Une fois quand j'avais neuf ans on avait rencontré ma prof de maths à la plage. Lorsqu'un enfant de neuf ans voyait son enseignante la plus détestée en bikini, il n'avait pas forcément envie de la saluer. Mais ce jour-là, je l'avais fait. Et je pensais ne plus jamais vivre des salutations aussi embarassantes dans ma vie.
Sauf que non.
Ashton Irwin, le garçon dont j'avais délibérément brisé le cœur, se tenait devant moi avec une tornade d'émotions dans ses yeux noisette. Et moi, je n'avais pas trouvé mieux que de le fixer comme la personne la moins saine d'esprit qui soit. A vrai dire, je ne pouvais pas réagir sur le moment puisque dix mille choses se passaient dans mon cerveau à ce moment là. Je voulais disparaître dans un trou qui allait jusqu'au noyau terrestre et en même temps je souhaitais plus que jamais de le prendre dans les bras, je ne savais pas si dire bonjour serait l'idéal ou si je devais l'ignorer. Et puis il y avait cette partie de moi qui me disait que si je ne me calmais pas, je risquais la crise cardiaque et une autre partie qui n'avait pas trouvé mieux que de remarquer la longueur de ses bouclettes et qui me disait qu'il avait besoin de passer chez le coiffeur. Connie Birdtail is not responding. Cela devait faire presqu'une minute que Bouclette et moi nous fixions mutuellement sans dire un mot ni s'approcher l'un de l'autre, et nous n'avions certainement pas échappé au regard des autres puisque Calum ne tarda pas à intervenir en lançant :"Viens avec moi Ash, je te montre la chambre !
Le bouclé brisa le contact visuel pour se tourner vers le basané.
- Euh oui, ok je te suis", dit-il en prenant son sac.
Entendre le timbre de sa voix faisait naître un puissant sentiment de culpabilité en moi. Si je n'avais pas tout foutu en l'air, j'aurais entendu ce joli son tous les jours. Le revoir après un mois maintenant faisait naitre en moi un curieux mélange de culpabilité et d'envie. Je me sentais horriblement coupable d'avoir pu faire du mal à une personne qui comptait à mes yeux et j'avais envie de le serrer contre moi. Je n'avais jamais été quelqu'un de tactile avant. Je détestais qu'on me touche sauf si on était de ma famille ou un ami de longue date, je devais avoir cette limite de dix centimètres entre moi et mon prochain. En quelques mois à peine, je m'étais vite enivrée de la sensation que ça me proccurait d'être dans les bras de Bouclette, mes bras autour de sa taille, ses bouclettes chatouillant mon front et son cœur battant contre mon oreille. Il me tirait contre lui de manière imprévisible et ne me laissait m'échapper juste quand j'avais le sourire le plus niais qui soit. Et moi, je le serrais en retour parce que ce corps d'être humain était aussi doux qu'un nuage. Et puis, avec le temps je me rendis compte qu'échanger des gestes physiques avec un individu qu'on appréciait était tout bêtement une preuve d'affection. La raison pour laquelle je ne m'étais jamais plu aux accolades auparavant subsistait dans le fait que j'avais toujours eu peur de ce sentiment. J'avais stupidement peur d'aimer les gens, si bien que j'étais devenue une personne froide et détestable. Je ne le dirais jamais à voix haute mais la vérité était telle que je remerciais la bande de "mecs au plus fort sex-appeal du North Hill High School" d'avoir réveillé mon côté affectueux, mon côté humain. Je n'étais pas un monstre, j'étais si indifférente que cela faisait de moi quelqu'un de repoussant. Je me gifflai mentalement en réalisant que j'avais vécu si longtemps sans me rendre compte des avantages d'être quelqu'un ayant des émotions. On devenait tout de suite un être plus sociable et apprécié, ce qui, scientifiquement parlant, était que trop bon pour l'être humain et son équilibre mentale.
Aimer les gens ça ne tuait pas.
Aimer Ashton et ne pas le lui montrer me tuait mentalement."Connie ! Réveille-toi, allez ! S'égosilla Calum.
- Honnêtement le Chinois, tu devrais savoir qu'il ne faut jamais me tirer d'une sieste, grommelai-je en passant ma main sur mon visage endormi.
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Chocolate & Curls // IRWIN
FanficExigeante. Ça aurait pu être son deuxième prénom. Connie n'aime pas grand chose et pas grand monde. Et si... Ashton de la bande des "mecs au plus fort sex-appeal du North Hill High School" arrivait à changer les choses ?