Chapitre 62

349 28 5
                                    

PDV Lucy

J'avais gardé mes cheveux en queue de cheval haute cette fois-ci, un maquillage très léger constitué d'un peu d'anti cernes ainsi que du mascara et un gloss rosé. J'avais finalement pris une jupe courte en jean ainsi qu'un débardeur noir, mon sac et quelques affaires utiles sans oublier de me parfumer comme il faut. Je le sentais tout de suite car son parfum emplit toute la pièce, ce genre de parfum qui durait beaucoup trop longtemps à mon goût, du moins pas comme les nôtres...
Lui me regardait sans rien dire, de haut en bas. J'avais pris sur moi un pull au cas où j'aurai froid. Je me tournais dans sa direction en le voyant venir dans la mienne, de plus en plus. Il n'y avait plus grande distance entre-nous, je ne savais pas ce qu'il avait en tête et toutes sortes d'idées se mirent à défiler dans mon esprit pendant que ce dernier se mit à sourire en coin.

— Détends toi, dit-il dans un souffle. C'est juste pour le bandage, tu sais ta paume ?

Il me fit assoir sur le lit avant de s'occuper de ma main. Je le laissais faire sans rien dire comme hier, attentive à tous ses mouvements, ce qui m'empêchait de croiser son regard que je sentais inévitablement sur moi.

— Voilà, tu peux y aller maintenant, je suis derrière, dit-il.

Sans aucune réaction, je me mise en marche. Le trajet dans la voiture se faisait dans le plus grand des silences, l'ancienne moi l'aurait supplié pour savoir où est-ce qu'on allait, mais plus maintenant. J'avais revêtis ce semblant de carapace pour ne plus qu'il m'atteigne, ce silence était la preuve que je garderais cette facette impassible malgré la vitesse qui se faisait changeante, j'avais peur de la vitesse, mais je ne laissais rien paraître, aucune expression, aucune émotion autre que la neutralité. Ce silence quant à lui n'était pas gênant, au contraire, il était apaisant. Je regardais à travers la vitre fumée le paysage à peine visible, appuyée contre la portière.

*

Le restaurant n'était pas si mal, je m'attendais à tout sauf à ce que ça se passe bien, en fin de compte. C'était silencieux de son côté tout comme du mien. Il n'y avait rien à dire. De toute façon, il aura beau dire ce qu'il voudra, ça ne changera pas en bien ses actions, ni encore moins ses dires... eux qui m'avaient fait tant de mal, tout autant que de nous savoir aussi proche et aussi distant à la fois. Ça me mettait en colère de savoir qu'il revenait en faisant comme si rien de tout ça ne s'était passé. Il passait à autre chose si rapidement avec tellement de facilité, le passé, moi, il me noyait, lui il avançait.

Je ne savais pas où nous allions cette fois-ci encore. Me concernant, j'avais gardé la même disposition qu'autre début, à l'arrière préférant regarder à travers la vitre pour éviter son regard. Je pus toutefois remarquer que ce ne fut ni la direction de l'hôtel ni celle d'un quelconque endroit. Nous nous éloignons de plus en plus de la ville et ce à très grande vitesse, la route était dégagée ce qui le poussait à accélérer de plus en plus. J'étais affolée, je régularisais intérieurement ma respiration tout en m'agrippant fermement au siège, le plus dur étant surtout quand il prenait des virages.
Pourquoi diable a-t-il fallu que ce soit une voiture de sport ?
J'avais une peur folle de la vitesse et à cet instant, je me retenais de crier et de lui supplier de conduire plus doucement mais mon égo et ma fierté me clouaient le bec. Rien ne sortait. Il finit par souffler et à jeter un coup dans mon direction, il avait ralentir mais malgré tout je restais agripper au siège, respirant d'une manière approximativement contrôlée.

— Ça va ? il me demande une mine inquiète.

Je ne parvenais pas à lui répondre ni même à le regarder. J'avais même commencé à trembler. Rapidement, il fit le tour en quittant son côté puis ouvrit la portière du mien et me sortit de la voiture, une fois debout, d'une main il me retenu par la taille et de l'autre il referma la portière.

Mari et femme《 Nalufiction 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant