au-dessus de son crâne, elle était tellement belle.

Ariane : Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle en me faisant sortir de ma contemplation.

Au son de sa voix, j'oubliai tout le monologue que j'avais préparé tantôt. Je me levai sans répondre et m'approchai d'elle avec son appareil dans les mains.

Moi : Tu l'as oublié au bureau. Répondis-je en lui présentant son ordinateur.

Elle me regarda puis posa ensuite les yeux sur l'appareil comme pour vérifier que c'était réellement le sien.

Ariane : Oh, merci. Finit-elle par dire en prenant l'appareil de mes mains.

Elle alla déposer l'ordinateur sur la table de bar de la cuisine puis revint vers moi.

Ariane : C'est tout ?

Moi : On peut discuter ? S'il te plaît.

Elle souffla et Dieu sait combien j'aurai eu envie de la réprimander sur ce geste qu'elle avait l'habitude de faire.

Ariane : Non.

Je m'assis pour lui signifier que je ne partirai pas tant qu'on n'aurait pas discuté, elle se résigna puis s'assît à son tour en instaurant une grande distance entre nous.

Moi : Je suis désolé pour tout à lheure. Commençais-je en mettant toute ma fierté de côté.

Mon boss 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant