BLOOMING

11. Au Bout De La Nuit

Roxy

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Hana ouvrit rapidement la porte de l'appartement et se précipita vers la pièce qui nous faisait face. Je restai un instant dans cette petite entrée, un peu sombre, et observai ce qui m'entourait. Un meuble assez imposant en bois foncé était à ma gauche, recouvert de papiers, de courriers et de journaux. Plusieurs paires de chaussures et de chaussons étaient posées à ses pieds. En levant la tête, je remarquai ce vieux papier peint beige un peu passé, mais ce qui attira surtout mon attention fut les différents cadres accrochés dans cette entrée. De nombreuses photos étaient exposées et je reconnus Hana sur la plupart d'entre elles, à différents âges et stades de sa vie. Parfois un homme et une femme l'accompagnaient ; ses parents sans aucun doute.

— Papa, comment tu te sens ? entendis-je soudainement.

Cela suffit à me sortir de ma contemplation. Je pris alors la même direction que Hana et entrai timidement dans la pièce qui me faisait face pour la rejoindre. La jeune femme était accroupie auprès de son père et lui posai plusieurs questions pour s'assurer de son état. L'homme était assis sur un fauteuil vert bouteille et tenait la main de sa fille pour tenter de la rassurer. Il ne semblait pas être très grand, ses cheveux étaient grisonnants et quelques petites rides habillaient le coin de ses yeux bridés. Ses traits étaient doux et il m'apparaissait tout de suite comme un homme bienveillant.

Je tournai la tête pour leur laisser un peu d'intimité. Le canapé qui se trouvait à ma droite était en cuir noir, et tous les autres meubles semblaient être coordonnés à celui de l'entrée puisqu'ils étaient tous en bois foncé. Je fronçai les sourcils en remarquant des photos étalées par terre, à côté d'un album et d'une boite à chaussure ouverte sur d'autres photos encore. Un cadre était aussi cassé, des bouts de verre menaçaient de couper quiconque s'approcherait.

Je reportai mon regard sur l'homme en face de moi lorsque je sentis ses yeux se lever dans ma direction.

— J'étais avec une amie quand tu m'as appelé, expliqua Hana. J'espère que ça ne te dérange pas que je sois venue avec elle. Elle s'appelle Roxy.

L'homme m'adressa un sourire sincère et serra la main de sa fille.

— J'aurais aimé être dans un meilleur état pour vous recevoir mais je suis content d'enfin rencontrer une nouvelle amie de ma fille, dit-il. Je n'ai toujours connu que Cerise.

Je répondis à son sourire et m'approchai, une main tendue vers lui.

— Bonsoir monsieur, soufflai-je doucement. Enchantée de vous rencontrer.

— Appelle-moi, Dawon, lança-t-il et je hochai la tête.

— Papa, qu'est-ce qui s'est passé ? intervint Hana, toujours accroupie auprès de lui.

— Tu vois bien, soupira-t-il en faisant un signe de tête vers les photos au sol. Tu sais comme ta mère me manque, et parfois j'ai besoin de revoir nos photos. Sauf que tout était en hauteur, j'ai tout fait tomber et je me suis fait mal en voulant tout ramasser.

Hana poussa un soupir et déposa un baiser sur la main de son père avant de relever son regard vers lui. L'inquiétude dans ses yeux était sincère, et beaucoup d'amour se dégageait entre les deux. Je ressentais une relation très forte entre ce père et sa fille, quelque chose que je n'avais jamais eu avec mes parents.

— Je vais te chercher ta ceinture et te préparer une bouillotte, dit Hana. La chaleur va te faire du bien. Je te ferais un massage tout à l'heure, quand je t'aiderai à te coucher. En attendant, je vais aussi nous faire du thé.