Chapitre 34

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-Point de vue de Connie-

Je me réveillai en sursaut et me dirigeai en urgence dans la salle de bain. Je jurai en constatant ce qui m'arrivait, maudissant sur le passage Mère Nature. Voilà une jolie manière de commencer sa semaine. Ça allait être l'enfer pour mon entourage. Je soupirai, à moitié endormie et me déshabillai pour aller à la douche. Je continuai de maudir Mère Nature à mesure que l'eau me coulait dessus. Il était neuf heures et j'étais fatiguée et des douleurs dignes de mille coups de couteau de le bas ventre me tiyrallaient. Voilà un de ces jours dont je me serais bien passée. Honnêtement, je la sentais mal cette journée. Même le parfum de mon gel douche me dégoûtait. A vrai dire, je voulais surtout retourner dans mon lit mais les circonstances étaient telles que je ne pouvais pas, parce qu'une fois sortie de mon lit, je ne pouvais pas y retourner immédiatement. Je n'arriverais pas à m'endormir. Je sortis de la douche, enroulai ma serviette autour de moi et saisis ma brosse à dents. Et en plus j'avais mauvaise mine aujourd'hui. Je me brossai les dents tout en réfléchissant à ce que je ferais de ma journée. D'abord manger, parce que c'était un bon début que de manger. Et puis je rattraperais mon sommeil. J'avais clairement une vie ennuyeuse. La même putain de routine tous les jours. On était que le matin et j'avais déjà marre de ma vie. Je rinçai ma bouche et poussai un soupir. Au moins j'avais de belles dents.

Je fixai l'évier de la cuisine tout en mangeant une poire. Le manque de sommeil ne me réussissait pas du tout. Après ma crise existencielle qui avait suivi mon réveil en panique, je m'étais calmée. C'était un bon début si je voulais passer une bonne journée. Retrouver le calme qui me caractérisais si bien. Une fois ma poire finie, je me décidai à mettre les linges à sécher. Vous savez, quand on est seul et désespéré, les tâches ménagères deviennent tout d'un coup divertissantes. Et puis, ça ferait plaisir à ma mère. Je me dirigeai ainsi dehors, un panier de vêtements mouillés sous les bras. Je me sentais comme une petite ménagère solitaire mais j'en avais rien à faire. Au moins je faisais quelque chose de ma journée. Je commençai à étendre les vêtements sur la corde à linge, d'autant plus que le soleil brillait fort aujourd'hui. La chemise que j'avais portée le vendredi dernier se trouvait à présent dans mes mains, rammenant les souvenirs de mon rendez-vous. Le parfum vanillé d'Ashton avait laissé place à celui de la lessive, ce qui m'arracha une grimace. Oui, je regrettais son odeur. Son parfum me rappelait la douceur de ses étreintes, provoquant de nouvelles sensations en moi. J'étais du genre à détester tout contact physique, mais les câlins du bouclé remettaient en question mon avis dessus. Peut-être était-il un cas spécial ? Bien sûr qu'il en était un, il avait réussi à me plaire. Rien que de penser à lui causait un enchaînement de sensations bizarres et jusqu'alors jamais ressenties. Par moment je me demandais si je n'avais pas un quelconque problème de santé, jusqu'à ce que je me dise "ah oui, j'ai des sentiments". C'était étrange, hein ? De ressentir ces choses. Ces petits dragons qui brûlaient l'intérieur du corps dans un feu doux et agréable. Ces esprits qui s'envolaient dans tous les sens comme des oiseaux désorientés. Ces sourires innatendus et ces envies incontrôlables. Et j'avais encore plus envie de tapper Ashton Irwin pour me causer autant de choses innexplicables. Oh oui qu'il m'énervait tout autant qu'avant, à la seule différence que maintenant, je voulais autant l'embrasser que lui raser les sourcils. Si j'avais un problème ? Certainement. Mais je ne pouvais rien faire comme les autres, cela m'était juste impossible. Sinon je n'aurais pas été une victime du destin, croyez-moi. Mes pensées continuèrent de dériver sur mon premier rencard et je vins à me rappeler de ce moment où on allait s'embrasser. Je l'avais repoussé. J'avais repoussé Ashton Irwin. Si les gens l'apprenaient, j'allais être détestée de tous. Mais j'avais mes raisons. J'étais complètement à l'abrutie d'arrivée à ce point là avec lui, parce que je savais que j'allais m'attacher d'avantage. Il me fallait du temps, les choses s'enchaînaient beaucoup trop vite pour moi. Entre le moment où j'avais réalisé que j'avais des sentiments plus ou moins amoureux et l'invitation d'Irwin deux jour après et le rendez-vous durant la même semaine, ça faisait beaucoup. J'avais pris peur comme une pauvre lâche. Et je regrettais mom geste, j'aurais vraiment aimé sentir ses lèvres rosées contre les miennes. Pour une fois qu'elles allaient servir à quelque chose d'autre que de former des sourires moqueurs. Là, ça allait être un vrai premier baiser. Mais cela n'avait pas été fait. Je savais, cependant, que d'autres occasions se présenteraient. "Premier rendez-vous" n'insinuait pas qu'il y en aurait d'autres ? J'attendais juste son invitation. Et la prochaine fois je ne me défilerais pas. Enfin, j'essayerais. Je ne pouvais rien prédir à l'avance, les évènements de ces derniers temps réveillaient en moi des peurs irrationels et innexplicables. Les films romantiques et les romans à l'eau de rose ne parlaient pas de ça. Personne ne m'avait prévenue que c'était aussi dangereux pour mon être si froid et hautain. Un esprit sain dans un corps sain on disait. Dans mon cas c'était un esprit perturbé dans un corps sain. Et qui remercier pour ça ? Bouclette. Parce qu'il me plaisait. Si je m'étais contentée de le regarder de loin du fond de la salle de classe et à le traiter de tous les noms des qu'ils tentaient ses numéros de charme, ça aurait été beaucoup plus facile.
Victime du destin que je vous disais, huh ?

Chocolate & Curls // IRWINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant