BLOOMING

2. Coup De Cœur

Roxy

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Je poussai un soupir en regardant à nouveau l'écran de mon téléphone ; trois messages non lus y étaient affichés. Ma famille s'en était donnée à cœur joie aujourd'hui, eux qui avaient pourtant tendance à faire comme si je n'existais pas.

Je pris une grande inspiration pour me calmer, j'exagérais. Ça me plaisait toujours de recevoir des messages de mes frères et de ma sœur, je n'avais aucun problème là-dessus et j'aimais avoir encore cette possibilité d'échanger sans problème avec eux malgré les relations tendues que j'entretenais avec mes parents. C'était plutôt le message de ma mère qui me dérangeait.

Je décidai de les ouvrir quand même, il fallait bien que je reste un minimum civilisée avant de finir par réellement être le mouton noir de la famille.

De Maman :
Pourquoi est-ce que c'est par Nicolas que j'apprends que tu es bien rentrée des États-Unis ? Tu aurais quand même pu nous prévenir. Et viens dîner à la maison dans les prochains jours, tu ne peux pas continuer à nous ignorer indéfiniment.

Dis-moi quand t'es libre.

Un nouveau soupir m'échappa. Je ne les ignorais pas eux, je l'ignorais elle. Si notre relation ne s'était pas autant dégradée au fil des années, peut-être que je ne ressentirais pas ce besoin. Et donc peut-être que je ne passerais pas par Nicolas pour les tenir au courant des moindres détails essentiels de ma vie. Il était déjà bien gentil de garder une certaine communication avec eux. Parce qu'il s'était toujours rangé de mon côté, alors les tensions familiales le touchaient malheureusement aussi.

J'avais toujours pu compter sur Nicolas. Il était mon petit frère, mais c'était souvent lui qui me prenait sous son aile et m'aidait lorsque j'en avais besoin. On avait toujours été très fusionnels. Les deux premiers enfants de la famille, on était tellement similaires. Et de l'extérieur, les autres pourraient presque croire que nous étions jumeaux.

La différence d'âge avait fait que j'étais un peu moins proche de mon deuxième frère et de ma sœur. Mais je les aimais quand même énormément, ils étaient précieux à mes yeux. Et eux, contrairement à ma mère, ne me voyaient pas comme une brebis galeuse. Alors c'est avec le cœur un peu plus léger que j'ouvris leur message.

De Justine :
Maman est toute rouge. Je crois que de la fumée va sortir de sa tête si tu reviens pas bientôt à la maison.

Mais t'inquiète pas, tu fais ce que tu veux. On la gère en attendant, elle va se calmer.

De Matthias :
T'aurais pas un autre jeu vidéo à me filer quand tu passeras à la maison ?

Et ce fut tout ce qu'il me fallut pour retrouver le sourire. Justine était adorable en me défendant toujours auprès de notre mère du haut de ses treize ans, même si je lui assurais à chaque fois qu'elle n'avait pas à prendre ce rôle.

Et Matthias était simplement fidèle à lui-même, un adolescent de dix-sept passionné de gaming. Cela ne m'étonnait pas de voir que tout ce qui l'intéressait était de savoir si j'allais lui ramener un nouveau jeu vidéo. Puisqu'on partageait la même passion, et que je travaillais dans ce milieu, j'avais pris l'habitude de lui faire passer quelques démos qu'il prenait plaisir à tester.

Ce petit arrangement mettait d'ailleurs ma mère dans une colère noire, elle détestait quand je revenais avec des jeux pour Matthias. Comme le disais si bien Justine, c'était le genre de chose qui faisait sortir de la fumée de la tête de ma mère. Parce qu'elle n'avait jamais aimé la voie que j'avais prise, le gaming n'était pas un milieu sérieux selon elle. Et elle détestait que j'entraîne Matthias dans les mêmes travers que moi, parce qu'à son âge il devrait plutôt se concentrer sur ses études. Ce sont ses mots, pas les miens. C'était le genre de discours qu'elle nous sortait. Mais je m'en foutais, ça ne m'avait jamais empêché de faire plaisir à mon frère.