The Wilson

Chapitre 48

Une semaine est passée depuis ma chute, et la douleur à ma tête s'est atténuée, même si elle revient parfois, me rappelant ce qui s'est passé. J'ai été obligée de rester à la maison pendant ce temps, essayant de récupérer, mais ce n'est pas vraiment du repos. Chaque jour ressemble à une lutte silencieuse.

Ma mère a été un peu plus présente les premiers jours. Elle m'a aidée à changer mon bandage, ses gestes maladroits mais empreints d'une sorte de bienveillance que je n'avais pas l'habitude de voir chez elle. Elle m'a même préparé un plat, un gratin de pâtes qui devait durer deux jours. Mais au-delà de ces rares moments, elle n'est plus vraiment là.

Elle part souvent, sans me dire où elle va ni quand elle reviendra. Parfois, je me réveille dans une maison vide, le silence pesant, sans aucune note, sans message, juste moi, seule avec mes pensées. Les rares fois où elle rentre, c'est brièvement, pour repartir presque aussitôt. Je suppose qu'elle est avec son copain ou avec des amis, mais elle ne me donne jamais d'explication.

Je passe mes journées à essayer de suivre le rythme des cours depuis chez moi. Une de mes camarades de classe, Léa, passe presque tous les jours pour m'apporter les notes et les devoirs. Elle frappe doucement à la porte, m'offrant un sourire timide à chaque fois. Je la remercie et nous échangeons quelques mots, mais la conversation est toujours courte. Léa est gentille, mais je sens qu'elle ne sait pas trop comment réagir face à ma situation.

Une fois seule, je m'assois à mon bureau, devant les manuels et les cahiers qu'elle m'a laissés. Je tente de me concentrer sur les leçons, de rattraper mon retard, mais c'est difficile. Mes pensées dérivent constamment, me ramenant à la solitude de la maison vide, au silence qui s'étend chaque jour un peu plus.

Les journées sont longues. Le temps semble s'étirer à l'infini, et je me retrouve souvent à regarder par la fenêtre, espérant voir ma mère rentrer, mais la plupart du temps, elle ne le fait pas. La nuit tombe, et je dîne seule, réchauffant les restes du gratin qu'elle m'a fait, mais bientôt il n'y aura plus rien. Il faudrait que je fasse des courses, mais je n'ai ni la force ni la motivation de m'en occuper.

Le vide devient oppressant. Même si ma mère est techniquement toujours là, je me sens plus seule que jamais. Je me demande si cette semaine de solitude est le reflet de ce que sera ma vie à l'avenir, avec une mère présente physiquement mais toujours absente quand j'ai le plus besoin d'elle.

Les jours s'enchaînent, et l'absence de ma mère devient de plus en plus évidente. Chaque matin, je me lève seule, jette un coup d'œil dans la cuisine pour voir s'il y a quelque chose à manger, mais le frigo se vide lentement. Le gratin qu'elle avait préparé est terminé depuis deux jours, et maintenant, je me débrouille avec ce que je trouve – un vieux morceau de pain, quelques restes que j'essaye de rendre mangeables.

Léa continue de passer avec les cours, toujours discrète, presque nerveuse à l'idée de me déranger. À chaque visite, je lui fais un petit sourire, je prends les cahiers, mais au fond, je ne sais pas quoi faire de tout ça. L'école, les devoirs, les examens... tout semble si loin de mes préoccupations réelles. Je suis censée être concentrée, essayer de rattraper mon retard, mais comment pourrais-je quand je suis seule face à tout ça, avec une tête qui me fait encore mal et une maison qui semble si vide ?

Ma mère... Je ne sais pas où elle passe ses journées. Parfois, elle rentre tard le soir, sentant l'alcool ou affichant une mine fatiguée, mais elle ne reste jamais longtemps. Elle me jette un coup d'œil rapide, me demande distraitement comment je vais, sans vraiment attendre de réponse. Puis elle disparaît à nouveau, me laissant seule avec mes pensées.

Il y a des moments où le silence devient si lourd que je sens l'étau de la solitude se resserrer autour de moi. Je regarde les murs blancs, les ombres qui se déplacent au gré de la lumière extérieure. Tout paraît figé, comme si le temps avait ralenti. Les journées passent, mais rien ne change.