Chapitre 36

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Putain la tête le fais mal...!

Allez réveil toi Alina ! Le monde bat son comble et toi tu gis par terre. Réveille toi sale cruche !

Je me réveille lentement, ma tête me faisant un mal de chien. Entre deux battements de cils, j'essaie d'ouvrir les yeux, mais tout ce que je vois, c'est du noir. Un instant de panique me saisit. Est-ce que je suis devenue aveugle ?

J'ouvre les yeux plus grands, les paupières lourdes, et peu à peu, des formes floues commencent à apparaître. La réalité se précise et je réalise que je ne suis plus chez ma mère. Je suis dans une pièce sombre, pleine de saletés et de taches de sang. L'odeur de moisissure, de décomposition, et de sang frais flotte dans l'air, me donnant envie de vomir. Mon cœur bat la chamade alors que je prends conscience de mon environnement : des murs en béton froid, un sol crasseux, et un sentiment oppressant de claustrophobie.

Je me redresse doucement, mes muscles endoloris protestant à chaque mouvement. Les souvenirs de la nuit précédente reviennent par fragments. Je me rappelle de la dispute avec ma mère, de l'homme qui m'a frappée... Puis, plus rien. Le trou noir. Mon esprit essaie de rassembler les morceaux tandis que mes yeux s'habituent à l'obscurité, mais tout ce que je ressens, c'est une peur grandissante et une envie désespérée de comprendre où je suis et comment sortir de cet endroit horrible.

Je serre les dents, la douleur à la tête pulsant avec rage. Les souvenirs de la dispute avec ma mère s'infiltrent lentement, comme des éclats de verre pénétrant ma mémoire. Cette garce m'a toujours rendu la vie insupportable, mais cette fois, elle a dépassé les bornes.

-Putain de salope, je crache dans le vide, ma voix résonnant contre les murs de la pièce.

 Comment elle a pu me faire ça ? Comment elle peut me haïr à ce point ? Mon corps tremble de rage. J'ai toujours su qu'elle était égoïste, une vraie connasse, mais de là à laisser ce bâtard me frapper...

La haine bouillonne en moi, chaque souvenir de ses insultes et de ses critiques alimentant un feu que je ne peux plus contrôler. "Mère indigne ! Si seulement tu n'avais jamais existé, ma vie serait tellement mieux." Des larmes de colère montent à mes yeux, brûlantes, mais je refuse de les laisser couler. Elle ne mérite pas mes larmes.

Je déteste ma mère, je l'ai toujours détesté mais je ne voulais pas me l'avouer. Aujourd'hui, à cause d' elle, je me retrouve enfermée toute seule. Quelle mère aurait laissé sa fille se faire frapper par un inconnu ! Toutes les autres mères que j'ai vu aimer leur fille, me fendent le cœur. Malheureusement, moi je n'ai pas eu d'une mère qui m'aime, je n'ai eu qu'une manque rien. Qu'une grosse pute !

Comment je vais sortir d'ici ! Comment je vais pouvoir me sortir de ce pétrin ! Comment vais-je faire pour terminer ma vie ? Comment vais-je faire pour accomplir ma vengeance !

Mais la question qui tourne en boucle dans ma tête est, est-ce que je vais sortir vivante ?


***


Un bruit me réveille en sursaut. Des pas. Le son lourd de chaussures qui résonne contre le sol sale. Mon cœur se met à battre la chamade, une montée d'adrénaline balayant le reste de mon sommeil. Je reste immobile, les yeux grands ouverts fixant l'obscurité. Les pas se rapprochent, leur écho semblant encore plus terrifiant dans le silence de cette pièce sordide.

Je tente de calmer ma respiration, mais chaque inspiration semble trahir ma peur. Les pas se rapprochent encore, et l'ombre d'une silhouette se dessine à travers la faible lumière qui filtre sous la porte. Mon esprit tourne à toute allure, cherchant une issue, une façon de me défendre. Je me relève doucement, essayant de ne pas faire de bruit, prête à affronter ce qui vient.

The WilsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant