62: Vérité amère

162 8 4
                                    




Melvin

Ariane avait découvert mon secret. Son regard était voilé d'un masque de tristesse et de déception. Il contenait néanmoins une lueur d'espoir. Comme si elle attendait que je nie, que je dise que je n'avais pas de fiancée et que celle-ci ne m'avait pas donné un enfant. Ariane me demandait, non elle me suppliait du regard. Même si elle savait déjà la vérité, une part d'elle espérait quand même et une part de moi souffrait de ne pas pourvoir lui offrir ce qu'elle désirait, une histoire sans mensonge.

Moi - Ari-

Ariane : Non

Moi : Ecoute

Ariane : Non

Moi : Je vais tout-

Ariane : Tu ne l'as pas fait en 2 mois, je ne crois pas que ce soit le moment. Trancha-t-elle en ouvrant un dossier.

Elle essayait de faire passer sa confession comme quelque chose d'anodine. Elle agissait comme si elle ne venait pas de lâcher une bombe.

Deux coups à la porte me retirèrent de ma contemplation. Ariane n'avait pas bougé tandis que me regard se détourna d'elle pour se diriger vers Talia qui venait de franchir le seuil de la porte.

Talia : Bonjour Mademoiselle Woods. Monsieur, votre avion pour Boston est prêt. Victor vous attend.

Moi : Merci Talia.

Elle sortit. Je regardai de nouveau Ariane qui maintenant ne me quittait pas des yeux

Moi : Ecoute

Ariane : Va retrouver ta famille. Vociféra-t-elle.

Quand elle prononça cette phrase, je sentis à quel point ça lui déchirait le cœur d'admettre que j'avais réellement une famille et que cela remettait en doute toutes les choses que je lui avais dit.

Je me levai en sentant son regard continuellement sur moi, me brûlant le dos et m'obligeant à me tourner le dos une dernière fois pour la regarder.

Elle souffrait en silence.

Elle pleurait


Ariane

La porte claqua dans son dos puis ses pas se firent de plus en plus distant

jusqu'à ce qu'ils soient assez loin pour que je les entende. La pièce semblait tourner autour de moi à mesure que les questions se bousculaient dans ma tête.

Tout depuis le début n'était qu'un mensonge.

Je fermai le dossier avant qu'i1 ne soit inondé de larmes. J'aurai préféré rester dans l'ignorance mais d'un côté, j'étais soulagée d'un poids, celui de ne pas savoir ce que nous étions. J'éloignai toute cette mascarade afin d'être productive dans mon travail.

Melvin

J'étais dans un sacré pétrin et je n'avais besoin de personne pour me le rappeler. J'aurai dû lui dire la vérité dès le début mais à quel prix? Abandonner Lucas aux mains de Lyne? Non, je ne pouvais pas agir comme mon père, je ne devais pas reproduire les mêmes erreurs pour lesquelles je l'ai haï toute ma vie.

- Tout va bien M.Brown? m'interrogea Victor en lançant un coup d'oeil dans ma direction à travers le rétroviseur.

Moi: Oui. Il hocha la tête avant de rediriger son regard sur la route.

Siri: vous êtes sur la messagerie de Matthew, veuillez laisser un message.

Moi: Rappelles-moi quand tu auras terminé ta journée.

J'essayai une fois de plus de joindre Ariane mais cette fois, je tombai directement sur sa messagerie.

Elle me détestait.

Ariane

Quelques heures plus tard

-Entrez. Dis-je à l'intention de l'homme de sécurité qui venait d'arriver

Homme : J'ai vu de la lumière et je voulais m'assurer qu'il n'y ait personne avant de

faire la fermeture.

Moi : Il est à peine 17h. Répondis-je en cherchant mon téléphone sous la pile de

dossier étalés, sur la table.

Je l'avais éteints après avoir reçu une tonne de message venant de Melvin qui

essayait de me donner des explications.

Homme : Il est 22h45. Monsieur Brown nous a donné l'ordre de vous fermer l'accès à

tous les bureaux à compter de 18h.

Moi : Mais pourquoi ? Demandai-je en contenant ma colère.

Homme:Il a juste dit que vous devez vous reposer. Je vous attends dans le salon.

Je jurai en le maudissant de tous les noms puis je rangeai la table sur laquelle

j'avais foutu un bordel sans nom. Je m'excuser auprès du vigile pour l'avoir fait attendre et sortis en remarquant que tout le monde avait déserté les lieux.

Ils ont une famille qui les attend, pas toi. Se moqua ma conscience.

Je me dépêchai de m'engouffrer dans ma voiture pour me protéger du froid. Il avait neigé durant toute la journée, les rues étaient désertes, il n'y avait ni véhicule, ni passant.

Tous les commerces de Wall Street étaient fermés. Les seules choses qui donnaient vie à la rue étaient les décorations de Noël et mon moteur de voiture.

Arrivée chez moi une dizaine de minute plus tard, je jetai mes clés et mon sac sur l'un des sofas et retirai mes chaussures à talon. Mon téléphone sonna à nouveau et j'étais contente de voir le nom de Melvin s'afficher, j'allais enfin déverser la colère que j'avais contenu.

Appel téléphonique: Melvin Brown

Melvin : Je suis content que tu me répondes je me suis fait du soucis-

Moi : Tu n'as pas le droit de m'arracher tout ce qui me reste lorsque tu me prends ce que tu m'avais offert.

Melvin : C'est pour ton bien que je le fais.

Moi : Je me fiche que tu le fasses pour moi, tu n'as pas le droit Melvin. Si je décide de travailler sans relâche, ça ne concerne que moi.

Melvin : Non Ariane, tu n'es pas en état de travailler, nous avons eu énormément de travail la semaine dernière, tu es juste épuisée. Reste chez toi et repose-toi.

Moi: Ce n'est pas ton putain de problème Melvin. M'énervai-je.

Melvin: Je suis ton patron donc techniquement oui ça l'est.

Moi : Dans ce cas, tu trouveras ma lettre de démission lundi sur ton bureau.

Melvin: Att-

Je raccrochai avant qu'il ne finisse sa phrase et éteignit mon téléphone. J'entrai dans ma salle de bain et laissai mes vêtements trainer derrière moi. Sous le réservoir d'eau chaude, je sentis mon cœur s'apaiser après cette dure et longue journée. Je sortis de la douche et enfilai un pyjama avant de m' engouffrer dans mon lit.

Mon boss 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant