J'adorais courir, honnêtement. Et ce depuis mon plus jeune âge. Des fois on me disait, "tu manges sain, t'as toujours été mince et tu marches pratiquement tout le temps alors pourquoi tu cours ?" Parce que j'aimais ça, tout simplement. Toutefois, il y avait quelque chose que j'aimais encore plus... dormir. Alors lorsque ma mère me réveilla samedi matin à 6h30, me souriant de toutes ses dents "viens, on va courir", je vous épargne ma réaction. Sauf que je n'étais en aucun cas capable de défier l'autorité maternelle. Alors je me retrouvais à longer les trottoirs des quartiers alentours, accompagnée de ma mère et des premiers rayons de soleil. Il faisait frais, ce qui se détachait des trente degrés qui régnaient le reste de la journée. Je partais courir en général en fin d'après-midi, lorsque la soirée pointait le bout de son nez et que la ville regagnait ses lumières. Il y avait plus de gens qu'au petit matin, forcémment mais ça ne me dérangeait pas tant que ça. Au moins j'étais seule, libre de courir autant que je le voulais, comme je le voulais. Avec ma mère... c'était une toute autre chose.
"Allez Connie, je t'ai connu plus rapide que ça ! Me cria-t-elle, étant trois mètres devant moi.
- Maman... il est 7h du matin, je ne suis pas censée courir dans les rues avec toi, lui répondis-je.
- Non mais c'est quoi cet argument ? Il n'y a pas d'heure pour courir en ma compagnie."
Je m'arrêtai alors dans ma course, m'asseyant par terre. Je m'étonnai moi-même de mon comportement mais arrivai vite à la conclusion que j'étais sous l'emprise du sommeil. Les coudes sur les genous, je posai ma tête sur mes mains, regardant ma mère s'éloigner sans avoir apperçu que je ne la suivais plus. Quelques fins rayons de soleil vinrent chatouiller le bout de mon nez, ce qui engendra mes éternuements. Une chose à savoir sur moi : je sursautais à chaque éternuement. Et non pas des petits sursauts, mais des sursauts qui me propulsaient à trois mètres en arrière. Alors je m'empressai de me relever et d'ainsi échapper à ce foutu rayon. Certaines personnes venaient de se réveiller et je perçus des têtes à travers les fenêtres alentours observer cette fille qui éturnuait de toute son âme à 7h30 du mat'. J'osais juste espérer que je n'avais pas ainsi réveillé qui que ce soit. Ce n'était certainement pas le réveil que je souhaiterais avoir. Puis je pris la décision de faire le chemin retour, dans l'optique de prendre un petit-déjeuner et puis retourner dans mon lit. Plus tard dans la journée, j'irais courrir afin de rassurer ma conscience qui se sentait coupable de m'avoir poussé à abandonner ma mère.A mesure que je me dirigeais vers mon quartier, la chaleur montait peu à peu et en jetant un coup d'œil au ciel qui était ce jour-là sans nuage, je me rendis compte qu'il allait faire bien chaud. J'avais toujours vécu en Australie, mais pas toujours à Sydney. Jusqu'à mes six ans, je résidais avec mes parents dans l'ouest, plus précisemment dans un petite ville près de Perth connue sous le nom de Fremantle. L'ouest australien était réputé pour ses fortes températures durant la saison chaude. L'été sydnéen était à considérer comme agréable en comparaison. Cependant, je ne m'étais jamais habituée à la chaleur, chose que je ne comprenais pas. C'était pour cette raison que je préférais voyager en Irlande au mois de décembre, pour éviter les jours les plus chauds. Chaque année on y allait avec ma mère, pour une à trois semaines. On restait chez ma grand-mère maternelle, enfin théoriquement. On finissait nos journées dans des diners et déjeuners chez les cousins. Et lorsque l'été s'en allait, venaient des jours froids que j'appréciais nettement plus. Comme je le disais souvent, j'aimais l'hiver car on y appréciait mieux la chaleur. Rentrer chez moi pour me glisser dans mes couvertures, les douches chaudes, les journées à glander en pyjama...
