Mon boss 1&2

16- Etre proche

Ariane

    Je détachai mon regard du sien et lançai un coup d'oeil à toutes les personnes présentes qui me regardaient. J'étais tout d'un coup gênée et le rouge me monta aux joues. Melvin retourna vers le tableau et me regarda.

Melvin : Vous voulez de l'eau ?

Moi : Non merci, ça ira.

Melvin : On peut donc continuer. Quel pays proposez-vous ? Demanda-t-il en me regardant.

Moi : Je suggère le Qatar, ce pays a très longtemps connu une période difficile et au cours des années avec le taux d'accroissement naturel, ils ont dû diversifier et renforcer leur économie ce qui explique sa richesse actuelle, si nous nous associons à une entreprise spécialisée dans le domaine des hydrocarbures, nous pourrons en tirer un gros bénéfice et pouvoir verser une partie des revenues à la Syrie et au Pakistan pour subvenir aux différents besoins des hôpitaux publics mis en place pour aider la population.

Melvin : Très bonne intervention mademoiselle Woods. Dit-il avec un sourire charmeur.

Moi : Merci. Répondis-je en lui rendant son sourire.

Melvin : Nous en avons fini pour aujourd'hui, bonne journée.

   Les gens commençaient à se lever et sortir de la salle de réunion tout en continuant à discuter. Je rangeai mes documents qui étaient éparpillés sur le bureau. Je me levai de mon siège et sortis en même temps que Melvin. Talia lui tendit un document et je continuai ma route vers mon bureau.

  Ma montre affichait 13h39. N'ayant aucune envie de sortir, je décidai de sauter le déjeuner. Je continuai de travailler sur d'ancien dossier qu'avait laissé mon prédécesseur pour me retrouver et mieux réorganiser ma rubrique.

    Plusieurs heures étaient passées et le bureau se vidait peu à peu. La pluie se mit à tomber alors je décidai de rester encore jusqu'à ce qu'elle s'arrête ce qui m'éviterai d'envoyer mon travail à la maison et m'emmêler dans les bouchons de New York. J'entendis du bruit du côté du bureau de Melvin qui était sorti. Il regarda de mon côté puis fronça les sourcils. Il déposa ses sacs sur la petite table du salon et sortit de son bureau. Quelques secondes après l'on frappa au mien. Je lui donnai la permission d'entrer et retirai mes lunettes de mes yeux. Il resta dans l'embrasure de la porte et me regarda.

Melvin : Avez-vous diner ?

Moi : Non, je comptais le faire en rentrant.

Melvin : Venez.

    Il ne me laissa pas le temps de répliquer et sortit de mon bureau. Je levai les yeux au ciel et enregistrai mon travail. Je pris mon téléphone et sortis de mon bureau en entrant dans le sien.

    Je mis une certaine distance entre nous pour éviter qu'on reproduise la même bêtise qu'hier. Chose que Melvin remarqua.

Melvin: Je ne mords pas tu sais.

    Instinctivement, je portai mes doigts à mon cou du côté où le suçon se trouvait. Son regard suivit mon geste et un sourire narquois prit place sur ses lèvres.

Moi: Vous avez besoin de moi?

    Il ne me répondit pas et ôta sa veste en retroussant les manches de sa chemise. Il se tourna vers moi en me tendant un petit sac. Je l'ouvris et me rendis compte que c'était un plat chinois.

Melvin : Nous allons diner.

    Il s'assît sur un fauteuil et tapota l'espace vide à côté de lui pour que j'y prenne place. J'obéis sans ronchonner et pris mon plat gentiment offert. J'étais un peu crispée dû au fait qu'il soit près de moi.

Melvin : Détendez-vous Ariane.

Moi : Je ne suis pas tendue. Dis-je en avalant une crevette.

Melvin : Pourquoi évitez-vous donc mon regard ? Je sais que nous avons une relation hors norme mais ça a déjà été fait, j'aimerais mieux vous connaître. Dit-il en titubant sur le dernier mot.

    Il avait dit la dernière phrase en hésitant signe que je n'étais pas la seule gênée. Je relâchai pression aussitôt et continuai de manger.

Moi : Vous devez donc arrêter de me vouvoyer.

Melvin : C'est compris.

    On se sourit puis il alluma la télévision et mit un film : The Weekend aways. Bien que le film semblât intéressant, Melvin et moi n'avions pas cessé de parler.

Melvin : Qu'est-ce qui t'as poussé à faire de la finance ?

Moi : Franchement, je ne sais pas, j'ai toujours aimé les chiffres, les calculs et j'ai décidé d'en faire mon métier et toi ?

Melvin : Un peu comme toi sauf que moi c'est mon père qui m'a lancé dans ce domaine.

    Je pris une gorgée de vin tout en écoutant Melvin, il avait un magnifique sourire et de très belles lèvres. Je déposai mon verre sur la table ainsi que l'emballage du repas que j'avais terminé. Melvin et moi continuâmes de parler jusqu'à ce que le film finisse.

Moi : Il ne pleut plus. Fis-je remarquer après avoir regardé la ville derrière les grandes fenêtres.

    Melvin se leva et prit les différents déchets qu'il alla jeter. Je sortis de son bureau et allai dans le mien. Je rangeai mes affaires dans mon sac et mis tout en ordre. Je sortis du bureau et verrouillai la porte. Je tombai nez à nez avec Melvin qui avait lui aussi rangé ses affaires et s'apprêtait à quitter l'entreprise.

Melvin : On y va ?

   Comme réponse, J'hochai la tête et le suivis dans les couloirs. Nous allions en direction de l'ascenseur tout en continuant de parler.

Moi : Tu as déjà pensé à faire autre chose que le golf ? Je trouve ça un peu vieux-jeu

Melvin : Hum non, c'est vraiment relaxant, tu devrais t'y mettre aussi.

Moi : Je ne vois pas l'intérêt de faire entrer une petite boule dans un trou tout en se créant des courbatures.

Melvin : Tu me blesses là.

   Je rigolai face à son ton faussement écœuré. Nous sortîmes de l'ascenseur et marchâmes dans le parking en direction de nos véhicules. Je montai dans la voiture et déposai mon sac sur le siège passager. Melvin gara sa voiture devant la mienne, une belle Mercedes noire et en descendit. Il s'approcha de mon véhicule et je fis descendre ma vitre, il s'abaissa pour être au même niveau que moi et sans m'y attendre, il déposa ses lèvres délicatement sur les miennes, elles étaient aussi douces que dans mes souvenirs. Je baissai la tête par réflexe pour cacher le petit sourire qui s'était dessiné sur mes lèvres.