Chapitre 30.

653 48 62
                                    

J'ignore si vous vous souvenez de ma prof d'anglais et sa dilatation des narines, mais je devais lui ressembler en ce moment. Cela résultait du mélange de sentiments qui se faisait dans mon être. Et d'autre part, ça me retirait tout sex-appeal. En pyjama, les narines dilatées. Et devant Ashton Irwin. Lui de son côté, gardait son sourire, des gouttes ruisselant sur son visage.

"Tu euh... tentais-je de parler (malgré que je n'étais pas en état psychologiquement).

Il rentra dans ma maison et passa près de deux minutes à s'essuyer les pieds sur le tapis à l'entrée.

- La prochaine fois, mets un imperméable Bouclette, ris-je.

- La prochaine fois, mets un pantalon Birdtail, répliqua le jeune homme.

Son sourire moqueur m'énervait, si bien que je finis par l'envoyer un regard noir. Il pouvait ramasser ses petites fossettes, je ne voulais pas les voir apparaître dans de telles conditions.

- Je fais ce que je veux, je suis chez moi. Toi par contre...

- Je parle en ton intérêt, me coupa-t-il, tu penses vraiment que je suis prêt psychologiquement à te voir avec un vieux t-shirt uniquement sur toi ?

- Ce n'est la première fois, répondis-je avec un sourire narquois sur le visage.

- N'ajoute rien de plus, dit-il avant de s'approcher de moi et de murmurer dans le creux de mon oreille, ça peut vite devenir très sexuel.

Putain. J'aurais dû l'empêcher de s'approcher de moi, quitte à le laisser sous la pluie, prendre le chocolat et lui fermer la porte au nez. Maaais non, je l'avais plutôt regardé durant des secondes les narines dilatées et avec une grande politesse, je l'avais laissé entrer. Au final, le bouclé s'était retrouvé à me faire des commentaires sur mon accoutrement et à me murmurer des trucs à l'oreille.

- Bon, dis-je en le poussant à dix centimètres de moi, on va s'arrêter là, tu me donnes le chocolat et tu continues ta petite vie après.

Sa seule réaction fut d'éclater de rire. Il était probablement conscient qu'il me troublait énormément. Juste le fait qu'il était chez moi, avec du chocolat noir belge et ses boucles trempées. Je ne saurais dire comment je faisais pour garder mon sang-froid, sachant qu'à l'interieur de moi tout allait dans tous les sens. C'était plus bordélique que mes cheveux.

- Tu auras le chocolat à une condition, ma chère Birdtail, sortit Ashton en tortillant malicieusement ses sourcils.

- Laquelle ?

- Vendredi, je t'emmène à un rendez-vous.

- Un rendez-vous ? Répétai-je.

- Tu sais, ce truc romantique où deux personnes sont seules quelque part et font des choses, expliqua-t-il.

- Toi et moi ?

- Non putain, ton tapis et moi, soupira-t-il. Bien sûr que je parle de nous deux !

- Pourquoi ?

Un silence s'installa tandis qu'il fixa ses vieilles Converses dégueulasses. J'ignorai s'il allait répondre mais il avait intérêt car autrement je ne répondrais pas à son invitation et lui prendrais quand même le chocolat. Je n'avais aucune explication logique à refuser se rendez-vous, mis à part la peur. J'avais juste peur d'y aller et de tomber d'avantage sous son charme, chose qui en plus m'énerverait. Comment voulais-je construire une quelconque relation si je refusais d'être seule avec lui ? Je n'en avais pas la moindre idée, et cela m'affligeait. Mais sur le moment, ce qui me tracassait, c'était sa réponse. Je regardais son sourire disparaitre, et le rouge monter à ses joues. Oui, je voyais là Ashton Irwin rougir, avait-il à se point peur de me répondre ?

Chocolate & Curls // IRWINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant