Chapitre 25 - Partage de chambre ?

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Après avoir vu les toiles d'araignées suspendues dans le hall de l'auberge, Eleanor ne s'était pas attendue à ce que leur chambre soit si... convenable. Certes, les murs peints en orange n'étaient pas de la première jeunesse. Toutefois, ils conféraient à la pièce une ambiance plutôt chaleureuse. Une petite table ronde et deux chaises étaient disposées dans un coin, tandis qu'une étagère et des tableaux de pacotille décoraient les murs.

Une porte donnait sur une minuscule salle d'eau, qui leur permettrait de ne pas passer vingt-quatre heures sans se laver. La chambre comportait même une cheminée, dans laquelle Clark alluma un feu discret.

L'unique problème venait du lit.

Bien que de taille parfaitement standard, Eleanor avait l'impression qu'il était petit. Beaucoup trop petit. Elle avait beau essayer de l'ignorer, il attirait ses yeux comme un aimant.

— Ce n'est pas trop mal, déclara le Grand Alpha en se posant sur une chaise. Nous serons au moins mieux ici que dehors.

La louve hocha distraitement la tête, sans parvenir à s'éloigner de la porte.

— Je ne savais pas que vous saviez pleurer comme ça, poursuivit-il d'un air impressionné.

— Je... Euh... Moi non plus, bégaya-t-elle.

Ses pensées étaient trop affolées et dispersées pour se concentrer sur la moindre conversation. Comment allait-elle faire pour se sortir de cette situation ? Pourrait-elle dormir dans la salle de bain ? Ou devrait-elle aller dans le couloir ? Et si elle essayait d'aller voir si une autre chambre était inoccupée ? Il lui serait sûrement possible de crocheter la serrure et...

Des coups portés contre la porte la firent sursauter. Elle s'en éloigna juste à temps, au moment où un homme ouvrait le battant. Il les salua brièvement, puis mit un plateau entre les mains d'Eleanor.

— C'est... C'est notre repas ?

Face à deux miches de pain et une pomme, il y avait de quoi se poser la question...

— On m'a dit que vous n'aviez pas payé, se justifia l'employé. Je suis désolé, mais c'est tout ce que je peux vous donner. 

Il s'en alla sans plus de cérémonies. La louve fixa quelques instants la porte close, puis finit par se retourner. Le dirigeant était toujours assis sur l'une des chaises, occupé à essayer de nettoyer ses plaies. La jeune fille prit sur elle et traversa la pièce pour le rejoindre. Elle déposa le plateau sur la table et sortit un mouchoir propre de sa poche. À l'aide de la carafe d'eau amenée par l'homme, elle imbiba le tissu, puis décala le second siège près de celui de Clark.

Elle approcha doucement sa main, afin de tamponner les petites blessures sur son visage. Cela surprit le Grand Alpha, qui se figea comme un piquet.

— Oh... Ne... Ne vous fatiguez pas, je... Je vais me débrouiller, balbutia-t-il.

— Nous n'avons pas d'alcool pour désinfecter, il faut au moins que ce soit un minimum nettoyé.

Elle prenait garde à maintenir une certaine distance entre eux, même si ses doigts frôlaient parfois sa tempe ou sa joue. Il grimaça quand elle s'attaqua à une plaie particulièrement sanguinolente. Elle s'excusa en retirant aussitôt le mouchoir, mais fut obligée d'insister. Il n'émit aucun grognement de douleur et se laissa faire, ce qui donna lieu à un silence un peu gênant.

— Qu'avez-vous fait à votre main ? s'inquiéta-t-elle en remarquant qu'il tenait son poignet d'une drôle de manière.

Sa paume était complètement écorchée, comme s'il l'avait râpée.

Soleil d'Argent [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant