Point de vue d'Alina
Les deux mois qui ont suivi mon altercation avec Noah ont été les pires de ma vie. Enfermée dans cette cellule insalubre, j'ai peu à peu perdu toute notion de temps et d'espoir.
Chaque jour, je me réveillais au même cauchemar : des coups de pieds brutaux dans les côtes, m'arrachant violemment à un sommeil agité. Les gardiens, cruels et indifférents, se délectent de ma souffrance. Leur seul langage était la violence.
La faim était une constante compagne. Les rares repas, si on peut les appeler ainsi, étaient à peine suffisants pour survivre. Un morceau de pain rassis, un bol d'eau croupie - voilà ce qui me tenait en vie. Mon corps maigre et affaibli supportait difficilement ces maigres rations.
Chaque jour, je sentais mes forces diminuer, mon esprit sombrer un peu plus dans l'obscurité.
Les douches, un luxe accordé toutes les deux semaines, étaient des moments de torture autant que de soulagement. L'eau glaciale me transperçait la peau, mais c'était le seul moment où je pouvais me débarrasser de la crasse et de l'odeur nauséabonde qui me collait à la peau.
Le reste du temps, je restais allongée sur le sol humide et sale de ma cellule, enveloppée dans une puanteur qui semblait être devenue une partie de moi.
Et puis, il y avait mes règles. Une épreuve supplémentaire dans cet enfer. Sans accès à des produits d'hygiène, je devais endurer la douleur et l'inconfort dans des conditions inimaginables. Les premiers jours, je tentais de m'en accommoder, utilisant des morceaux de tissu arrachés de mes vêtements
pour absorber le sang. Mais rapidement, ces tentatives se révélèrent vaines. La honte et l'humiliation me submergeaient chaque fois que je me retrouvais à baigner dans mon propre sang, sans moyen de me nettoyer correctement.
Ces deux mois ont été une descente aux enfers, une lente agonie qui m'a dépouillée de toute dignité. Les jours se succédaient dans une monotonie cruelle, chaque seconde pesant sur mon esprit comme un fardeau insupportable. Noah et son baiser semblaient appartenir à une autre vie, une autre personne. Alina Magazzino n'était plus qu'un souvenir, remplacée par une ombre brisée, enfermée dans une prison de désespoir et de douleur.
***
Point de vue de Noah
Pendant ces deux mois, je n'arrivais toujours pas à l'oublier. Chaque instant passé loin d'elle était une torture silencieuse. Le souvenir de notre baiser, si intense et bouleversant, me hantait jour et nuit. C'était comme une cicatrice brûlante sur mon âme, un rappel constant de ce que nous avions partagé et de ce que j'avais peut-être perdu.
J'avais essayé de la recontacter, d'obtenir ne serait-ce qu'un signe de vie, mais Alina n'avait jamais répondu. Cela me paraissait étrange, incompréhensible. Alina n'était pas du genre à rester silencieuse, surtout après ce que nous avions partagé. Son silence m'inquiétait de plus en plus, éveillant en moi des craintes sombres et insidieuses.
J'ai tenté d'en parler à mon chef, Tony, espérant qu'il puisse me donner des nouvelles de sa fille. Mais Tony a réagi avec une froide indifférence, balayant mes inquiétudes d'un revers de main. "Elle va bien," disait-il, sans jamais entrer dans les détails. Ses réponses laconiques et son attitude désinvolte ne faisaient qu'amplifier mon angoisse. Comment pouvait-il être aussi détaché alors que sa propre fille semblait avoir disparu ?
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The Wilson
RomancePour une fille banale, avec un passé douloureux, Alina Magazzino supporte sa mère depuis son arrivée dans ce monde douteux. Mais sa vie tourne au désastre, elle se trouvera liée avec l'une des plus grandes mafia du monde. Kidnappée par la mafia ital...