Méfie toi des apparences

Chapitre 18 POV Regulus

Je n'ai aucune connaissance en droit alors
soyez indulgents!
(Sachez juste que j'ai regardé beaucoup trop de vidéos d'extrait de procès sur YouTube pour mon propre bien)
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16 janvier 1988

Sirius et moi avons embarqué James en cette veille de procès, en direction de chez Théo qui nous accueille.
Il nous étreint à notre arrivée et tend la main à James.

_ Théo enchanté. Tu dois être James, Regulus m'a beaucoup parler de toi.

Je lève les yeux au ciel et m'empresse d'ajouter.

_ Pas beaucoup! Raisonnablement. Enlève ce sourire stupide de ton visage Potter!

Comme je m'y attendais, Sirius a été très silencieux et n'a rien pu avaler malgré les tentatives de James pour chercher à le distraire.

La pression monte doucement pour chacun d'entre nous.

_ Sérieusement Reggie! s'écrie Sirius. Arrête de tourner en rond comme ça, tu vas me filer la nausée.

_ Ouais, à moi aussi, ajoute Théo.

_ Je vais me coucher, murmure Sirius en se levant d'un bond.

_ Nous devrions tous y aller, ajoute Théo. Essayez de vous reposer un peu, prenez des forces.

17 janvier 1988

Théo et Sirius sont déjà entrés dans la salle d'audience. Je reste à côté de la porte, incapable d'entrer.

Sirius a fait des cauchemars toutes les nuits, c'était comme revenir trois ans en arrière à lui répéter inlassablement qu'il est en sécurité.

Le dos contre le mur, je glisse lentement pour me retrouver assis sur le sol.

Ma respiration s'accélère, mes mains sont moites, je connais les symptômes par cœur. Si je ne fais rien, la crise va s'amplifier jusqu'à ce que je ne sois plus capable de la contrôler.

J'entends vaguement la voix de James qui m'interpelle,

_ Je peux pas le faire... Je peux pas le faire...

_ Quoi? demande James. Évidemment que tu peux.

_ Non! Je ne peux pas les écouter raconter ça comme s'il parlait du dernier film à la télé. On parle de Sirius merde!

James s'assoit face à moi, les jambes croisées. Il appuie sur mes épaules pour me forcer à me redresser. En maintenant le contact, il commence à chuchoter, si bas que j'ai presque du mal à l'entendre.

_ Il y a quelques temps, je m'inquiétais pour toi, à cause de toute la pression qui repose sur tes épaules. J'en ai parlé à Sirius et tu sais ce qu'il m'a dit? Que tu étais l'homme le plus fort qu'il connaisse et mince, pour une fois il avait raison. Regarde toi, tu essaies de tout gérer seul, à bout de bras. Tu n'es pas seul, je vais le faire avec toi. Sirius est là dedans, il est debout, face à cette pourriture malgré toute la peur qui lui serre le ventre. Et nous on sera derrière lui, pour lui prouver comme on est fier qu'il en soit là aujourd'hui.

Il pose un doigt sous mon menton et me fait relever la tête.

_ Respire Regulus... Je ne te laisse pas, tout ira bien.

Pour la première fois depuis longtemps j'ai envie d'y croire.

Nous nous asseyons juste derrière Sirius. Je tapote son épaule et me rend compte à quel point il est crispé.

La parole est d'abord laissée à l'accusé.
Tom s'avance devant la juge qui lui demande de lui parler de sa relation avec Sirius.

_ Quand j'ai rencontré Sirius, il venait de quitter le domicile familial. Il m'a parlé de son enfance, de ses parents qui le brimaient voire le maltraitait selon lui. Je ne pense pas qu'il ait jamais su faire la différence entre de la véritable violence et un recadrage quand c'est nécessaire mais soit, je l'ai écouté et recueilli.

Je lève les yeux au plafond. Sirius n'était pas un chien jeté à la rue.

_ Il a emménagé avec moi, reprend il, je ne lui ai rien demandé en échange. Je l'ai tout de suite aimé. Mais Sirius aime plaire, se montrer et parfois il a fallu que je lui rappelle qu'on ne fait pas n'importe quoi dans un couple.

_ En le frappant? demande la juge.

_ Il y a probablement eu une claque de temps à autre mais franchement rien de méchant. Il a toujours aimé le drame.

Je regarde les épaules de Sirius s'affaisser au fur et à mesure que Tom parle avec un aplomb spectaculaire.

La mâchoire crispée, les poings serrés, je fais de mon mieux pour ne pas me lever et lui casser la gueule ici même dans ce tribunal.

James pose sa main sur mon genou et serre doucement en signe d'apaisement.

_ Ce ne serait pas judicieux de faire un scandale maintenant, murmure t'il. C'est lui qui est jugé pour être violent ici, tu ne l'es pas.

Mon pauvre James... Si tu savais...

_ Monsieur Jedusor, pensez vous que recourir à « une claque de temps à autre » soit quelque chose de normal dans un couple?

_ Je pense que chaque couple fonctionne différemment. J'aimais Sirius. J'aime Sirius et il le sait. Je lui porterais plus d'attentions si c'est ce qu'il souhaite et je lui pardonnerais d'avoir inventé tout ça quand il rentrera à la maison.

La juge ne commente pas, elle lui demande s'il a autre chose à ajouter avant de lui demander de retourner s'assoir.

_ Monsieur Black? Pouvez vous vous approcher s'il vous plaît?

Par pur réflexe, je pose ma main sur l'épaule gauche de mon frère pour lui envoyer une dernière once de courage. Sans s'être concerté, James fait de même sur son épaule droite. Nous échangeons un regard, je peux lire une véritable inquiétude dans ses yeux.

Je ne connaissais pas cet homme il y a six mois et pourtant aujourd'hui, je me sens lié à lui d'une manière que je ne saurais décrire.