Chapitre 47

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Noah


Trois jours avaient passé, et chacun de ces jours avait été marqué par des disputes incessantes entre Alina et moi.

Nous étions passés par tous les sujets possibles : la mafia, les bruits inquiétants qu'elle continuait à entendre, ses angoisses, et surtout ce que je percevais comme une résistance obstinée à exprimer ses véritables sentiments. Nos échanges s'étaient envenimés, atteignant des sommets de frustration et de rancœur. Nous n'arrivions jamais à nous comprendre, chaque tentative de communication se fait par des hurlements ou un silence lourd de reproches.

Le troisième jour, la lumière du matin inondait le salon, mais elle n'arrivait pas à dissiper la tension palpable entre Alina et moi. Elle se tenait devant moi, les bras croisés, le regard sombre, prête à en découdre une nouvelle fois.

-Pourquoi tu ne veux jamais parler de ce que tu ressens vraiment, Alina, demandai-je, tentant une énième fois de comprendre ce qu'elle cachait derrière sa colère ?

Elle leva les yeux au ciel, exaspérée.

-Parce que ça ne te regarde pas, Noah ! Je n'ai pas besoin de tes analyses à deux balles sur mes sentiments !

Son ton cinglant me piqua au vif.

Je sentais la situation déraper, alors je tentais de désamorcer la tension.

-Tu sais quoi ? Je crois que tu as peur d'admettre que tu tiens à moi, lançai-je, espérant la surprendre et apaiser la dispute par une pointe d'humour.

Elle éclata d'un rire amer.

-Te tenir à cœur ? Ne te flatte pas, Noah. Tu ne sais rien de ce que je ressens.

Sa froideur me blessait plus que je ne voulais l'admettre, mais je n'étais pas prêt à abandonner.

-Peut-être que je ne sais pas tout, mais je vois bien que tu es en colère parce que tu ne veux pas faire face à ce que tu ressens, insistai-je, forçant un sourire pour tenter de détendre l'atmosphère.

Alina s'approcha de moi, ses yeux flamboyants de défi. Tu crois que tu me connais si bien, hein ? Tu crois que tu peux comprendre ce que je traverse ?

-Je ne prétends pas tout comprendre, mais je suis là pour toi. Et ça, tu le sais, répliquai-je en riant légèrement, espérant qu'un ton plus léger aiderait.

Elle se tendit encore plus, ses poings serrés.

-Arrête de jouer les héros, Noah. Tu es pathétique. Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi ?

Je sentais ma patience s'effriter.

-Oui, je le crois. Parce que moi, je tiens à toi, dis-je plus sérieusement cette fois.

Son regard changea soudain, la colère laissant place à quelque chose de plus profond, peut-être de la peur. Avant qu'elle ne puisse me répondre, je l'attrapa doucement par la nuque et l'attira vers moi. Elle ne s'y attendait pas, ses yeux s'écarquillèrent de surprise.

-Qu'est-ce que tu fais, Noah, murmura-t-elle, hésitante ?

Je ne répondis pas. Mon regard plongé dans le sien, je m'approchai et, à un moment que je ne pouvais plus retenir, mes lèvres trouvèrent les siennes. Elle se raidit d'abord, comme si elle voulait résister, puis ses mains agrippèrent ma chemise. La tension, le désir contenu, tout explose dans ce baiser. Elle finit par y répondre, ses poings se desserrant lentement.

Quand nous nous séparâmes, essoufflés, je murmurais contre ses lèvres :

-C'est ça que tu refuses d'admettre.

The WilsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant