29- Stand de tir

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Ariane

L'on conduit dans un silence qui étonnamment était agréable. Nous avons à plusieurs reprises échangés des regards qui suffisaient pour se comprendre. Une chanson des ¨Jackson 5¨ passa à la radio, j'augmentai le volume et fredonnai les paroles de cette chanson qui m'avait accompagnée durant toute mon enfance.

Melvin : ¨I want you back¨ sérieusement ?

Moi : Ne me dis que tu ne les aimes pas ?

   Melvin ne me répondit pas mais m'offrit un sourire qui en disait long.

Moi : Mais non. Dis-je en m'offusquant.

Melvin : Mais quoi ?

Moi : Tu sais que tu as raté ton enfance ? Lui dis-je sur un ton réprobateur.

Un rire rauque s'échappa de sa gorge lorsqu'il vit ma mine déconfite. Je regardai quelques secondes le beau brun qui est assis près de moi, c'est agréable de le voir aussi détendu.

Melvin : Ça fait une trentaine de minute qu'on roule, tu peux me dire où on part ?

Moi : Patientes encore quelques secondes, nous y sommes presque.

Melvin : Tu répètes la même chose depuis le début du trajet.

Moi : Et c'est le cas.

Nous arrivâmes quelques minutes plus tard devant le stand de tir. Nous descendîmes et avançâmes en direction de l'entrée. A la lecture de l'insigne écrite en grand, je vis le regard de Melvin s'illuminer et un sourire s'installer sur son beau minois.

On entra et on écouta les consignes de sécurité du moniteur qui nous montra comment tenir l'arme, comment la charger et surtout comment viser. Il nous conduisit dans la salle de jeu et nous donna des casques réducteurs de bruit ainsi que des lunettes de protection. Je jetai un coup d'œil en direction de Melvin qui s'impatientait en écoutant les instructions du moniteur. Ce dernier nous montra comment se placer en tenant l'arme, Melvin y arrivait à merveille à croire qu'il avait fait ça toute sa vie. Le moniteur s'attarda un peu plus sur mes mouvements ce qui sembla irriter Melvin qui ne faisait que lui lancer des regards menaçants.

Melvin : Vous n'avez pas besoin de tripoter ma fiancée. Trancha-t-il en exagérant.

Le moniteur: Euh désolé, pardon, je-je j'ai...

Le blond sortit le rouge aux joues en protestant une urgence. Je ne relevai pas sur le statut que Melvin m'avait assigné, je le toisai en croisant mes bras en dessous de ma poitrine et le regardai de sorte à ce qu'il comprenne qu'il allait devoir m'enseigner à la place du moniteur. Un rire rauque s'échappa de sa gorge lorsqu'il attarda son regard sur moi.

Melvin : Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Commença-t-il en s'approchant de moi.

Moi : Et bien j'attends que tu viennes m'enseigner. Répondis-je.

Melvin : Serait-ce une invitation à te toucher ? Demanda-t-il en s'arrêtant en face de moi avec un sourire aux lèvres.

J'aimais voir un Melvin aussi détendu, un Melvin qui ne supportait pas au quotidien le poids d'une entreprise qui ne faisait qu'exceller en nom et en chiffre. J'avais remarqué qu'il rentrait tard et revenait tôt mais cela ne suffisait pas au point même qu'il continue le week-end. Il parvenait clairement à dissimuler sa fatigue et agir comme si tout ceci était normal. Et même si cela faisait à peine 1 semaine que nous nous connaissions et qu'il faisait naître des sensations nouvelles en moi. J'aimais être la raison de ce sourire et cette joie qui émane de son visage. Même si ce n'est que temporairement.

Son regard ne quittait pas le mien, j'avais l'impression qu'il parvenait à lire toute mon inquiétude à son égard. Je sortis de ma bulle de réflexion et lançai un regard à Melvin avant de me détourner de lui et faire face aux cibles qui étaient marquées par les balles d'autres personnes.

Melvin : Tu ne dois pas tenir l'arme de cette manière.

Moi : Aide-moi dans ce cas.

Les pas de Melvin se rapprochaient de moi marquant la proximité entre nos deux corps. Il rangea son arme dans la ceinture arrière et plaça ses bras de part et d'autre de mon corps pour m'aider à viser. Encore une fois, mon corps frémit à son touché. Il déplaça mes cheveux sur le côté et approcha sa tête du creux se trouvant entre ma tête et mon épaule, son parfum surplomba très rapidement le petit espace que formait nos deux corps.

Melvin : Tu tiens bien l'arme en visant ta cible, ne tremble surtout pas et concentre trois sur la zone que tu souhaites toucher. Me murmura-t-il dans un souffle qui eut pour effet de m'hérisser les poils.

Je suivis ses instructions et dirigeai l'arme en direction de la zone jaune, la 3e plus proche du centre.

Melvin : Maintenant place ton index sur la détente et presse-la.

Détonation

Le casque diminua la sonorité du tir, je me tournai vers Melvin en lui offrant un sourire fier pour avoir touché la zone que je désirais.

Melvin : Tu vois que je suis bien meilleur que ce fichu moniteur.

Moi : C'est uniquement en apprentissage.

Melvin : Et aussi lorsque je te touche. Prononça-t-il en déposant un baisé humide sur mon cou.

Je frémis à son contact et pris une teinte rosée. Il s'éloigna de moi en arborant un sourire ravi de l'état dans lequel il parvenait à me mettre. Il prit l'arme et tira en plein centre de la cible.

Melvin : Il me semble aussi au tir.

———
Comment vous avez trouvé le Melvin détendu ? Et sa crise de jalousie?

Mon boss 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant