9. Honnête

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Roxy

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J'étais parfaitement à l'heure. Et pourtant, je n'avais pas la réputation d'être ponctuelle.

Mais aujourd'hui, j'étais trop stressée, J'avais mal dormi et je n'avais rien d'autre à faire de l'après-midi, alors je m'étais dépêchée de me préparer. Je n'avais cessé de ressasser ma soirée de la veille, les propos de ma mère, et aussi l'anticipation de ce moment, l'inquiétude quant à ce qu'allait me dire Hana. Alors autant l'affronter une bonne fois pour toute.

Et puis je tenais à être à l'heure pour ce rendez-vous fixé par ma fleuriste préférée. Quoi qu'il arrive, au moins je l'aurais vu une dernière fois.

Je me présentai alors à la boutique, devant cette vitrine à travers laquelle j'avais observé Hana il y a quelques jours de ça. Et à travers laquelle elle capta mon regard aujourd'hui, m'offrant ensuite un grand sourire. Je n'eus pas besoin de rentrer puisque je vis Hana souffler un mot à l'oreille de Cerise avant de me rejoindre à l'extérieur.

— Salut ! lança-t-elle avec ce sourire éclatant. Je me disais qu'on pourrait marcher un peu, il y a un parc pas loin. Ça te va ?

— Je te suis, acquiesçai-je. J'ai vu qu'il y avait un glacier sur le chemin, on pourrait peut-être prendre des glaces ?

— C'est parfait ! J'en peux plus de cette chaleur, même à l'intérieur de la boutique, c'est difficilement supportable.

— Vous avez beaucoup de monde aujourd'hui ? demandai-je, curieuse.

— Oui ! Le samedi est toujours notre journée la plus chargée, me répondit-elle. En plus il fait beau alors les gens se promènent et peuvent s'arrêter à la boutique. D'ailleurs je vais pas pouvoir rester avec toi trop longtemps, j'ai confié la boutique à Cerise mais je veux pas qu'elle soit noyée sous le travail.

— Bien sûr, je comprends.

Mais ça ne m'empêcha pas de me mordre la lèvre, un peu honteuse. Parce qu'avant de m'être présentée devant la boutique de fleurs, j'avais complètement oublié qu'un magasin était ouvert le samedi. Ça ne m'était même pas passé par la tête. Je pensais juste que j'allais récupérer Hana chez elle, puisqu'elle habitait au même endroit.

Je ne travaillais pas les week-ends, alors c'était ma vision de la normalité. Et je m'en voulais de ne pas avoir pensé aux autres, à toutes ces personnes qui avaient des horaires différents des miens. Et, encore une fois, je ne pouvais m'empêcher de penser que je n'étais pas une personne sur qui on pouvait compter. J'étais profondément égoïste.

Hana aurait raison de mettre un terme à notre relation – quelle qu'elle soit – avant même qu'elle ait commencée.

— Alors, de quoi tu voulais me parler, princesse ? lançai-je de manière légère, simplement pour couvrir mon angoisse qui n'était pas loin d'exploser.

Elle s'adoucit néanmoins lorsque je vis le rouge habiller les joues de Hana. Je souris, satisfaite de l'effet que semblait lui procurer ce petit nom. Ça me plaisait.

— Arrête de m'appeler comme ça, bredouilla-t-elle.

Et je crois que ça lui plaisait aussi, malgré ce qu'elle laissait entendre.

— Je voudrais juste qu'on discute toi et moi, me répondit-elle enfin. Par rapport à mercredi et par rapport à ce que ça voulait dire.

Et mon stress remontait. Mais je hochai cependant la tête en tentant de ne plus penser au pire.

Je compris qu'elle voulait attendre d'être posée pour commencer la discussion, elle aussi avait l'air soucieuse. Alors je tentai de détendre l'atmosphère pendant que nous faisions la queue chez le glacier. Il y avait un peu de monde, sûrement à cause de la chaleur étouffante qui se répandait en ce moment sur Paris.

BLOOMINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant