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léa.
J'apportais la tasse brûlante à mes lèvres et appréciais la douleur qu'elle me procurait. En face de moi, Alexia qui me racontait tous les ragots qu'elle entendait dans l'entreprise où elle faisait son stage. Ça faisait longtemps qu'on s'était pas retrouvé comme ça seulement toutes les deux.
Alexia — Et enfaite le plus ouf dans l'histoire, c'est que la femme de mon patron qui se tape la secrétaire en douce.
Je pouffe de rire sous sa révélation. C'est plutôt inattendu, je m'attendais plus à ce qu'elle me dise que son patron se tape sa secrétaire, enfin le même scénario à chaque fois, mais finalement pas du tous.
Alexia — C'est bon, c'est bon. elle place son poing devant sa bouche et se racle la gorge. Donc comment vas-tu ? Et réellement.
Je lui souris et passe ma langue sur mes lèvres.
— Ça va, enfin, j'ai l'impression. J'ai simplement un nœud dans l'estomac, a longue de journée alors que il n'y a pas de raison. elle fronce les sourcils. Je veux dire, j'ai mon grand-père, des amis formidable, un copain, un meilleur ami. j'ai un sourire en pensant à Mathieu et pourtant ce nœud reviens. Tu vois on parle, je le sens plus qu'avant. Je ne sais pas, c'est bizarre.
Ma copine attrape ma main et la serre dans la sienne en me faisant un beau sourire réconfortant. Mais elle reste silencieuse, simplement à m'écouter parler, à hocher la tête à des moments, à me sourire a d'autre. Elle pourrait en avoir rien à foutre et me raconter son enfance incroyable au côté de ses parents, de son adolescence calme et paisible, mais non, elle reste juste à m'écouter balbutier ce que je ressens.
Alexia — Pourquoi tu voudrais tout recommencer ? Tout effacer.
— Pour vivre une vie normal. Ne pas ressentir ce vide que j'ai eu toute mon enfance. Le fait d'être seule au monde et que personne ne me comprenne. J'aimerais connaître une enfance normale qui n'est pas trimbalée de famille en famille, connaître une adolescence ou je m'embrouille avec ma mère parce qu'elle ne veut pas me laisser sortie et par-dessus tout, une vie de jeune femme normale qui n'est pas aussi instable que la mienne.
Alexia — Je ne suis pas du même avis. C'est ce que tu as traversé qui fait que tu es Léa Maisonneuve, c'est ce que tu as traversé qui fait qu'aujourd'hui, tu es peut-être paumé, triste, en colère, mais c'est grâce à tout ça que tu es forte, avec la main sur le cœur, gentille, compréhensive, attentionnée. Alors non, je ne suis pas d'accord parce que plus tard, tu seras fière de toi de voir le chemin que tu as parcouru.
Je lui fais un sourire en effaçant les larmes qui ont coulé sur mes joues. Ma copine se lève et me prend dans ses bras, et dépose ses lèvres rosées sur ma joue, puis colle la sienne à la mienne. C'est vrai, elle avait raison, je ne voudrais pas tout effacer parce que aujourd'hui, je suis perdu, mais je n'aurais pas fait les rencontres qui me sont précieuses, je n'aurais jamais connu les garçons, ni mamie et papi et je n'aurais pas connu Mathieu.
