Les beaux mensonges et les tristes vérités

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Nate m'avait déposée à quelques rues en voiture. Le trajet avait été très silencieux.

- Il faut que je passe voir un ami ! avais-je balbutié à travers la fenêtre ouverte de sa voiture.

- Je t'aime Athéna.

Il avait les mains posées sur le volant, les épaules tendues et son regard émeraude était implorant. J'avais inspiré. Que dire ?

- Tu sais... Je risque d'être très occupée ces prochains jours.

- Ce n'est pas grave.

Son regard ne bougeait pas. Il ne souriait plus bêtement.

- A bientôt alors.

- Je t'aime.

Je m'étais éloignée en souriant. Il avait fallu que je disparaisse dans une rue pour l'étendre redémarrer. Là, j'avais pris une grande inspiration en voyant la maison de Bell approcher. Mon pas s'était accéléré. J'avais demandé à Nate de me déposer le plus tôt possible. Je voulais à tout pris savoir ce qu'il s'était passé.

Bell ne m'avait pas rappelée. Mais je voyais à présent qu'il préférait appeler d'autres personnes que moi.

Je l'esquivais avec un léger coup d'épaule pour pénétrer à l'intérieur de la maison, ses habits toujours sur le dos. Il paraissait profondément étourdi, et ne réagit que très tardivement.

- Tina...

De mon côté je balayai la pièce principale du regard. Torielle était assise autour de la table côté cuisine et son attention semblait focalisée sur un petit papier froissé. Elle avait la tête penchée, et ses cheveux de jais cachaient son vidage.

- Torielle !

Elle leva ses yeux noirs vers moi. Ils brillaient de larmes.

- Tu es revenue...

Je tirais une chaise pour me précipiter à côté d'elle.

- Tu vas bien ?

Je lui avais saisi les mains. Elle cligna des yeux, une larme roula, mais les autres disparurent.

- Je crois...

- C'est toi ? C'est toi que j'ai entendu appeler à l'aide hier soir ?

Elle fronça les sourcils, puis s'apaisa.

- C'est grâce à toi que Pourpre a pu se libérer de l'emprise de Domoto...

Mon visage s'assombrit.

- Alors c'est bien vrai, il a essayé de te contrôler...

- Et rien ne dit qu'il ne va pas recommencer, soupira-t-elle.

Elle semblait fatiguée. Les cernes sous ses yeux étaient plus creusées que jamais et toute son énergie semblait s'être envolée dans la nuit. Ses mains étaient brûlantes.

- Tu as de la fièvre ?

Je portais une main à son front. Elle eut un mouvement de recul. Je ne m'en vexai pas. J'avais perçu toute sa souffrance hier au restaurant. Je n'aurais jamais dû les laisser seuls.

- Non, ne t'en fais pas. Ça va.

- Avec moi tu ne risques rien. Le Cœur me protège et peut protéger les gens autour de moi.

Son regard se planta dans le mien, comme si elle essayait de lire en moi, mais que je n'étais qu'un vieux livre indéchiffrable.

- Qu'est ce que ça veut dire ?

- Vous ne craignez rien. Le pouvoir du Cœur est avec moi. Et il est immense.

J'avais l'impression que quelqu'un d'autre parlait à travers moi.

L'ANTI-HÔTE [Partie 1] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant