Mari et femme《 Nalufiction 》

Chapitre 14

PDV Lucy

« Ma femme. »

Le sol semblait s'être dérobé sous mes pieds lorsqu'il avait prononcé ces mots, qui, en apparence simples, mais dur de l'admettre, m'avaient prise au dépourvu. Je n'y étais pas préparée, statique, je n'ai pas su quoi y répondre.

Désormais dans la voiture, j'essayais de penser à autre chose.
Ces mots, il ne le pensait pas. Il voulait simplement me déstabiliser.

Le silence régnait dans l'habitacle. J'étais ravie qu'il ne tente pas de faire la discussion, beaucoup trop prise par ces pensées soudaines.
Je pensais à la manière dont je m'étais soigneusement préparée, cette euphorie qui m'animait à l'annonce de cette sortie inopinée. Peut-être qu'au fond, je chérissais un bout d'espoir, au vue de ce rendez-vous, le tout premier, que notre mariage factice se change progressivement en union consentie. Peut-être qu'enfin, cet évènement marquerait un tournant, que nous pourrions commencer à construire quelque chose.

— Lucy ? m'appelle Natsu, nous sommes arrivés.

Je n'avais même pas remarqué que la voiture s'était stationnée, et qu'il était sorti pour venir m'ouvrir.
Son visage était si proche du mien, si bien que j'aperçus au travers de ses dents immaculées un sourire charmeur doublé de cet air suffisant qui — m'insupporte au plus haut point —, pour la première fois faisait s'accélérer les battements de mon coeur.

« Qu'est-ce qu'il m'arrive ? ».

Je sentais mon visage chauffé de gêne, alors je descendis sans tenir compte de sa proposition.
J'avais assez de fierté pour reconnaître qu'il était beau, mais énormément pour admettre qu'il me faisait à cet instant de l'effet. Il s'en réjouirait, beaucoup trop même. Je n'en doute pas une seconde car si j'ai bien retenu une chose de lui, c'est qu'il est un homme fier.

Il ne fit aucun commentaire, mais cet air suffisant, quoi que même amusé, le faisait pour lui. Mon geste n'avait déclenché en lui que de l'amusement.

En arrivant devant le restaurant, j'ai eu un instant de doute. Était-ce vraiment là qu'il m'emmenait ? L'endroit semblait tout droit sorti d'un rêve. Niché au sommet d'une colline, le bâtiment aux lignes modernes et épurées brillait doucement sous les lumières des lanternes qui bordaient un sentier pavé. De grandes baies vitrées reflétaient la lumière des étoiles, laissant entrevoir un intérieur aussi élégant qu'intimidant.

En entrant, j'ai retenu mon souffle. L'intérieur était d'une beauté à couper le souffle. Les plafonds semblaient s'élever jusqu'au ciel, ornés de lustres scintillants comme des cascades de lumière. Chaque détail semblait pensé pour éblouir : les tables, parfaitement dressées, étaient décorées de nappes immaculées, de bougies vacillantes et de bouquets délicats. Les murs, faits d'un bois clair, étaient ornés de tableaux contemporains qui semblaient raconter une histoire que je ne comprenais pas encore.

Au centre de la salle, une immense baie vitrée offrait une vue imprenable sur la ville en contrebas. Les lumières urbaines scintillaient comme un champ d'étoiles, et je me suis surprise à penser que je n'avais jamais rien vu d'aussi beau.

— Natsu... c'est incroyable, m'extasié-je en regardant autour de nous, es-tu déjà venu ?

— Plus ou moins, répondit-il.

Sans même qu'il n'ait le besoin de le mentionner, une femme vint à nous en nous sollicitant afin qu'on la suive. 
Une fois installée à notre table, elle s'en alla non sans nous offrir le large choix que proposait l'établissement en matière de plat et autre.