Chapitre 14.

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"Alors, tu vas faire quoi par rapport à Luke ? M'interrogea Orsay alors que nous étions sous notre arbre durant la pause du midi.

Je pris une bouchée de ma salade de pâtes (qui me faisait d'ailleurs office de déjeuner) avant de prendre la parole.

- J'irai lui parler après les cours.

- Oui, c'est le meilleur à faire, répondit la bleutée.

J'hochai la tête, regardant autour de moi. Orsay et moi passions les pauses du midi dans un coin plutôt reculé de la cour du lycée, à la limite du parking des professeurs même. On était tranquille, ayant une vue sur presque toute le lycée. Il n'y avait que le terrain de sport qu'on ne voyait pas car il se trouvait derrière les bâtiments.

- C'est Calum qui t'as influencé, c'est ça ?

A la vue de son sourire malicieux, je lançai un regard noir à ma meilleure amie.

- Non mais au fond je pense vraiment que ça a dû lui faire quelque chose à Hemmings, vu qu'il m'ignore depuis ce matin. Alors je veux vraiment arranger les choses, enfin d'un point de vue diplomatique je dirais signer un traité de paix.

- Il a juste oublié que tu es Connie Birdtail", me répondit-elle.

Il s'agissait là de ce que m'avait dit Calum il y a deux heures de cela. Et j'imagine qu'ils avaient raison, il avait dû oublier que je n'étais vraiment pas comme les autres filles de cette établissement. Non, même un gars comme Luke Hemmings je ne le laissais pas s'approcher de moi.

Le ciel fut d'un coup tout gris, et des petites gouttes de pluie avaient commencé à courir le long des vitres des fenêtres de la salle d'espagnol. La prof nous laissait faire ce qu'on voulait durant les dix dernières minutes de son cours. Au fond, ce devait être dur de passer un an à essayer d'enseigner quoique ce soit aux élèves de cette classe. Et encore, on n'était qu'à la moitié, le reste était en allemand. Arrivée à un certain stade, Mme. Fernandez avait cessé de nous faire cours, elle n'y arrivait pas. On pouvait la comprendre, sachant que certains élèves de ma classe arrivaient au point de lui sortir "patatas fritas" à chaque fois qu'elle les intérogeait. Je venais à me demander pour quelle raison je m'étais retrouvée dans cette classe. Peut-être pour donner l'illusion à mes professeurs qu'il y avait une lueur d'espoir dans ce monde...

"Tu crois que la pluie va s'arrêter Birdtail ? M'interrogea Ashton.

- Je n'en ai aucune idée Irwin, j'ai l'air d'être métérologue ? Répondis-je en fronçant les sourcils.

- Si c'est le cas, tes cheveux vont vraiment frisée.

- Je sais, grommelai-je.

- Maintenant que je remarque, intervint Calum, vous êtes tous les deux des moutons.

Je regardais le Néo-Zélandais qui avait saisi une boucle de son ami et jouait avec.

- Lâche mes cheveux Cal, gronda Irwin.

- Mais ils sont tout doux !

- Tu vas les rendre gras putain.

Tandis qu'ils se bagarraient tels des gamins pour une histoire de cheveux, je me perdis encore une fois dans mes pensées. Hemmings faisait allemand, et j'ignorais si j'allais le voir à la sortie des cours dans cette masse d'adolescents qui se rueraient, comme d'habitude, en troupeaux à la sortie de l'établissement... Par contre il devrait attendre Bouclette car, si j'avais bien compris, ils retournaient chez eux ensemble.

- Bouclette ? Dis-je à l'intéressé.

Il cessa sa chamaillerie avec Calum et passa une mais dans ses boucles dorées.

Chocolate & Curls // IRWINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant