14. Avec Toi

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Roxy

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Anxieuse, je jouais avec les bagues sur mes doigts, les faisant tourner frénétiquement alors que je m'approchais de la boutique. Les lettres indiquant "Jangmi Fleurs" se formaient devant moi en même temps que cette boule au fond de mon ventre qui grandissait à chacun de mes pas.

Nous étions mardi, il était dix-huit heures passées et j'avais bien l'intention de parler à Hana. Je m'étais enfin décidée à aller la voir. Ce que j'avais dit à Athéna était vrai, je préférais lui parler en face plutôt que par message.

Je n'avais plus eu de nouvelles d'elle depuis trois jours et je commençais réellement à m'inquiéter, mes incertitudes revenant en force. Toujours ces mêmes questions qui tournaient en boucle dans ma tête. Je me demandais constamment si Hana regrettait, si j'étais allée trop loin, si je l'avais poussée trop vite à passer cette première étape dans notre relation. Aucune de nous deux n'avait envoyé le premier message depuis ce samedi soir, et je ne pouvais plus supporter ce silence. Cette attente angoissante.

Alors j'avais pris mon courage à deux mains et je m'étais directement dirigée vers la boutique de Hana aussitôt sortie du travail. Je n'étais pas à l'apogée de mon apparence. Ma journée de travail avait été longue, j'étais fatiguée et sûrement décoiffée à force d'avoir passé ma main dans mes cheveux un millier de fois. Nous avions toujours un planning chargé ce mois-ci et la pression de rester dans les temps me procurait un stress incroyable. J'étais aussi sûrement toute transpirante à cause de cette chaleur estivale et j'étais à peu près sûre que mon maquillage était en train de se faire la malle.

Je ne me trouvais pas belle aujourd'hui, et c'était sûrement pas comme ça que j'allais séduire Hana. Peut-être que j'aurais dû repasser chez moi et prendre une bonne douche avant de lui rendre visite. Peut-être que venir dans cet état serait la meilleure façon de la rebuter. Mais j'avais besoin de cette conversation. Je sentais que c'était maintenant ou jamais.

Pour une fois, j'avais écouté mon cœur et il m'avait guidé devant cette boutique. A quelques pas de Hana.

Je passai la porte et un tintement résonna à l'intérieur du magasin. Les yeux de Cerise furent les premiers que je croisais. Elle était près de l'entrée en train de conseiller un client. Elle m'offrit un sourire avant de tourner la tête vers le comptoir de caisse – là où se trouvait Hana. Elle lui adressa un regard entendu avant de reporter son attention sur moi.

— Elle t'attend, m'apprit-elle avant de m'offrir un clin d'œil.

Je répondis à son sourire avant de m'avancer timidement vers Hana. Je continuais de jouer avec mes bagues, une vieille habitude dont je n'arrivais pas à me défaire.

— Salut, dis-je bêtement en arrivant à sa hauteur.

— Salut.

— Je... j'ai pas eu de nouvelles de toi depuis samedi, commençai-je. Et je me disais qu'on pourrait parler toute les deux, si tu le veux bien.

— J'ai pas eu de nouvelles de toi non plus, répliqua-t-elle doucement.

Il n'y avait pas d'amertume dans ce ton, simplement un constat. Je hochai la tête, elle avait raison après tout. Ce n'était pas plus la faute de l'une que de l'autre.

— Je voulais te parler en face à face, expliquai-je alors.

— J'allais t'envoyer un message après la fermeture de la boutique, me dit-elle.

Et juste comme ça, l'atmosphère sembla se détendre légèrement entre nous. Nous ne nous étions pas oubliées, et nous avions toutes les deux l'intention de reprendre contact aujourd'hui. Cela me rassurait déjà un peu. Mais ce qui calma considérablement mes nerfs fut de voir le si joli sourire de Hana reprendre enfin place sur ses lèvres. Il était doux, tendre, et particulièrement apaisant.

BLOOMINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant