PDV Lucy
Comme je m'y attendais, le silence régnait des deux côtés.
Personne n'avait cherché à le briser. Assise en diagonale, occupant le siège derrière le sien, ma vision de lui n'était que de dos. Mes yeux examinèrent avec attention la femme qui venait de faire son apparition, un sourire charmeur sur ses lèvres habillées d'un rouge carmin.Outre ses airs évidents — de voleuse de mari — , elle portait un uniforme, elle était donc hôtesse.
— Ravie de te revoir, s'adressa-t-elle à lui, bienvenue.
Ah, ils se tutoient en plus de cela ?
« Intéressant. Très intéressant. »Donc ils se connaissaient personnellement. Mais quel lien les unissait ? À première vue, elle ressemblait à une femme sûre d'elle et jolie avec ce semblant d'innocence dans le regard, mais d'après sa manière de sourire ou ne serait-ce que de le regarder, il était évident qu'elle éprouvait des sentiments à son égard. J'en mettrais ma main à couper.
— Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? elle le questionna cette fois-ci, posant une main sur son épaule, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te satisfaire.
« Pour te satisfaire. »
« Je ferais tout. »Je fermais les yeux, en me massant les paupières. À la manière dont elle le touche, ou articule chaque syllabe, cela laisse planer le doute qu'ils étaient probablement des amants.
Pourquoi cela m'agaçait-il autant ?
Natsu n'est pour moi rien d'autre que ce qu'il est mentionner sur notre contrat de mariage ; combien même nous ne formions qu'un couple factice, nous n'étions même pas des amis. Je n'avais pas le droit de me plaindre ni même de lui reprocher quoi que ce soit.Depuis sa position, elle se racla la gorge puis s'adressa à moi.
— Et pour vous, mademoiselle ? m'interrogea-t-elle un sourire victorieux sur les lèvres.
— Madame, rectifiai-je sèchement.
— Désolée, madame, que désirez-vous ? se rattrapa-t-elle, les sourcils froncés et les yeux cherchant quelque chose d'évident sur ma main gauche.
Je ne me suis pas gênée pour mettre mon annulaire en évidence.
Peut-être n'étaient-ils pas amis finalement. Comment n'avait-elle pas remarqué que nous étions mariés ?« La distance peut-être ? »
Elle me dévisagea, alors je souriais. J'avais désormais toute son attention. Je me levais m'avançant avec lassitude jusqu'à eux, ou elle, avant de chuchoter à son oreille :
— Vous êtes libre de vous retirer. Cependant, si à mon retour vous persistez à demeurer là, tel un meuble inutile, je me verrai dans l'obligation d'accueillir, non sans une certaine satisfaction, votre démission.
Elle pâlit, mais décampa aussi vite qu'elle était arrivée.
Je me retirais dans la salle de bain, respirant rapidement, je devais me calmer et garder mon sang-froid. Je n'avais pas cet air tout à l'heure, et pourtant cet affrontement avait coûté énormément à ma patience.Lorsque je regagnais les places assises, le visage terne, je remarquais qu'il s'était décalé, au point d'être face à moi.
Je l'ignorais, m'asseyant sans faire d'histoire à ma place habituelle.
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Mari et femme《 Nalufiction 》
FanfictionEntre amour, tromperie, possession, trahison, sexe et argent. Correction 12/82