Je sortis de mes pensées lorsque je me retrouvai devant mon portail en bois que j'ouvris avant de pénétrer dans ma cour. Je sortis mes clés de la poche de ma veste à capuche et au moment où je m'apprêtais à rentrer chez moi, on m'interpela.
"Connie ! Entendis-je crier une voix très familière.
Je me retournai vers le propriétaire auquel j'accordai un sourire amical.
- Hey Francis, répondis-je en l'invitant à entrer.
Le blondinet accourut au pas de ma porte, portant une de ses habituelles chemises à carreaux et un jean bleu -comme toujours.
- Tu fais quoi debout à cette heure-ci ? Me demanda-t-il en entrant dans la cuisine où je préparais mon petit-déjeuner.
- Ma mère m'a emmenée courir, dis-je en grimaçant.
- Et t'es sortie comme... ça ?
Je me retournai, haussant un sourcil tandis que mon voisin me regarda de haut en bas.
- Il y a quoi ? L'interrogeai-je.
- Ton short est bien court.
- Putain Francis... dis-je en roulant des yeux.
- Je n'ai pas envie que toutes sortes de gars mattent ma sœur, dit-il innocemment en haussant des épaules.
Je ne pus retenir un sourire. Ce garçon était adorable. Depuis que j'habitais ici à vrai dire, on se considérait comme frère et sœur. Je le conseillais souvent lorsqu'il en avait besoin et lui... il ne faisait rien spécialement pour moi mais il n'en avait pas besoin pour tenir ce statut à mes yeux. Etre Francis Müller lui suffisait.
- Crois-moi mon p'tit, je suis assez grande pour savoir m'habiller décemment. Ne t'inquiète pas.
Je m'installai à table, mes tranches de pain grillés beurrées, accompagnées d'un jus d'orange et de deux carrés de chocolat noir belge.
- Sinon, ça va la vie au lycée ? Lança le blond dans le but de changer de sujet.
- Plus qu'une semaine et c'est fini.
- Tant mieux et par rapport aux.... aux gars ?
- Tu parles de Calum, Michael, Luke et Ashton ?
Il hocha positivement là tête.
- On peut dire que..., je marquai une, réfléchissant.
Comment décrire ma situation à ce moment par rapport à eux ? Je n'y avais pas vraiment réfléchi ces derniers temps. Par ailleurs, j'avais le malheur d'avouer que, comme le bouclé me l'avait conseillé, je m'étais habituée à eux. Ils n'en restaient pas moins bizarres, cependant cela me dérangeait peut-être moins. J'avais même défini mes appelations à moi qui leurs étaient destinées. Un seul portait un surnom, celui de Bouclette, et les autres se faisaient appeler par leurs noms. Je ne voulais pas les appeler par leurs prénoms, car cela représentait à mes yeux une forme d'affection que je reffusais de les accorder. Toutefois, malgré qu'ils soient insupportables, quelque peu lourds et bien étranges, je devais avouer qu'ils... qu'ils me tappaient moins sur les nerfs. Cela me surprenait, comment ces quatre garçons aient pu rentrer dans mon quotidien aussi rapidement. Je n'avais pas remarqué comment les choses s'étaient si vite passées avant que Francis me posât cette question. Deux mois auparavant, je n'aurais jamais pensé les parler tous les jours comme je le faisais depuis peu, encore moins que je m'habituerais aux personnages hauts en couleur qu'étaient ces nigauds.
- On va dire que ça peut aller entre nous, je m'y suis habituée en fait", répondis-je finalement en finissant mon verre de jus d'orange.
Le jeune blond sourit, hochant la tête tout en restant silencieux. Quant à moi, je finis ma dernière tranche de pain, tout en l'observant du coin de l'œil. Il avait la tête baissée et jouait avec ses doigts... Peut-être Francis était-il en train de réfléchir ou quelque chose du genre. En tout cas il semblait avoir déconnecté. De mon côté, je venais de finir mon petit-déjeuner, et essuyai mes lèvres à l'aide d'une serviette en papier. Seuls mes carrés de chocolat demeuraient immangés mais je me les réservais pour plus tard, lorsque j'aurais fini ma vaisselle et aurais nettoyé la table à manger. Ainsi, ses carrés de douceur restèrent dans la soucoupe où je les avais disposés tandis que je rejoignis la cuisine avec mon assiette et mon verre vides. Sans que je ne lui dise quoique ce soit, Francis saisit le torchon à rayures et se mit à mes côtés. Je nettoyai la vaisselle qu'il essuya pour ensuite la ramasser dans les placards respectifs. A croire que mon voisin avait toujours vécu chez moi... Et finalement, lorsque je m'apprêtais à nettoyer la table à manger, le blond sortit enfin de son mutisme.
"Connie, commença-t-il dans un ton de voix plutôt étrange, il faut que je te dise que... tu sais qu'on vit dans un quartier de commères, hein ?
J'hochai la tête, l'invitant à continuer.
- Et bah il se passe que toutes les fois où Ashton et Luke sont venus chez toi ont donné naissance à des rumeurs à ton sujet.
J'arrêtai tout mouvement, m'attendant au pire.
- Moi je sais pourquoi ils sont venus chez toi, et je te rassure, je l'ai dit à ma mère mais tu es passée de jeune fille modèle du coin à jeune débauchée.
Je manquai de renverser la chaise que je retenais.
- Le fait que ce soit des camarades de classe avec qui je travaillais ou bien que j'ai invité à se sécher suite aux fortes pluies ne les a pas traversé l'esprit ? Sortis-je comme si cela semblait si évident.
- T'sais... ils ont une imagination débordante dans les parages.
Bien que j'avais décellé la tentative d'humour de la part de mon ami, je ne pus empêcher ce sentiment brûlant me posséder peu à peu. Comment pouvaient-ils faire passer de telles sotises à mon sujet ? Je n'avais jamais été du genre à me faire remarquer ou je ne sais quoi encore. Au contraire, j'étais juste la fille polie et discrète, connue pour ses discussions par la fenêtre avec le fils Müller et ses bonnes notes. Je n'étais pas plus que cela ici, et ça me convenait. En outre, j'avais bien pris la peine d'offrir des graines de pétunias à la plus grande commère du coin, soit Chantal. Tout simplement car je voulais être gentille. Mais voilà que j'avais la preuve que malgré tout, j'aurais bien pu un jour me retrouver victime de leurs rumeurs.
- Qu'ils se contentent de garder leur avis pour eux, et d'éviter de s'inventer des histoires à mon sujet, fis-je en serrant la chaise que j'avais sous les mains. Ça s'appelle le droit à la vie privée après tout, j'invite qui je veux chez moi et puis n'ont-ils pas non plus pensé à la possibilité que j'aie des amis ? Croient-ils vraiment que je n'ai pas de vie sociale ?
Francis posa sa main sur la mienne, histoire de me calmer. Je relâchai la pression sur le mobilier et me mordai les lèvres.
- Je pense plus que quelqu'un a vu votre baiser à Luke et toi, dit-il un peu gêné d'aborder ce sujet. Au fond, je t'ai dit ça juste histoire que tu ne sois pas surprise des regards bizarres qu'on risque de t'offrir si jamais tu croises un voisin. En tout cas, n'y donne pas trop d'importance parce que tu sais très bien que dans une semaine tout sera oublié.
- Ouais mais bon, ça me fait chier un minimum. Je n'ai rien demandé...
Je repris mon éponge et retournai à la cuisine.
- Et puis ce n'est pas comme si tu allais les accueillir chez toi encore hein ? Ils vont vite se calmer, je te promets.
Je rejoignis le blond là où il se trouvait et affichai un sourire triste.
- On ne sait jamais avec eux, soupirai-je. Même si dans une semaine nous serons en vacances, je m'attends à tout de leur part. A vraiment tout.
Il gloussa silencieusement avant de rencontrer mon regard assassin.
- Tu t'es habituée, ça ne doit pas te déranger, non ?
- Faut pas abuser non plus.
Un silence prit place, et nous nous contentâmes de nous regarder, sans vraiment savoir pourquoi. Ma colère face à mon voisinage commençait à baisser peu à peu et je finis par déguster les carrés de chocolat noir belge avant qu'ils ne fondent. Ce goût esquis que j'affectionnais plus qu'autre chose au monde parvint à m'apaiser complètement et je me surpris à tracer un sourire sur mes lèvres une fois que j'eus fini d'avaler ces morceaux. Où en serais-je se je n'étais pas addictive à cela ? Car il fallait bien se l'avouer, que j'avais une addiction pour le chocolat noir belge. Autrement, il n'y aurait jamais eu des tablettes de ces chocolats dans mon sac à dos, dans le tirroir de ma table de chevet, dans mon frigo et dans le placard à biscuit et céréal de ma cuisine. A vrai dire, je prenais même la peine de sortir de la zone périurbaine où je résidais pour me rendre à ce fameux chocolatier belge qui avait ouvert un seul et unique commerce dans le pays. Celui-ci se trouvait à Hornsby, à deux kilomètres de chez moi. Nul doute que cela témoignait de ma passion sans raison pour le chocolat. Et sans que je ne sache vraiment pourquoi, j'étais inccapable de vivre sans, du moins, tenir psychologiquement. Je serais à jamais reconnaissante envers le chocolat noire belge.
- Dis Connie, commença le jeune garçon.
- Oui ?
- Tu penses que tu serais capable de... je ne sais pas, dit-il en haussant les épaules, de peut-être les apprécier, genre au moins un d'entre eux comme une bonne connaissance ?
Sachant clairement qu'il faisait référence à la bande de "mecs au plus fort sex-appeal du North Hill High School", j'haussai à mon tour les épaules.
- Mon but est justement que ça n'aille jamais plus loin entre nous mais force est de constater qu'ils ne mordent pas puis... comme je te l'ai dis, on ne sait jamais avec eux ce qui peut se passer."______________________________
YO EVERYBOOODY ! :D Comment allez-vous ? J'ose espérer que vous avez passé une bonne semaine, de mon côté c'était ma semaine de révisions pour le brevet... Hell yeah :') Et devinez ce que j'ai fait durant cette semaine ? Et bah j'ai écrit ce chapitre. Jure que si mes profs apprenaient cela, ils vivraient le choc de leur vie. Et ouais, je suis la bonne élève qui est sérieuse et motivée (si on zappe le fait que j'ai dû envoyer mes cahiers une bonne centaine de fois à l'autre bout de ma chambre et crier "J'en ai marre de mon éducation, c'est de la grosse merde"... x)). Bref, ne vous inquiétez pas pour moi, je suis bien partie pour mon Brevet so je me permets de faire une chose pareille.
Maintenant si nous cessons de parler de moi ? :') Bon, voici un chapitre plutôt calme, où l'on apprend d'avantage sur Connie, sa mère et sa relation avec Francis. Il me fallait de ce p'tit chapitre calme, vous voyez.
Alors, vous avis ?
Putain, déjà 15 chapitres d'écrits, je me surprends vraiment ! :O Et je suis encore plus surprise de voir que des lectrices suivent cette histoire depuis ses débuts et que d'autres arrivent en cours de route, franchement je devrais vous remercier plus souvent de... tout quoi. Vous êtes tous géniaux. :) ♥
Sur ce, au prochain update ! Xx
VOUS LISEZ
Chocolate & Curls // IRWIN
FanficExigeante. Ça aurait pu être son deuxième prénom. Connie n'aime pas grand chose et pas grand monde. Et si... Ashton de la bande des "mecs au plus fort sex-appeal du North Hill High School" arrivait à changer les choses ?