Ariane
« Monsieur Brown » Dit une voix beaucoup plus mûre que celle de mon patron.
Melvin se tourna et se leva pour prendre dans ses bras un homme du troisième âge. Ses cheveux grisonnants étaient peignés vers l'arrière. Il devait faire environ le mètre soixante-quinze et portait un costume noir. Cet homme était élégant, ses traits fins s'étiraient lorsqu'il souriait ce qui ajoutait un plus à son charme. Il était accompagné d'un homme lui aussi vêtu élégamment d'un costume sobre.
J'imitai le geste de Melvin et me levai pour serrer la main à nos associés.
Je saluai l'homme qui l'accompagnait et lui fis la bise, ses mains s'étaient posées au creux de mon coude et il me demanda quelques banalités auxquelles je répondis en souriant.
Melvin : Comment allez-vous Christopher ?
Monsieur Allen : Très bien et toi mon cher Melvin ?
Melvin : Je vais bien ? Je vous présente Ariane Woods, la directrice de la catégorie analyse financière.
Monsieur Allen : Je suis ravie de vous rencontrer, Christopher Allen. Je vous présente Jeremy Steel, il occupe le même poste que vous dans mon entreprise.
Je fis un sourire au concerné que j'avais déjà salué.
Monsieur Allen : Maintenant que les présentations sont faites nous pouvons prendre place.
Melvin acquiesça et nous prîmes place après que Melvin m'ait à nouveau tiré la chaise. Monsieur Allen voulut passer sa commande mais Melvin l'interrompit lui signifiant l'avoir déjà fait pour lui. Il le regarda avec bienveillance et lui sourit chose que Melvin répondit par un même sourire.
Monsieur Allen : Nous pouvons donc passer au travail. Mes collaborateurs présents à la réunion d'hier vantaient vos mérites. Je suis ravi de pouvoir donner mon avis.
Melvin : Vous ne serez pas déçu croyez-moi.
Monsieur Allen : Si c'est Melvin qui le dit, ça ne peut être que vrai.
Je souris et les remerciai tous les deux. Je leur distribuai à tous, une copie du document auquel j'avais apporté des modifications. J'expliquai brièvement le but de ce projet à Monsieur Allen et Monsieur Steel. Je leur expliquais de manière convaincante les avantages que les deux entreprises en tireront et il sembla satisfait de ma prestance.
Je mis fin à mon monologue une quinzaine de minutes plus tard puis nos plats arrivaient.
Monsieur Allen : Je suis impressionné, tout semble correcte et je connais Melvin, il n'oserait pas me faire un coup bas. Bien que j'aie été méfiant avec votre prédécesseur, je peux dire que là, je suis convaincu. Dit-il en prenant une bouchée de son plat.
Il avala, but une gorgée d'eau et frappa son employé dans les côtes avec son coude de manière amicale.
Monsieur Allen : Prends-en de la graine Jeremy. Répliqua-t-il avec une pointe de moquerie.
Le concerné mima un sourire et mangea son plat en silence. J'en fis de même laissant Melvin et Monsieur Allen discuter d'un sujet qui m'était inconnu. Je remarquai à quelques reprises le regard persistant de Jeremy sur moi mais je décidai de ne pas m'en formaliser. Monsieur Allen me posa quelques questions sur mes études ce qui sembla intéresser Monsieur Steel qui prêta attention à tout ce que je disais. Monsieur Allen resta fasciné et son employé bouche-bée.
Monsieur Allen : Tu as quelqu'un de vraiment compétent dans ton équipe.
Melvin : Je sais. Répondit-il en me regardant.
Le déjeuner se passa dans la bonne humeur. Lorsqu'on termina, Monsieur Allen me félicita à nouveau et se leva suivit de nous autres. Nous les accompagnâmes Melvin et moi jusqu'à la porte. Le restaurant était autant bondé de monde qu'à notre arrivée.
Melvin : Vous voulez qu'on rentre ?
Moi : Oui.
