Chapitre 9

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Noah a le bras droit en sang, avec une arme dans l'autre main. La voiture ennemie est juste à sa gauche. Nous sommes à plus de deux cent cinquante kilomètres heure. La voiture est collée sur les barrières d'urgence, l'autre bagnole tire à tous sens.

-Tu sais rouler.

Il vient de me demander si je pouvais rouler. Bien sûr que oui, je sais.

Obligé d'avoir le permis pour aller faire les courses, payer les factures, aller au travail, faire les magasins, acheter l'alcool pour sa chère maman, la ramener chez ses soi-disant "amis".

-O... oui, je sais rouler. Pourquoi ?

-Prend le volant, je m'occupe de ses fils de pute, répond t-il.

Com... comment ça prend le volant. Hors de question. Ils sont juste à côté de nous, des armes à leur disposition. Non, non et non.

J'ai même pas le temps de lui répondre qu'il lâche le volant.

Ho putain !

Je me rue pour le prendre dans mes mains, ma position n'est pas confortable. Mon fessier sur le siège passager, mon buste au-dessus du levier de vitesse, et mes mains sur le volant. On va mourir !

Pourquoi sa tombe sur nous, pourquoi ?

Une secousse se fait sentir. Ils viennent de nous foncer dessus, merde, merde, merde.

Heureusement qu'il a encore son pied sur la pédale. Mais il faut qu'il bouge, s'il veut que je conduise mieux.

-N... Noah, il faut qu'on change de place, si tu veux mieux que je conduise, dis-je toujours en me concentrant sur la route.

Sans dire un mot, il me soulève, me pose à sa place, et se met à ma place. Il ouvre la fenêtre, sort son corps pour tirer sur les ennemis.

Il faut que je fasse quelque chose, sinon on va vraiment mourir. Mais quoi faire ? Réfléchie Alina, quelque chose que tu rêves de faire. Quelque chose que t'as vu et qui t'inspire.

Trouvé !

D'un coup je pose mon pied sur la pédale de frein. Putain. La voiture s'arrête, l'autre voiture continue toujours de rouler. J'ai réussi !

J'ai parlé trop vite. Ils s'arrêtent, mon réflexe est de r'appuyer sur la pédale. Et c'est reparti pour un tour. Nous passons à une grande vitesse à côté d'eux, qui eux sont toujours en retraite.

Sans regarder sur le rétro, j'appuie encore plus sur l'accélérateur.

Je viens de nous sauver. Il ne me le dira pas mais dans son regard cela ce vois.

-T'es la plus grande folle que j'ai jamais vu. Mais j'aime ça, ça m'excite, déclara- t-il d'une voix radieuse.

Le rouge me monte aux joues. Quel con. Mais un sourire apparaît dans un coin de ma bouche.

-Arrête toi à la station prochaine.

Le reste du trajet, c'est passer dans le plus grand des calmes, seul le son de la radio se fête.

Nous sommes sur l'air de repos, il est minuit trente. Des jeunes bourrés mettent de l'essence et s'amusent bêtement. Un gars en train de tripoter la caissière. J'ai froid, je suis fatigué, je veux rentrer, me jeter sur le lit et dormir.

Noah est parti chercher des choses pour nettoyer sa blessure, mais son bras pisse toujours le sang.

-Putain, souffle t-il.

J'ai besoin de me dégourdir les jambes. Je m'avance dans les rayons, pioche quelque trucs à grignoter au passage.

J'ai un mauvais souvenir de ma dernière caisse. Petite salope.

The WilsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant