16. Orchidée

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Roxy

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Hana avait tenu sa promesse.

La veille, j'avais reçu un message de sa part pour m'inviter à dîner. Qui étais-je pour refuser ? J'étais bien trop heureuse de la revoir, j'avais l'impression que je n'en avais jamais assez.

C'est alors ainsi que je me retrouvais à la même place que la dernière fois, assise sur ce tabouret de bar, devant l'îlot, en train de regarder Hana s'affairer en cuisine.

— Tu sais que tu n'étais vraiment pas obligée de te donner autant de mal, lançai-je soudainement. On aurait très bien pu commander des burgers et ça m'aurait convenu parfaitement.

Hana me jeta un regard en coin, me faisait comprendre sans avoir besoin de mot que, de son côté, elle n'avait aucunement l'intention de manger des burgers. Je haussai les épaules.

— J'avais vraiment envie de cuisiner et de nous faire un bon repas, me dit-elle. Je voulais que ce soit un vrai dîner. Et puis je voulais aussi te faire découvrir un bout de ma culture. J'ai souvent l'impression que la cuisine, c'est ce qui me rapproche le plus de mes origines.

— Et ça fait combien de temps, exactement, que tu es en cuisine pour préparer tout ça ? lui demandai-je.

— Pas si longtemps que ça, me certifia-t-elle-même si j'avais l'impression qu'on n'avait pas la même notion de ce qu'était un temps raisonnable à passer en cuisine. Et puis j'avais du temps devant moi après être revenue de chez mon père. Alors t'inquiète pas.

J'étais toujours curieuse d'en découvrir plus sur Hana, sur sa vie, son enfance, ses origines, alors je continuai mon interrogatoire tout en l'observant avec fascination.

— C'est tes parents qui t'ont appris à cuisiner ?

— Ma mère surtout, me répondit-elle. Tu le sais, elle était fan de la France, c'était à se demander si elle n'était pas française dans l'âme, et bien sûr elle aimait aussi les bons petits plats français. Mais question gastronomie, elle n'a jamais lâché sa culture coréenne. Elle maîtrisait à la perfection tous les plats emblématiques de Corée du Sud. Et moi j'adorais la regarder cuisiner. J'avais l'impression que notre appartement sentait toujours les épices.

Elle laissa échapper un rire avec cette dernière phrase. Moi je la regardais et je l'écoutais avec tendresse. J'aimais voir ce sourire prendre place sur ses lèvres et ses yeux pétiller au rythme des souvenirs. Je ne voulais pas lui faire du mal en la faisant évoquer ce genre de moments, alors j'étais heureuse de voir qu'elle parlait de sa maman avec plus de bonheur que de tristesse. Et j'aimais imaginer une petite Hana traînant dans les pattes de sa mère, en cuisine, en train de l'observer et de retenir toutes ses recettes. C'était une vision adorable.

— J'espère que tu aimes et supportes les épices d'ailleurs ! reprit-elle, ce qui me sortit de mes rêveries.

— Je te rappelle que je mets du lait dans mon café pour l'adoucir, grommelai-je. Juste parce que je n'aime pas ce qui est trop fort. Alors bien sûr que non, je ne supporte pas les épices. Désolée.

Je lui adressai une légère grimace alors qu'elle s'était retournée vers moi, la spatule qu'elle tenait de sa main droite figée en l'air et les yeux écarquillés. C'était comme si elle n'en revenait pas de voir quelqu'un qui n'avait pas la même tolérance qu'elle pour les épices. Finalement, elle haussa les épaules.

— Tu as de la chance, j'ai pas mis d'épice dans ce plat, dit-elle avant de retourner à sa marmite.

— Qu'est-ce que tu nous cuisines de bon alors ?

BLOOMINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant