Chapitre 14 POV Sirius

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TW : mention d'attaque de panique
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_ Qu'est ce que tu veux dire? Je ne vois pas de quoi tu parles.

_ Écoute, soupire James en passant la main dans ses cheveux. Je ne cherche pas à te soutirer des informations mais je m'inquiète pour lui.

_ Pourquoi?

_ Et bien je ne sais pas. Il parait... vulnérable.

J'éclaterais de rire si ce n'était pas si stupide.

_ Reggie est la personne la plus forte que je connaisse. Crois moi, tu n'as pas en t'en faire.

_ Mais...

_ James! Y a t'il autre chose qui pourrait te poser problème à propos de mon frère?

Il baisse les yeux et secoue la tête de droite à gauche. Je pose ma main sur son épaule et tapote en ajoutant.

_ S'il avait le moindre problème, je suis pratiquement certain que tu seras maintenant l'un des premiers vers qui il se tournerait, après Barty et moi évidemment.

Il fronce les sourcils mais n'ajoute rien. Je commence à me dire que Reggie n'avait peut être pas tout à fait tort à son sujet et que possiblement, il pourrait être le déclencheur d'une remise en question complète de l'identité sexuelle pour ce cher James Potter.

12 novembre 1987

Blottis dans le canapé, les bras entourant mes genoux serrés, j'écoute Regulus me faire un compte rendu de sa rencontre avec Théo.

Il a l'air épuisé. J'aurais du me déplacer, m'y rendre à sa place mais très honnêtement, je ne m'en sentais pas capable. Je sais que je me repose trop sur lui, il est le petit frère pourtant.
Je soupire.

_ Je vais le faire. Si Théo pense que c'est ce qu'il faut, j'assisterais au procès.

_ Ce n'est pas lui qui décide.

_ Non Reggie. C'est moi! Tu ne peux pas toujours tout faire à ma place. Tu ne peux pas toujours essayer de me protéger.

_ Bien sûr que si!

Je le regarde se débattre avec sa culpabilité. Ça me fait tellement mal qu'il se soit senti obligé endosser ce rôle à ma place. Si seulement un jour, je pouvais être capable de lui rendre la moitié de ce qu'il a fait pour moi.
Peut être que c'est le bon moment pour le distraire.

_ J'ai bu un verre avec James avant hier.

_ Ah oui? Il te les faut tous?

Je ne relève pas l'allusion et ajoute.

_ Il n'était pas très en forme. Il s'inquiétait tellement pour toi qu'il s'est pris la tête avec sa femme.

Il a tourné la tête vers moi tellement vite que sa nuque a craqué. Je me retiens de sourire.

_ Pourquoi? Qu'est ce qu'il t'a dit?

_ Il pense que tu es plus fragile que tu ne le laisse penser et il s'inquiète de savoir si tu oserais venir vers lui si tu en avais besoin.

_ Tu te fous de moi? demande t'il incrédule.

_ Bien sur que non! Il a l'air un peu perdu le garçon.

_ Qu'est ce que tu insinues?

_ J'insinue qu'à mon avis, tu n'aurais pas trop de mal à retourner ce pauvre homme et a le faire tomber dans tes filets.

_ N'importe quoi, murmure t'il en haussant les épaules. C'est une chose de briser un mariage et c'est déjà moche mais là il y a un enfant, ça n'a rien d'un jeu.

_ Ce n'est pas ce que j'ai dit Reggie, je...

_ Laisse tomber. Je suis fatigué, je vais me coucher.

17 novembre 1987

J'arrive un peu en retard à mon cours théoriques et salue mes étudiants. Je déteste ces moments où les étudiants sont tous face à moi et on je dois simplement leur enseigner la théorie. La théorie en art est un concept ridicule.

Je commence à parler lorsque une silhouette assise tout en haut de l'amphithéâtre attire mon attention.

Un frisson parcourt tout mon corps, mes mains se mettent à trembler à tel point que je n'arrive plus à écrire le sommaire de mon cours. Ma gorge devient sèche, plus aucun mot ne sort de ma bouche.

Je ne vois plus que lui, son sourire et ses bras croisés sur sa poitrine.
Un étudiant s'approche et me sort de ma torpeur.

_ Professeur Black? Vous allez bien? Avez vous besoin qu'on appelle quelqu'un?

Il me regarde de la haut et secoue la tête de droite à gauche.

La gorge nouée, je remercie l'étudiant et commence mon cours. Mais après plusieurs minutes, je libère ma classe prétextant être malade. Ce n'est pas tout à fait faux, la nausée me submerge.

Il est le dernier à se lever pour se diriger droit sur moi. Je baisse les yeux, incapable de croiser son regard.

De la main, il effleure ma mâchoire et caresse mes cheveux puis sans un mot, dépose une enveloppe sur mon bureau et part en m'adressant un clin d'œil.
Je la décachète les mains tremblantes.

" Ce n'est pas très bien ce que tu as fait Sirius. Tu m'as rendu malheureux pourtant tu sais que tu seras toujours a moi. Ce ne sont pas quelques kilomètres qui changeront quoi que ce soit.

Je t'aime Sirius, j'ai juste une manière différente de l'exprimer.

Rentre à la maison et on oubliera tout, tu seras incapable de vivre sans moi et ton petit frère ne sera pas toujours là.

J'ai entendu dire que tu avais rencontré quelqu'un... Tu reviendras vers moi, peu importe de quelle façon. Ne m'obliges pas à revenir te chercher. Et ne compte pas sur la justice pour nous séparer, tu sais que je te retrouverai toujours."

Tout devient noir et je ne me souviens plus de rien.

Méfie toi des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant