PDV Lucy
Il devait vraiment arrêter de faire cela. Je rencontrais sans difficulté son regard dur. Je revêtis mon plus beau faux sourire, une pointe de sarcasme dans ma voix :
— Oh, bonsoir, mon très cher époux, lançai-je avec une ironie palpable.
Il ne répondit pas aussitôt, balayant la salle des yeux, avant de reporter son attention sur moi.
— Récupère tes affaires. On s'en va. J'ai déjà payé l'addition, répliqua-t-il froidement.
La colère bouillonnait en moi, mais je me forçai à garder le silence. Un instant plus tard, Lyah revint, toute souriante, inconsciente de la tempête qui grondait. Elle se rassit avant de remarquer sa présence. Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche formant un O parfait ; lui restait impassible, une ombre de surprise trahissant malgré tout sa façade stoïque.
— Vous connaissez-vous ? m'écriai-je, surprise par leur réaction mutuelle.
— On rentre maintenant, ordonna-t-il, son ton glacé me donnant des frissons.
Je tentai de protester, de faire valoir mon droit à cet instant de liberté.
— Encore une fois, je n'ai pas demandé que tu viennes m'enlever...
Mais ma phrase fut brutalement interrompue lorsqu'il me souleva sans effort, m'arrachant à ma chaise, j'avais l'impression, à cet instant de peser le point d'une fourmis. Je me débattis de toutes mes forces, mais ses bras étaient des chaînes impossibles à briser. Lyah éclata de rire devant cette scène absurde.
Voyant que toute résistance était futile, je me résignai à mon sort.— Je t'appelle dès qu'il me lâche, soupirai-je en jetant un dernier regard à Lyah.
— D'accord, rigola-t-elle toujours.
— Mange mon dessert pour moi ! ajoutai-je, la voix s'éloignant au fur et à mesure qu'il m'emmenait.
Je lançai un regard désespéré vers mon amie, un mélange de frustration et de tristesse dans les yeux.
Il me fit entrer dans la voiture, puis monta à son tour avant de démarrer. Le moteur vrombissait, soulignant le silence oppressant qui s'installait.Le plus triste dans cette histoire, ce n'était pas tant qu'il ait gâché notre moment, car j'allais de toute façon partir peu après. Non, ce qui m'agaçait le plus, c'était de n'avoir même pas pu profiter de mon dessert.
Je décidai de partager cette frustration avec Lyah par message.
« Il est super bon ton dessert, finalement, dit-elle, un message ponctué d'un emoji rieur. »
« Ne commence pas, répliquai-je, irritée. »
« Tu veux une photo ? ajouta-t-elle, taquine. »
« Si tu fais ça, je ne te parlerai plus, menaçai-je, même si un sourire amusé se dessinait sur mes lèvres. »
« D'accord. »
« Je te reprends bientôt, tapai-je rapidement, jetant un coup d'œil à mon mari qui jetait des regards furtifs vers l'arrière. »
« Ok, ok, répondit-elle, comprenant que la plaisanterie devait s'arrêter là. »
Je rangeai ensuite mon téléphone, croisant les bras et m'installant dans le siège arrière. Ce choix n'était pas anodin ; il était purement stratégique, une manière de garder une certaine distance, de ne pas céder trop facilement à sa présence, et si possible l'irriter autant que mon geste le pouvait. Il n'avait toutefois pas montrer la moindre réaction.
Le trajet se déroula dans un silence pesant, chaque minute accentuant un peu plus la tension entre nous. Les mots étaient inutiles, et pourtant, le silence était encore plus insupportable. Je regardai par la vitre, mais la fumée épaisse des pots d'échappement masquait la vue. C'était un reflet parfait de la confusion qui régnait dans mon esprit.
Soudain, il brisa ce silence, sa voix grave et moqueuse tranchant l'air.
— Je ne savais pas que tu sortais avec des filles maintenant, lança-t-il, faisant clairement allusion à Lyah et à notre étreinte.
Je détournai à peine le regard de la vitre, répliquant d'un ton sec :
— Aux dernières nouvelles, tu es un homme, donc ton raisonnement est absurde.
Il ne répondit pas immédiatement, mais je sentis son regard se durcir.
— Pourquoi es-tu sortie avec elle ? D'où tu la connais ? poursuivit-il, insistant.
Je soupirai, exaspérée par son insistance.
— Tu n'as pas de comptes à me rendre, et moi non plus, déclarai-je, gardant un air impassible, même si ma colère était toujours présente, tapie sous la surface.
Un sourire étira ses lèvres, mais il ne trahissait que peu de son irritation.
— Qu'est-ce que tu veux savoir au juste pour ne pas venir me le demander directement ? soupira-t-il, cherchant visiblement à percer mes défenses.
Je pris quelques secondes pour répondre, pesant mes mots. Ils me brûlaient les lèvres, car oui, j'avais des questions, des doutes qui me rongeaient, mais je refusais de lui montrer la moindre faiblesse.
— Ça m'importe peu. C'est ta vie, tu en fais ce que tu veux, dis-je finalement, fermant les yeux et posant une main sur mon front pour me masser les tempes, sentant la fatigue m'envahir.
Après ma réponse, il n'insista pas davantage. Nous poursuivîmes notre route dans un silence de plomb, chacun perdu dans ses pensées. Le trajet semblait interminable.
Finalement, nous arrivâmes à la maison. Je sortis de la voiture sans un mot, ni même un regard pour lui, montant directement à l'étage pour me changer. Le silence de la maison semblait amplifier la lourdeur de mes pas dans l'escalier. Elle était d'ailleurs vide, nous étions seul.Alors que je retirais mes vêtements, impatiente de me glisser sous les draps, j'entendis la porte de la chambre s'ouvrir brusquement. Il entra sans frapper, me surprenant dans une tenue que je n'aurais pas choisie pour ce genre de confrontation. J'étais à peine vêtue, et il ne se cachait pas de l'avoir remarquer.
Je portais une chemise de nuit qui me couvrait à peine. Je fis volte-face, plantant mon regard dans le sien. Sans dire un mot, je me dirigeai vers la salle de bain, refermant la porte derrière moi d'un coup sec. J'humidifia mon visage, puis brossa dents et les cheveux.Je ressortis de la salle de bain. Il était là, assis sur le lit, me fixant comme s'il attendait quelque chose. À cette pensée les battements de mon cœur accélérèrent plus vite que la normal. Je devais me reprendre. Je ne lui donnerais pas cette satisfaction. Pas ce soir.
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Mari et femme《 Nalufiction 》
FanfictionEntre amour, tromperie, possession, trahison, sexe et argent. Correction 10/82