BLOOMING

17. Déséquilibre

Hana

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Je me sentais bien.

Je devais probablement avoir l'air stupide avec ce sourire idiot qui ne quittait plus mes lèvres mais je m'en fichais. Et puis c'était essentiel, quand on gérait un commerce, d'être souriant et avenant. Alors si ma bonne humeur plaisait aux clients, c'était d'autant plus bénéfique.

Et je l'étais, de bonne humeur. Excellente même. Et ce n'était pas seulement parce que j'avais passé la nuit avec Roxy. Non, c'était aussi tout le reste de cette soirée, nos moments ensemble, nos discussions. J'avais l'impression qu'on apprenait de plus en plus à se connaitre vraiment, sans masque et sans jugement. Roxy semblait toujours plus se confier à moi et je découvrais une personnalité un peu plus complexe que la personne confiante qu'elle apparaissait être à la première rencontre.

J'aimais ça. Je n'aurais jamais cru m'attacher aussi rapidement à quelqu'un. Et oui, parfois quand j'y pensais, l'idée me faisait peur. J'avais toujours cette voix dans ma tête qui me poussait à ne pas me déconcentrer de mes objectifs et de continuer à faire passer la boutique en premier parce qu'il fallait la faire fleurir et garder la tête hors de l'eau. Je ne voulais pas retrouver les difficultés que nous avions déjà connu, Cerise et moi, je ne pourrais pas me permettre de perdre cette boutique.

Mais j'avais aussi l'impression que cette pause que m'offrait Roxy m'était bénéfique. Elle m'offrait un moment pendant lequel je ne pensais plus aux commandes ou à la comptabilité du magasin.

Puis j'aimais passer du temps avec elle. J'aime la façon dont nous étions en train de nous découvrir. Et même si faire confiance à une nouvelle personne n'était pas la chose la plus facile à faire pour moi, j'avais envie d'essayer avec Roxy. Je devais bien l'avouer, j'étais déjà bien trop attachée à elle. Et je ne savais pas où notre relation allait nous mener, j'espérais ne pas finir blessée, mais pour l'instant ça me plaisait.

Roxy me plaisait. Énormément.

C'est pour ça que j'avais été si sûre de moi la nuit dernière. Je voulais atteindre cette nouvelle étape dans notre relation. Parce que je savais que Roxy était sincère. Elle m'avait mis à l'aise et je savais qu'elle ne blesserait jamais mon corps. Maintenant j'espérais qu'elle ne blesse pas mon cœur, parce qu'il était déjà bien trop attaché à elle.

Je n'avais pas prévu que la soirée se termine comme ça, notre repas et nos discussions m'auraient largement suffi. Mais nous étions prises dans cet élan imprévisible auquel je ne pouvais pas résister, et je ne regrettais rien de la nuit qu'on avait passée ensemble. Au contraire, j'avais l'impression que nous étions encore plus proches maintenant. Et je ne voulais pas que cette connexion cesse.

J'avais passé un moment hors du temps avec Roxy, comme jamais auparavant. Et j'avais aimé m'endormir ensuite dans ses bras. Elle avait passé la nuit chez moi – et j'adorais aussi cette idée – avant de repartir au petit matin afin qu'elle ait le temps de se changer pour ensuite partir travailler. Elle n'avait pas manqué de m'embrasser tendrement avant de partir, et je crois que c'était finalement ça mon moment préféré.

J'étais en train de tomber sous son charme. Avec force et sans pouvoir l'empêcher.

Depuis que j'avais préparé l'ouverture de la boutique ce matin, j'étais comme sur un petit nuage. Peut-être un peu dans la lune aussi. J'étais de bonne humeur. J'étais plus joyeuse que d'habitude et, bien sûr, cela n'avait pas échappé au regard de Cerise.

— Je ne veux même pas connaître les détails de ta soirée d'hier, dit-elle en arrivant dans l'arrière-boutique. Je le devine à ta tête et ça me suffit.