Et on était reparti sur du vouvoiement. Le serveur vint vers nous à l'appel de Melvin et nous tendit nos affaires. Nous sortîmes du restaurant affrontant à nouveau le vent frais de ce mois de novembre. Je plaçai derrière mon oreille des mèches de cheveux qui me brouillaient la vue et remerciai Melvin qui m'avait tenu la portière. Il monta à son tour et mit le chauffage en marche. Il commença à conduire silencieusement, l'ambiance était pesante, je décidai de briser ce silence en faisant le premier pas.
Moi : Qu'est-ce que vous avez ?
Melvin ne me répondit pas, la mâchoire contractée et le regard rivé sur la route, il continua de m'ignorer. En ayant plus qu'assez de son comportement puéril et enfantin, lorsqu'il se gara à un feu rouge, je pris mon sac et sortis de sa voiture sous son regard ahuris. Je commençai à marcher vers l'entreprise qui était à environ quinze minutes de marche. J'entendis la portière de la voiture claquer et Melvin m'interpeller à voix haute attirant ainsi l'attention de plusieurs personnes. J'essayai d'accélérer le pas mais c'était chose impossible avec mes talons.
Je sentis une main se fermer sur mon poignet et une autre me tenir fermement par la hanche me bloquant de tout mouvement.
Je tournai la tête pour voir le visage énervé de Melvin. Il avait les pupilles dilatées et la mâchoire fortement contractée, il pourrait même se blesser à la garder autant serrée. Il plongea son regard dans le mien sans ciller des yeux. Dans d'autres circonstances, j'aurai pris le temps de les admirer ou même baisser le regard à cause de l'intensité qui en émanait mais là, la colère avait pris le dessus sur les sentiments qu'il faisait naître en moi.
Il souffla en fermant les yeux. Il se radoucit puis me regarda avec moins de colère comme s'il s'était calmé.
Melvin : S'il te plaît Ariane, peux-tu remonter dans la voiture ?
Melvin relâcha la pression qu'il exerçait sur mon bras et me dirigea vers sa voiture. J'opinai sans rechigner et montai dans sa voiture. Il monta à son tour et mit le contact.
Melvin : Je suis désolé pour ce qui est arrivé.
Je ne répondis pas attendant des explications, comprenant que j'en attendais plus de sa part, il baissa la tête, la releva puis gara sur le bord de la route qui était déserte. Il tourna la tête vers moi et un rictus se forma en coin de ses lèvres.
Melvin : Je n'ai pas aimé l'attitude de Monsieur Steel envers-toi.
Moi : Il a été poli et n'a rien fait de mauvais de ce que je me souvienne.
Melvin : Peut-être tu ne l'as pas remarqué mais il te faisait de l'œil.
Moi : Mais non tu exagères. Dis-je d'une voix un peu plus détachée.
Melvin : Non, qui part à un rendez-vous d'affaire et pose des questions sur les loisirs ?
Moi : Le genre de personne sociable.
Melvin : Pff.
Moi : Dis, tu ne serais pas un peu jaloux ? Demandais-je avec un sourire moqueur.
Melvin ne répondit pas et tint mon visage en caressant ma joue. Son regard comme toujours s'accrochait au mien, il avança son visage et déposa un baiser sur mes lèvres avec tendresse. Elles étaient douces, chaudes et avaient un léger goût fruiter à cause de la boisson quil avait bu. Je crois que j'en deviendrais accro. Nos lèvres se séparèrent à bout de souffle tandis que nos fronts eux se collaient et sa main redescendait sur la mienne. Son contact me donnait la sensation de chauffer, je pris quelques couleurs rosées ce qui agrandit le sourire de Melvin.
Nous nous séparâmes éloignant un tant soit peu nos corps et Melvin reprit le volant.

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Mon boss 1&2
RomanceAriane Woods est une jeune femme âgée de 24 ans qui vient de décrocher un grand poste dans une entreprise de finance. Alors qu'elle fête le week-end avec son amie son admission dans cette entreprise, elle fait la rencontre de Melvin avec qui elle p...