PDV Natsu
La gifle résonnait encore dans mon esprit. Pas physiquement, non, elle n'avait pas la force pour ça. Mais le fait qu'elle ait osé lever la main sur moi, c'était ça le véritable coup. Un mélange d'indignation et de frustration m'envahissait à chaque fois que j'y pensais. Je m'étais toujours juré que personne ne lèverait la main sur moi. Et pourtant, Lucy avait brisé cette promesse silencieuse.
Pourtant, je n'avais pas réagi, au contraire, je l'ai laissé m'assener cette gifle, un silence glacial était tout ce qu'elle avait obtenu en retour. Je n'avais même pas cherché à comprendre pourquoi elle avait été si en colère. Peut-être que c'était mérité, après tout. Ce n'était pas dans mes habitudes de me remettre en question, mais pour une fois, je me demandais si j'avais peut-être dépassé les limites.
C'était le genre de réflexion que j'évitais généralement. La vérité, je l'avais dite, aussi crue soit-elle. C'était essentiel dans un couple, non ? Peut-être. Peut-être pas. À cet instant, je ne savais plus vraiment ce qui était essentiel dans notre couple, si on pouvait encore l'appeler ainsi.Il était dix-neuf heures, et il était temps de passer à autre chose. La visioconférence que j'avais programmée attendait. Je n'avais pas le temps pour ces histoires personnelles, pas maintenant. Je fermai la porte de mon bureau, me concentrant ainsi sur des choses plus importantes. Lucy, elle, pouvait attendre.
PDV Lucy
La gifle, il l'avait méritée. Qu'importe ce qu'il pensait, ce n'était pas quelque chose que je regrettais. Qu'il ait l'audace de me lancer des sous-entendus infondés, était pour ma part un manque de confiance et de respect. Et je n'étais pas prête à accepter cela, je ne l'accepterai jamais. Pas même de mon propre mari. En plus, ce mariage, il ne tenait déjà qu'à un fil. Ce n'était pas encore deux semaines que nous étions mariés, et tout allait déjà de travers. Pour évacuer la tension, je m'étais réfugiée dans la cuisine. La cuisine avait toujours été ma passion cachée, et faire des crêpes me permettait de me concentrer sur quelque chose de simple et tangible, loin des complications de ma vie conjugale. Natsu n'était pas tendre, ça je l'avais compris dès le début. Pourtant, je savais que j'avais raison de lui tenir tête. J'avais une fierté, moi aussi, et ce n'était pas à moi de faire le premier pas.
Le froid s'était installé entre nous, de manière presque palpable. Nos conversations étaient réduites au strict minimum, et même cela semblait trop parfois. Il nous était devenu impossible de rester dans la même pièce que l'autre. Pour combler ce vide, je m'étais plongée dans quelque chose de nouveau, quelque chose qui me donnait un peu de répit : le mannequinat.
L'agence Élite m'avait fait une offre, que j'avais fini par accepter. Je n'en avais parlé à personne, sauf à quelques amis proches. Cela me semblait encore trop fragile, trop personnel, pour le partager avec Natsu. De toute manière, il l'a dit lui-même, nous ne nous devons rien. Je préférais garder cette part de ma vie pour moi, quelque chose qui me donnait un but et un espoir de renouveau.
J'avais aussi gardé le contact avec Lyah, une fille que j'appréciais vraiment. Elle était l'une des rares personnes avec qui je pouvais être moi-même sans crainte de jugement. Parler avec elle était un répit, une bouffée d'air frais dans cette atmosphère étouffante que je respirais à la maison.
Quelques semaines plus tard
La situation ne s'était pas arrangée. En fait, elle avait empiré. Nous ne nous parlions plus vraiment. Nos horaires étaient complètement décalés : je me couchais tôt, il se couchait tard, il partait travailler alors que je dormais encore. Même les repas, nous les prenions séparément. Ce n'était plus un mariage, c'était une cohabitation froide et distante. Mais quelque part, cela me convenait. Tant qu'il ne faisait pas d'efforts pour arranger les choses, pourquoi devrais-je en faire ?
Aujourd'hui, je m'étais occupée comme je pouvais. J'avais décidé de profiter du beau temps pour me baigner dans la piscine. L'eau avait quelque chose de thérapeutique, et je m'y laissais flotter pendant des heures, perdue dans mes pensées. J'essayais de ne pas penser à Natsu, mais c'était impossible. Même quand il n'était pas là, il hantait mes pensées.
Il était rentré tôt aujourd'hui, vers quatorze heures. Un fait assez inhabituel pour que je le remarque, mais cela ne me concernait pas. Je ne cherchais pas à savoir pourquoi, cela ne m'intéressait pas.
Je sortis de la piscine, l'eau ruisselant encore sur ma peau alors que j'entrais dans la maison. J'avais laissé mon téléphone sur le lit, et je devais l'appeler Lyah pour lui proposer de sortir. Peut-être qu'une sortie avec elle me changerait les idées. J'attrapai une serviette pour me sécher en montant les escaliers vers notre chambre. En entrant, je le vis là, assis sur un siège, torse nu. Il leva les yeux vers moi, son regard se posant un peu trop longtemps sur moi, avant de détourner les yeux. Je serrai la serviette autour de moi, décidée à ne pas lui prêter attention. J'attrapai des vêtements et m'enfermai dans la salle de bain. Après une longue hésitation, j'optais pour une petite robe de couleur bardeaux, aux manches chauve-souris, noué en bandeau à l'avant. Elle n'était pas très prêt au corps, et plutôt légère, je l'avais assorti à de petits talons de couleur chair, ainsi qu'un petit sac beige. J'avais besoin de me sentir bien dans ma peau, même si ce n'était que pour une soirée avec une amie.
Une fois prête, je sortis de la salle de bain et constatai qu'il n'était plus là. J'attrapai mon téléphone, appelai Lyah, et lui proposai de nous retrouver en ville. Yvann, notre chauffeur, me déposa à notre lieu de rendez-vous.
Il gara la voiture près du café où j'avais prévu de retrouver Lyah. Je sortis, le remerciant rapidement, avant de m'avancer vers l'entrée.
Je ne savais pas ce que l'avenir me réservait avec Natsu, mais pour l'instant, je voulais juste profiter de cette soirée, oublier les tracas, et peut-être, pour quelques heures, me sentir libre.
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Mari et femme《 Nalufiction 》
FanfictionEntre amour, tromperie, possession, trahison, sexe et argent. Correction 10/82