59- Virée au cauchemar

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Melvin

    Je m'approchai progressivement de l'entreprise suivi de près par Matthew. Il avait neigé toute la journée ce qui m'avait empêché de me rendre dans mes locaux un peu plus tôt. Nous étions en fin d'après-midi, et le soleil se faisait rare laissant place à la lune.

    Je fus surpris de voir Ariane derrière le pare-brise. J'analysai minutieusement ses gestes qui étaient lasses. Elle n'était pas dans son état normal et il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Contre toute attente, elle glissa en tentant de récupérer au vol des documents tombés.

    Je descendis immédiatement de mon véhicule et courus en direction de la jeune femme. Elle ne portait aucune protection contre le froid et Dieu sait combien j'aurai eu envie de la réprimander mais là n'était pas le moment.

Matt : Qu'est-ce qu'elle a ? S'enquit-il en nous approchant.

Moi : Je ne sais pas, elle est tombée.

   Je vérifiais son pouls et me rendis compte qu'il était assez faible.

Moi : Range ses affaires dans ma voiture. Lui intimai-je en la portant.

    Il acquiesça et se mit à la tâche tandis que je me dirigeai vers ma voiture afin de l'installer confortablement.

   Je retournai à ma place et allumai le chauffage.

Elle avait le corps frigorifié.

    J'avais le même ressenti qu'à l'annonciation de la maladie de Lucas : L'inquiétude.

    J'appelai mon médecin en lui signifiant une urgence médicale. J'arrivai chez moi et la soulevai délicatement en faisant en sorte de ne pas la perturber.

Moi : Stan arrive, ouvre-lui la porte et indique-lui ma chambre.

Matt : Entendu. Me répondit-il en déposant les affaires d'Ariane.

    Je la déposai sur le lit et lui retirai ses vêtements qui semblaient l'étouffer encore plus. Je cherchai un t-shirt dans mon placard qui aurait l'allure d'une robe sur elle et le lui enfilai.

    Je glissai la couverture sur elle en ajoutant une seconde au cas où elle aurait pris froid.

   Une dizaine de minutes plus tard, le médecin sonna et nous rejoignis à l'étage avec Matthew.

Stan : Bonsoir Melvin, c'est quoi l'urgence ? Me questionna-t-il en entrant dans ma chambre.

Moi : Ma co-....Hum C'est elle.

Stan : Une collègue du travail ?

Moi : Oui c'est ça. Répondis-je en me grattant la nuque.

   Je lançai un regard meurtrier à Matthew qui était prêt à s'esclaffer en me voyant. Il s'approcha du lit et regarda Ariane qui continuait de dormir.

Stan : Je dois l'examiner.

Moi : Oui et ?

Stan : Vous devez sortir.

Alors là hors de question qu'il la touche !

    Je me repris en me rappelant qu'il s'agissait de sa santé, qu'il faisait simplement son travail et que ce n'était ni le moment ni le lieu pour faire une crise de jalousie.

Moi : Pas de main baladeuse. Lui ordonnai-je en sentant mon corps tiré vers l'arrière.

    Je suivis Matthew dans mon bureau juste à côté et me servis un verre de cognac. Je le bus d'une traite et me servis un autre verre.

Matt : Vas-y mollo sur la boisson. Me sermonna-t-il en m'arrachant le verre.

    Matthew dénicha un livre dans la bibliothèque et me le donna. Une vingtaine de minutes plus tard et 5 chapitres terminés, Stan nous appela à le rejoindre dans ma chambre.

Moi : Qu'est-ce qu'elle a ? M'enquis-je en le voyant ranger ses affaires.

Stan : Beaucoup de fatigue et un rhume mais ça passera avec une tisane et une bonne nuit de sommeil. Je vais rentrer. Prend soin delle.

    Stan s'en alla tandis que je regardais Ariane qui avait meilleure mine qu'à son arrivée. J'étais quand même inquiet.

   J'aurai dû rentrer avec elle et m'assurer qu'elle respecte le congé imposé.

Matt : Eh mec, tout va bien se passer, elle est juste épuisée.

Moi : Mmh. Fis-je pas vraiment convaincu.

Matt : Melvin amoureux ça donne donc ça ? Allez, je rentre. Tu m'appelles si elle se réveille.

    Je saluai mon ami et m'assis près d'elle en regardant ses traits qui étaient à présent détendus. Je sentis un poids descendre de mes épaules lorsqu'un sourire se dessina inconsciemment sur ses lèvres.

Ariane

   J'avais l'impression d'avoir couru un marathon. J'ouvris difficilement un œil puis l'autre en fronçant les sourcils.

   Je ne me souvenais pas avoir repeint mon plafond en blanc.

   Je sentis une légère caresse sur ma main et me tournai pour apercevoir Melvin.

Nous étions dans sa chambre.

   Il lisait un roman en veillant à la fois sur moi. Ce tableau était particulièrement agréable à voir. Son regard s'accrocha au mien lorsqu'il sentit mes doigts bouger sous les siens.

Melvin : Tu te sens comment ? Tu veux manger quelque chose ? T'as froid ? Tu...

  Je posai mon index sur ses lèvres pour qu'il se taise.

Moi : Je vais bien. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Melvin : Tu as fait un malaise et tu as attrapé froid.

Moi : J'ai l'impression de peser une tonne. Avouai-je en essayant de me redresser.

Melvin : Eh reste tranquille, je suis là pour prendre soin de toi. Me souffla-t-il en plaçant correctement les oreillers afin que je trouve la position souhaitée. Je t'apporte ton diner.

   Il se leva et me regarda quelques secondes en hésitant.

Moi : Ce n'est pas un baiser qui m'assommera tu sais.

    Il me sourit avant de se pencher et me voler un baiser.

Moi : Je suis toujours en vie tu vois.

Melvin : C'est ça, continue de faire la maligne. Chanta-t-il en sortant de la chambre.

Mon boss 1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant