Chapitre 1

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Note à moi-même :
Si jamais une autre vie m'est accordée, je me débrouillerai pour renaître en tant que garçon.

PDV Lucy

Depuis peu, un désir inattendu me hante, celui de renaître différente, de tout recommencer autrement. Mais vraiment, quelle est la chose la plus invraisemblable que vous ayez jamais entendue et qui se soit avérée vraie ?
Pour ma part, je vous offre cette réponse : j'ai appris la date de mon propre mariage... la veille de celui-ci. Oui, vous avez bien entendu.
La vie est surprenante n'est-ce pas ?
Le jour censé être « le plus beau de ma vie » m'a été annoncé comme une sentence, sans préavis, sans préparation, par mon propre père. Une décision qui, bien entendu, indiscutable.
« — Ça ne sert à rien de discuter, la date est fixée pour demain. » avait-il déclaré froidement la veille, comme si le destin était gravé dans le marbre.

Je n'en revenais pas. Comment aurais-je pu, d'ailleurs ? Comment aurais-je pu accepter sans broncher qu'on m'enchaîne ainsi, me privant de toute possibilité de refuser, de choisir ? Certes, il est mon père, mais je ne suis pas un pion sur son échiquier, pas une marchandise à échanger pour ses affaires. Mais à quoi bon protester ? Cet homme, mon futur mari, devait certainement être d'une grande importance pour qu'il m'impose cette union. Après tout, mon père n'aurait jamais permis que j'épouse n'importe qui. C'était la promesse qu'il m'avait faite en me laissant poursuivre mes études. Cependant, il m'était impossible de m'opposer à sa volonté. Ce choix m'était imposé, sans retour possible.

La soirée fut longue, disant même pénible, chaque seconde marqué par une angoisse grandissante. Je voulais pleurer, hurler même, mais à quoi bon ? Quoi que je fasse, je serai mariée demain. Mariée à un homme que je n'avais jamais rencontré. Et ce mariage, ce pacte, serait scellé à jamais, avec un inconnu, un étranger. Comment pouvais-je accepter de donner à un inconnu les droits qu'il aurait sur moi en tant qu'époux ?
L'idée de vivre un amour parfait avec quelqu'un dont j'ignorais tout me paraissait absurde. Mais avais-je réellement le choix.
Dans mon désespoir, j'eus une pensée pour ma défunte mère, qui était la seule en mesure de faire changer d'avis mon père.

Le sommeil m'avait fui. Ces pensées me hantaient. Mais j'espérai au fond, que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve.
Les yeux s'ouvrirent sur les premières lueurs du jour. Ce fameux jour.
Les instructions, les ordres, avaient été clairs. Ils ne consistaient qu'à m'alimenter et me toiletter, rien de plus. Tout avait déjà été pris en charge de toute manière.

Mon cœur rata un battement lorsque j'entendis frapper à la porte. Je me contentais d'ouvrir la porte, la main tremblante.

— Princesse, les habilleuses et maquilleuses arriveront d'ici quelques minutes, m'informa froidement, une employée de maison.

Je hochai la tête, malgré le ressenti désagréable que m'avait procuré ses mots.
Elles arrivèrent finalement, peu après cela. Tout y était, rien n'allait être laissé aux hasards. Tout devait être parfait.
Le choix de la robe quant à lui m'avait été gracier, devrais-je les remercier ?
J'avais porté mon dévolu sur une robe de créateur, une belle robe sirène au décolleté en cœur. « Une belle pièce qui épousait toutes les courbures de mon corps » d'après elles.
Aurai-je peut-être dû sourire lorsqu'elles approuvèrent mon choix ?
Je ne devais rien laisser paraître, car aux yeux du monde, c'était deux personnes qui s'aimaient et qui s'engageaient dans le mariage. Pas deux inconnus sur le point de se rencontrer à leur propre mariage.

— Vos sous-vêtements doivent également être blancs, ajouta la style, avec un sourire léger.

— Bien sûr, murmurai-je en me dirigeant vers mon armoire, résignée. Cela va de soit.

Mari et femme《 Nalufiction 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant