BLOOMING

30. Surprise

Roxy

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Mon cœur battait un peu plus vite à mesure que je m'approchai de la boutique à l'inscription Jangmi Fleurs. C'était l'anticipation qui me provoquait toutes ces émotions et faisait trembler mes mains, celle de revoir la femme qui occupait toutes mes pensées.

J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas vu Hana, que je ne l'avais pas prise dans mes bras. Elle me manquait déjà terriblement. Je n'avais jamais été aussi accro que je ne l'étais lorsque ça la concernait. Alors je n'avais pas pu résister. J'avais changé mon vol pour rentrer à Paris un jour plus tôt que prévu. J'avais volé toute la nuit – en tout cas j'avais essayé de faire ma nuit pendant que je me trouvais au-dessus de l'Atlantique – puis j'avais atterri tôt ce matin.

A peine avais-je posé mon pied sur le sol français que je m'étais dépêchée de rentrer chez moi pour prendre une bonne douche – histoire de me rafraîchir un peu – puis j'étais repartie aussi vite sans un regard en arrière. Je n'avais qu'un seul objectif ; rejoindre Hana dans sa boutique.

Elle ne savait pas que je venais, et encore moins que j'étais rentrée plus tôt. Je voulais lui faire la surprise, et j'espérais qu'elle apprécie. Je m'en voulais un peu de ne pas avoir pu répondre à ses messages tout de suite, ceux qu'elle m'avait envoyé la veille et que je n'avais pas vu puisque j'étais en train d'embarquer. Mais je saurais me faire pardonner.

Je n'étais partie que deux semaines mais le temps m'avait semblé long loin de Hana. J'avais trop pris l'habitude d'aller la voir dès qu'elle me manquait, dès qu'un coup de tête me prenait. Je m'étais beaucoup trop attachée à elle et à sa présence.

Je ne me reconnaissais plus.

Pourtant, ce n'était pas une version de moi-même qui me déplaisait.

C'était même plutôt agréable d'avoir quelqu'un auprès de soi qui pouvait adoucir toutes mes journées. Rejoindre Hana, passer du temps avec elle, c'était comme un cocon dans lequel je me sentais bien, en sécurité, et surtout je me sentais complètement moi-même. Ses messages aussi m'apportaient ma dose quotidienne de réconfort.

Mais ne vivre que de ses messages pendant deux semaines m'avait paru trop long. J'étais partie pour mon travail, pour quelques réunions et démonstrations avec la compagnie mère, j'étais obligée de partir. Et j'aimais ça, j'aimais aussi cet aspect de mon travail. Mais dès que j'avais eu l'occasion de m'éclipser, je l'avais saisi sans rechigner.

Et désormais, mon sourire illuminait probablement mon visage alors que la devanture de la boutique, avec ses jolies fleurs colorées, se dessinait devant moi. J'enfonçais un peu plus mes mains dans les poches de ma veste en cuir et pressait le pas.

Quelques secondes plus tard, je passai enfin la porte du magasin sous le tintement de la clochette qui annonçait l'arrivé de nouveaux clients. Cerise fut celle qui m'aperçut en premier, ses yeux s'arrondirent de surprise avant qu'un grand sourire prenne place sur son visage. Discrètement, elle fit un signe de tête vers la caisse pour m'indiquer – sans que je n'aie besoin de demander – où se trouvait Hana.

Je m'approchai tout doucement du comptoir de caisse. Hana était juste là, le visage baissé sur un carnet, un stylo à la main. J'esquissai un sourire tendre, elle était adorable.

— Excusez-moi ? l'interpellai-je. J'aimerais offrir des fleurs à la fille que j'aime, est-ce que vous pourriez me conseiller ?

Hana releva brusquement la tête, plongeant son regard écarquillé dans le mien. Elle lâcha son stylo et cligna des yeux deux ou trois fois, comme si elle n'en revenait pas.